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Les
fêtes juives |
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Refuznik!
L'évocation de ce nom nous
remet en mémoire l'histoire de ces juifs de l'ex URSS mis à
l'index parce qu'ils voulaient émigrer en Israël, le pays de leurs
ancêtres. Mis à l'index, privé de travail, de droits civils,
épiés, traqués, jetés en prison…
Ainsi est l'histoire de Yossef Mendelovitch.
Jeté en prison pour "propagande mensongère". Comprenez qu'après
des années de tracasseries, d'enquête sur des crimes imaginaires
contre la "patrie soviétique", le KGB avait accumulé suffisamment
de griefs pour lui mettre la main dessus et le faire causer. "Et plus ils
l'opprimaient, et plus il se renforçait" dit la Torah sur l'oppression
d'Egypte.
Mendelovitch aussi se renforça, malgré les pressions physiques
et morales inouïes exercées sur lui.
Pas une dénonciation, pas un nom ne purent lui être extorqués.
Il fut alors mis en cachot d'isolement. Une méthode fort simple: peu
de nourriture, pas de sortie quotidienne, pas de contact avec d'autres prisonniers
ou la lumière du jour.
De quoi briser la résistance d'un homme. Mais pas Yossef Mendelovitch,
qui trouvait dans cette adversité les forces pour résister.
Difficile à imaginer comment Yossef était capable de calculer
les dates des fêtes juives. Pourtant il savait que 'Hannoucah approchait.
Les lumières de la Ménorah ne symbolisent elles pas la résistance
à l'oppression, la victoire du faible sur le fort, des forces du bien
sur le mal, du petit peuple sur le rouleau compresseur de la culture grecque?
Yossef avait toutes les raisons de marquer le coup.
Il réussit à se procurer une allumette auprès de ses
geôliers, qu'il cacha du mieux qu'il put, puis confectionna quelques
mèches avec des fils tirés de sa tenue de prisonnier.
Restait à trouver de l'huile et un récipient adéquat.
A vrai dire le peu de temps qu'il passait en dehors de sa cellule ne lui permettrait
pas de résoudre le problème dans les quelques jours qui restaient
avant 'Hannoucah, et Yossef espérait que le miracle allait se produire
qui lui procurerait tout le nécessaire à l'allumage de 'Hannoucah.
C'est la veille de 'Hannoucah qu'il trouva la solution. Ou plutôt une
solution.
Une façon de perpétuer a minima la coutume de l'allumage. Il
saisit un des cailloux qui traînaient dans la cellule, et grava sur
le mur une forme de Ménorah à huit branches. La première
branche se terminait sur une fissure du mur, dans laquelle il enfonça
une mèche. La nuit venue, il sortit l'allumette de sa cachette, la
frotta contre le mur, jusqu'à ce qu'une étincelle en jaillisse,
récita les bénédictions puis alluma sa mèche.
Un trop bref instant, la cellule fut illuminée par cette flamme jaillie
de l'histoire juive pour réjouir le cœur d'un brave juif prisonnier
au plus profond de la Sibérie et y rester lumineuse durant des années
de captivité.
La petite flamme qui brûle au fond du cœur de chaque juif.
Des années plus tard, Yossef eut l'occasion de raconter et reraconter
ses malheurs et ses quelques joies de paria juif dans la Russie d'alors.
Une petite fille lui demanda pourquoi il avait continué à pratiquer
les Mitsvot malgré tant d'adversité.
"Peux tu demander à un arbre de ne pas pousser?"
C'est dans la nature du juif de se développer, de s'élever dans
les degrés de la Sainteté du Service Divin au travers de chacun
des gestes qu'il accomplit. Et plus il rencontre des entraves sur ce chemin,
plus il s'élève.
Traduit de "Touched by a story" de Rabbi Yechiel Spero, Artscroll., ©
Mesorah Publications.