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Les fêtes juives Un dossier Alliance Réalisé par Aharon |
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Unis
autour des bougies
Hanouccah 5762, New York
Les enfants juifs savent que dès que les lumières de Hanouccah
sont allumées, les cadeaux apparaissent. Allumer les lumières
de Hanouccah n’a pas toujours été facile. Laissez-moi vous raconter
ce que j’ai entendu de la bouche de mes amis, survivants de la Shoah.
Jour après jour, des wagons à bestiaux amenaient des Juifs
de tous les pays d’Europe : affamés, effrayés, épuisés,
ils regardaient incrédules les cheminées qui crachaient vers le
ciel tant de cendres de victimes juives gazées…
Un jour, un Nazi, un homme sadique et connu pour sa cruauté, accueillit
ainsi les nouveaux arrivants : "Juifs, aujourd’hui, c’est Hanouccah. Le grand
Satan m’a dit que vous voulez célébrer Hanouccah. Alors, au lieu
de vous tuer, je vais vous envoyer dans la cabane. Là, vous pourrez vous
reposer".
Stupéfaits
par ces paroles d’accueil, les Juifs furent effectivement transférés
dans une baraque. Un jeune homme regarda par la fenêtre, aperçut
les fours crématoires et dit : "J’ai bien peur que nous-mêmes ne
soyons bientôt transformés en bougies vivantes de Hanouccah…".
Les enfants commencèrent à pleurer, puis les adultes.
Dans le groupe, se trouvait un vieux rabbin, Yossef. Malgré la panique
et l’angoisse ambiantes, il prit la parole calmement : "Qui a besoin de bougies,
d’huile ou de mèches? En chaque Juif, il y a un feu de D.ieu. Aucune
nation dans le monde ne pourra éteindre notre flamme. Nous devons avoir
confiance en D.ieu et ne pas céder à la peur! ".
C’est alors que le Nazi entra : "Aujourd’hui je veux du spectacle. Je vous donne
une miche de pain et vous devrez la partager. Je sais que vous allez vous disputer
chaque miette et je savoure déjà cette petite "fête". Et
je vous donnerai aussi à chacun 2 grammes de margarine. Au vieux, là-bas,
je donne le double! ".
L’odieux Nazi jeta alors la margarine sur le sol et ordonna au vieux rabbin
de le lécher. Yossef se mit à terre mais au lieu de lécher
la graisse, il en enduisit soigneusement les plis de son vêtement. Le
Nazi éclata de rire en pensant qu’il l’avait bien ridiculisé.
Bientôt, il pourrait se moquer de tous les autres Juifs qui se battraient
pour des miettes de pain. Il sortit chercher son morceau de pain.
"Mes frères, mes sœurs, déclara Yossef, aujourd’hui nous avons
été témoins d’un miracle. La graisse servira d’huile pour
allumer les lumières de Hanouccah. Je prendrai des fils de mon manteau
et j’en ferai des mèches. Venez, allumons! " Certains de ses compagnons
lui donnèrent spontanément leurs rations de margarine.
Yossef retira les boutons sertis de son manteau, en enleva l’étoffe,
de telle sorte qu’il disposait maintenant de petits godets. Et voilà!
Il avait à sa disposition une Menorah! Yossef ressemblait à un
ange.
"Mes frères, nous sommes ici dans les camps de la mort. Des millions
des nôtres ont déjà été massacrés.
Nous avons une âme. Alors que j’allume la Menorah pour notre dernier Hanouccah,
prions ensemble. Je suis sûr que notre peuple triomphera de ce mal et
de cette cruauté. Chantons ensemble! "
Le groupe paniqué s’était calmé. Les lumières de
Hanouccah avaient transformé ces hommes affolés en une communauté
unie autour des mêmes valeurs. Le Nazi entra alors avec sa miche de pain.
En voyant les lumières tremblotantes, il eut un mouvement de recul :
comment était-il possible que des gens affamés, affolés,
battus se soient calmés et aient déployé des trésors
d’ingéniosité pour célébrer Hanouccah dans de telles
conditions? Il faut une âme pour être sensible aux miracles et cela,
le Nazi ne l’avait plus.
Peu de gens survécurent mais celui qui sortit vivant du camp me raconta
l’histoire.

Alors ce Hanouccah, j’allumerai la Ménorah et raconterai cette histoire à mes enfants. Je leur montrerai comment l’esprit ne peut jamais être brisé. J’espère leur faire comprendre que la fête de Hanouccah, c’est bien plus que des jeux et des jouets, c’est la fête de la vraie liberté. A nos amis américains et leurs alliés, nous montrerons la grandeur du spirituel. Je suis sûr qu’avec la défaite des terroristes, nous triompherons du mal et de la cruauté. Tout comme nos pères dans les camps de la mort, nous prouverons que des gens peuvent surmonter toutes les épreuves. Célébrons dignement Hannoucah, cette année encore plus que d’habitude!
Rav Elie Hecht Vice-Président de l’alliance rabbinique des Etats
Unis
Traduit par Feïga Lubecki
Réalisé par Aharon - www.milah.fr