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'Hannoucah 1942, Périgueux.
Quelques hommes se pressent vers une baraque en bois, dans un coin perdu des
environs de la ville.
Avant d'ouvrir la porte, chacun scrute les alentours, pour s'assurer qu'il
n'est pas suivi, surveillé.
On rentre ensuite dans une pièce dérobée au fond de la
bâtisse.
C'est une synagogue improvisée où ne s'aventurent que quelques
courageux. Il y a rarement minyan de dix hommes ici.
On prie Maariv, la prière du soir rapidement, le cœur battant:
à tout moment les nazis peuvent arriver et arrêter tout le monde.
Un des fidèles allume les bougies de 'Hannoucah, tandis que les autres
s'empressent d'enfiler leur manteau pour disparaître le plus rapidement
possible dans l'ombre.
Tout d'un coup, un homme se lève au fond de la salle et entonne "Maoz
Tsour" d'une voix douce et emplie de chaleur. Les autres fidèles
sont saisis de frayeur: "on peut nous entendre, c'est trop dangereux!"
Mais bientôt, il est rejoint pas d'autres voix, et peu à peu
toute l'assemblée chante joyeusement l'hymne qui annone la victoire
des Macchabées, lorsqu'un petit groupe d'hommes se leva fièrement
pour affirmer leur foi en face de la menace.
En quelques instants, 'Hannoucah était là dans toute sa force
et l'éternité de son message.
Cet
homme, c'était mon père, Reb Meir Shlomo Sommer, que tout le
monde appelait Monsieur Sommer.
Il fut le guide spirituel de la communauté de Vichy après la
guerre.
Il ne nous a jamais raconté cette victoire de 'Hannoucah, qui nous
est parvenue dans une lettre de condoléance après sa mort en
1956.
Carola Schiff
Adapté de https://www.aish.com/h/c/s/h/Chanukah_1942.html?s=rab