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Site
des fêtes juives
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‘Hanouccah
ici, en bas (en Australie), est un peu différent de celui que vous
passez dans l’hémisphère nord. Le soleil se couche bien
plus tard et les vagues de chaleur sont plus à l’honneur que
les tempêtes de neige…
Mais le message de ‘Hanouccah reste le même. Les Ménorot
géantes érigées sur les places publiques par les représentants
du mouvement Loubavitch affirment que, même si la nuit est obscure,
même si les temps sont rudes, la lumière du judaïsme continue
de briller.
Voici l’histoire de Belinda, telle qu’elle me l’a racontée
il y a peu.
Bien qu’élevée dans une famille peu pratiquante, Belinda
avait toujours pensé qu’il était évident qu’elle
épouserait un brave garçon juif.
Mais, le moment voulu, elle découvrit que ce n’était pas
si simple. Après plusieurs déceptions, elle accepta de fréquenter
un garçon non-juif.
«C’était en décembre 2005. Nous déambulions
sur «Le Boulevard», dans la banlieue d’Ivanhoe, afin d’admirer
les illuminations des fêtes de fin d’année.
Je remarquai un groupe de maisons sans décorations et me demandai pourquoi
elles n’avaient pas sacrifié à la mode ambiante.
Du haut de la colline, j’aperçus un spectacle dont je me souviendrai
toujours: au loin, se dressait une haute Ménorah dont les lumières
brillaient fièrement dans la nuit. Je regardai, comme fascinée.
Je ne pouvais en détacher mes yeux.
Le jeune homme qui m’accompagnait me demanda pourquoi je ne bougeais
pas:
Il n’y a pas de décoration festive ici! remarquait-il indifférent.
Regarde! Que vois-tu là, en bas? Il jeta un long regard jusqu’à
ce qu’il comprit ce que je désignais.
- Oh, tu veux dire cela! C’est pour une fête juive, n’est-ce
pas?
- C’est une Ménorah de ‘Hanouccah! J’étais
toute excitée.
Il haussa les épaules et ne partageait pas mon enthousiasme.
Ce fut la fin de notre relation.
J’y réfléchis longuement. Moi, au moins je savais qu’il
existait une fête du nom de ‘Hanouccah. Je savais ce qu’était
une Ménorah. Si j’épousais ce jeune homme, est-ce que
mes enfants connaîtraient au moins cela? J’en avais discuté
récemment avec Rav Motty Liberow de Elsternwick, je lui avais parlé
de mon ami. Je compris tout à coup qu’il avait eu raison de me
décourager d’épouser ce jeune homme.
Belinda décida instantanément d’en apprendre davantage
sur le judaïsme. Qui sait? Peut-être le fait d’élever
son niveau de connaissances serait le catalyseur qui l’aiderait à
trouver ce fameux «gentil garçon juif».
Elle se mit en contact avec Luba Kornhauser, à Melbourne, qui lui arrangea
un programme d’études juives à son niveau et à
sa convenance.
Belinda était enchantée, appréciait les cours et, petit
à petit, se mit à pratiquer les commandements, les uns après
les autres.
‘Hanouccah 2006, le mari de Luba, Rav Eliézer Kornhauser, donna
une conférence: «Réfléchissez où vous étiez
à ‘Hanouccah l’année dernière et où
vous êtes cette année!»
Ces mots marquèrent profondément Belinda. Elle comprit que l’expérience
qu’elle avait vécue le ‘Hanouccah précédent
avait marqué un tournant dans sa vie.
Cette année, elle participerait aux préparatifs pour l’allumage
public, elle verrait les flammes de près, écouterait les discours
et les chants de la chorale qui avait répété pendant
des semaines.
Quel contraste avec le ‘Hanouccah de l’année dernière
qu’elle n’avait aperçu que de loin!
Belinda continua d’étudier; elle avait compris l’importance
du Chabbat et de la Cacherout. Mais comme ces deux commandements lui semblaient
difficiles! Elle repoussait la décision et finalement plongea: elle
téléphona au responsable du Beth ‘Habad pour que l’on
vienne «cachériser» sa cuisine. Une fois que cela serait
fait, elle s’engageait aussi à observer le Chabbat.
Mais, pour des raisons indépendantes de sa volonté, le processus
de cachérisation s’interrompit au milieu: «Tant pis, se
dit Belinda, Chabbat et la Cacherout attendront un petit peu!»
Cette semaine-là, elle apprit les différentes bénédictions,
en particulier celle de «Mezonot» que l’on récite
avant de manger des aliments à base de farine ou de semoule: gâteau,
pâtes, couscous…
Au moment du repas, elle enfourna dans son micro-onde une portion de pâtes
non-cachères.
Il y eut un sifflement, puis un léger «boum» et le four
à micro-ondes s’éteignit:
«C’est étrange! Je viens d’apprendre la bénédiction
Mezonot que j’aurais récitée sur ce plat de pâtes
s’il avait été cachère et mon four à micro-ondes
rend l’âme. Après tout, ce n’est qu’une coïncidence…»
Vendredi, Belinda alla acheter un nouveau four à micro-ondes.
Elle rentra après le coucher du soleil: «J’observerai le
Chabbat quand ma cuisine sera cachère!» se promit-elle.
Elle ouvrit la porte, appuya sur l’interrupteur pour allumer la lumière.
Celle-ci émit un son sec et refusa d’obéir.
L’ampoule était hors d’usage. Chabbat matin, Belinda se
dirigea vers l’ordinateur pour vérifier ses emails.
Dès qu’elle toucha la souris, l’écran devint noir,
impossible de faire démarrer un programme.
Elle leva les mains au ciel: «Ok! J’ai compris! Plus de délais!
J’arrête de repousser Cacherout et Chabbat!»
Peu de temps après, on lui présenta celui qui allait devenir
son futur mari.
Quand il mentionna qu’il avait fait partie de la chorale qui avait agrémenté
l’allumage public de ‘Hanouccah, Belinda ne put s’empêcher
de sourire.
Et quand il lui proposa le mariage la cinquième nuit de ‘Hanouccah,
elle ressentit que la boucle était enfin bouclée.
Mina Cohen
Le’haim n°1099
Traduit par Feiga Lubecki