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Les
fêtes juives |
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"De Pourim à Pessa'h"
L'origine égyptienne des hébreux?
Le Figaro du 19 septembre 2001 titre
ainsi la présentation d'un livre également dénommé
"les secrets de l'exode" de Roger et Messod Sabbah.
Pour nous, l'article s'appelle "De
Pourim à Pessa'h"
L'article de JM Tasset parle d'une découverte extraordinaire, "si
elle est avérée". C'est dire la confiance qu'il apporte
à ce travail, dont les auteurs sont présentés si sommairement.
Les auteurs sont effectivement présentés comme deux chercheurs
hébraïsants, sans référence à leurs compétences
et à leur valeur, sans introduction par un égyptologue connu,
ni même un Rabbin communément admis.
Le même message a été gobé et rediffusé
par tous ceux de la communauté qui mordent à tous ces appâts,
pourvu que leur résultat soit une ré interprétation "moderne"
"scientifique" et contradictoire de la tradition juive millénaire.
Le message essentiel en est "l'origine égyptienne des hébreux".
Avec pour base de départ le "monothéisme" du Pharaon Akhénaton,
l'exil de ses suivants en terre de Canaan.
Or le monothéisme de Akhénaton se résumait à croire
en une divinité unique, le soleil! On est loin de l'enseignement d'Abraham
(reconnu pour être "le serviteur du D.ieu qui règne sur le ciel
et sur la terre" et de Moïse qui annonce au nom de D.ieu quelques 448
ans plus tard "tu n'auras pas d'autre dieu de ce qui se trouve sur la terre
ou dans le ciel".
Voyons quelques autres des arguments cités par l'article.
Le peuple hébreu
dont on n'a retrouvé aucune trace dans l'Egypte ancienne.
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La Bible nous apprend que les hébreux étaient des esclaves,
affectés au travail de confection des mortiers et briques ou aux travaux
des champs. Avraham notre ancêtre séjourna quelques jours, voire
quelques semaines en Egypte. 250 ans plus tard, les enfants de Jacob y vécurent
210 ans, dont 116 seulement en état d'esclavage. Ils vécurent
à Gochen, Que tous s'accordent à situer en basse Egypte et non
à Memphis dans la vallée du Nil d'où les Sabbah font
sortir leurs exilés, là où sont situées les capitales
successives de l'empire égyptien.
Ayant visité personnellement la vallée du Nil, j'ai le souvenir
que nombres de monuments ont vu leur cartouches effacées et réécrites
par leurs successeurs.
Combien de fois un événement peu honorable pour l'Empire, s'il
fut mentionné, aurait eu le temps d'être effacé depuis
–1312, lorsque les Hébreux sortent d'Egypte et la fin des dynasties
pharaoniques? Rien d'étonnant donc à ce silence!
Que l'on me montre une place Trafalgar à Paris ou un pont d'Austerlitz
à Londres, voire une Allée des Vedettes à Cherbourg!
D'ailleurs comment croire que les pyramides ont pu être construites
par des humains? Il aurait fallu des centaines de milliers d'esclaves durant
plusieurs années et nul n'en a trouvé la trace: ni sépulture,
ni mention écrite, ni reste de campement…
Peut on vraiment dire que nos ancêtres n'ont laissé aucune
trace en Egypte?
3300 ans après, on a noirci en hypothèse plus de papier
que la Bible n'en consacre à ce sujet. Preuve que des générations
d'égyptologues ont bossé le sujet, et cherché à
identifier la ville Ramsès biblique, le pharaon contemporain de la
sortie d'Egypte (Ramsès II, Mineptah, …?)
Notons toutefois que des spécialistes ont trouvé un Yakub à
une époque concordant avec la présence de nos ancêtres
en Egypte.
D'autres, cités par G. Goyon ("Les travaux de Chou … d'après
le naos 2248 d'Ismailia", Revue de Philologie et d'archéologie égyptiennes
et coptes, VI, 1936) voient dans la mention Pi Kharoti d'un naos égyptien
découvert à El Arich le Pi ha 'Hirot biblique. Il y est écrit
sur du granit qu'un certain pharaon aurait été englouti dans
un tourbillon après un cataclysme qui avait plongé l'Egypte
dans l'obscurité…
Que dire des tablettes d'El Amarna ("Elles révèlent l'alarme
des chefs locaux cananéens devant l'envahissement du pays par des hommes
fortement organisés et qui sont désignés dans certaines
tablettes par les termes de Habiri ou Habirou.", cité par Neher), de
la stèle de Ménephta ("Israël est anéanti"…), et
des hypothèses après les fouilles de Tanis, Jéricho,
Aï, 'Hatsor qui amènent à dater leur destruction proche
de la date envisagée pour la sortie d'Egypte. Même si ces hypothèses
sont parfois contradictoires, elles reflètent une certaine réalité
dont on doit tenir compte.
N'a-t-on pas trouvé un document qui atteste de calamités ressemblant
étrangement aux plaies d'Egypte?
Pas
les Hébreux mais les Yahoud:
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Parmi les douze fils de Jacob, l'un s'appelait
Yéhouda. Ils n'en étaient pas moins des Hébreux, au sens
où Abraham est appelé l'Hébreu dans la Genèse.
Ce n'est qu'en –700 (ou –750) qu'apparaît le Royaume de Yéhouda,
après le schisme des héritiers de Salomon. Il faut encore quelques
siècles pour que les Juifs soient appelés "Yéhoudim",
lors de l'exil de Babel (Livre d'Esther, -322).
En examinant attentivement
les peintures murales qui ornent les tombes de la Vallée des
Rois, les auteurs ont découvert derrière les hiéroglyphes
des symboles de la langue hébraïque.
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Lettres hébraïques et hiéroglyphes:
Les hiéroglyphes sont au nombre de plusieurs milliers. Sans aucun
doute, une recherche minutieuse permettra d'y retrouver des éléments
ressemblant à des lettres de l'hébreu, du grec, du latin, voire
des pictogrammes de la sécurité routière et des antennes
de télé. Pour ma part j'ai réussi à y trouver
un téléphone portable, posé à côté
d'une bouche, un individu à Péoth, des écouteurs de walkman,
une pipe, un pommeau de douche.
Une
subtile comparaison de l'auteur juxtapose un Hé hébreu
avec un hiéroglyphe de même forme supposé désigner
"le grand dieu".
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On notera simplement que la "simplification" du nom de D.ieu par le "hé"
est relativement récente dans la littérature rabbinique, et
que le daleth composant le "Hé" que les auteurs désignent comme
le "hiéroglyphe de D.ieu " n'est jamais utilisé pour désigner
D.ieu dans nos écrits. D'ailleurs pour que le "daleth" désigne
D.ieu, il aurait fallu que nos ancêtres s'expriment en français,
les grecs devant se contenter du "Teth" de théos.
Sans plus rentrer dans l'examen du livre, j'ai également consulté
divers ouvrages ou personnes compétentes en égyptologie, qui
concluent à un non lieu, tout comme les égyptologues en chaire
consultés par Science et Vie de Décembre. Ainsi Mr Serge Rosmorduc
m'écrit: " Ce livre n'est pas sérieux. Très
rapidement : a) l'origine de l'alphabet hébreu, comme celle de tous
les alphabets du proche orient (et la plupart des autres! ) remonte à
l'alphabet phénicien. Les traces de l'évolution sont claires
et bien attestées. L'alphabet phénicien, lui, descend des alphabets
proto-sinaïtiques qui s'inspirent librement des hiéroglyphes,
mais sont antérieurs à Akhenaton de plusieurs siècles
(2000 av j.c.). Donc l'alphabet hébreu descend, très indirectement
des hiéroglyphes. L'alphabet latin aussi, d'ailleurs. Les romains ne
sont pas des égyptiens pour autant.
(Pour reprendre la dernière filiation, qui peut sembler incroyable,
on : alphabet phénicien => alphabet grec => alphabet latin)
b) Des liens ont effectivement été fait entre Akhenaton et Moïse,
dès la fin de l'antiquité, mais il s'agit d'une réinterprétation
à l'époque grecque, mélangeant la bible, et deux épisodes
de l'histoire de l'Égypte : la défaite des Hyksos au début
de l'ancien empire, et l'épisode Amarnien.
c) L'image romantique et hollywoodienne des fidèles d'Akhenaton persécutés
pour leur religion est anachronique.
Pour autant que l'on sache, Akhenaton est mort de sa belle mort (en tout cas,
il a régné 17 ans, ce qui n'est pas spécialement court),
et la plupart des dignitaires Amarniens se sont reconvertis sans problème.
De plus, Aton a peu à voir avec le dieu des Hébreux. C'est un
dieu soleil extrêmement abstrait, dont la volonté se confond
intimement avec celle de son fils et image terrestre, Akhenaton.
Quand aux équivalences à la fin, elles font montre d'une imagination
débordante"
Le
livre offre en quatrième de couverture deux cartouches
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Le livre offre en quatrième
de couverture deux cartouches dont la forme ronde du sommet devrait "préfigurer"
les deux tables de la Loi. Or le Talmud témoigne de leur forme cubique,
et les tables de la Loi ne sont arrondies en haut que depuis qu'elles ont
été dessinées par des artistes occidentaux des siècles
passés.
Talith et tefilin....
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Une comparaison est établie
par les auteurs, images à l'appui, entre les tefillin et divers bandelettes
et breloques trouvées sur la statue de Toutankhamon. Tout comme entre
le talith et le "châle" à bandelettes bleues et or recouvrant
la tête de la momie. Nos chercheurs de l'Institut de Pourimologie expérimentale
ont poursuivi leurs travaux, et établi que les hiéroglyphes
et statues retrouvées ont permis d'identifier:
Un casque équipé d'un système infra rouge de détection
semblable aux modèles dernier cri qui équipent les soldats américains
nouvelle vague.
L'usage de portables, dont l'identification est confirmée par la proximité
de l'objet avec une bouche.
Un walkman, ou plutôt discman, porté par de jeunes créatures
à proximité de l'oreille, caché sous des boucles.
L'usage de sens de circulation, en notant que même les piétons
sont invités par l'agent à circuler sur le côté
droit.
Un dramatique accident de circulation, sinon un attentat terroriste contre
la foule.
Un Mohel portant son maguen en emblème sur la tête.
Un homme portant des Péoth
Une antenne directionnelle portable
La pratique du bal masqué (à moins qu'il ne s'agisse d'une agression
avec port de masques.
Des bottes avec talonnettes.
Le rapport magique d'un taureau pour sept vaches.
Des cornets de glace.
Un homme accroupi regardant la télévision
L'usage de toilettes, pommeau de douche,
Et encore moult autres objets d'utilisation variée mais que nous ne
connaissons pas encore. Ils étaient vraiment en avance ces gens là!
Le sujet est d'autant plus grave à traiter que cet article fallacieux
pourrait servir de base à des prétentions territoriales israéliennes
sur la région du Delta du Nil, dont vous pouvez comprendre les conséquences
fâcheuses, tout comme la prétention à faire descendre
les ashekenazes des Khazars, donc à revendiquer de larges terres entre
l'Oural et le Danube a failli déclencher une ènième guerre
mondiale en 2004.
Il est à noter que nous possédons un document fort ancien, attestant
de la présence des hébreux en Egypte et leur exode, soumis et
approuvé par toutes les autorités de l'époque, c'est
le texte de la Septante: la traduction grecque de la Bible par 70 Rabbins,
en -250. Deux siècles après qu'Hérodote ait écrit
son histoire de l'Antiquité, cette fidèle traduction n'aurait
pu faire avaler aux Ptolémées une histoire de l'Egypte qui ne
fut pas vraisemblable.
Par ailleurs le parallélisme entre la Bible et l'histoire égyptienne
semble très divergent:
A la différence du Pharaon, Moïse n'a pas été enfanté par un dieu mais par père et mère. Ses enfants nous sont connus, et il n'est pas père de Josué dont la filiation est bien établie.
Nos chercheurs en étymologie
ont également analysé l'origine des noms des auteurs, Messod
et Roger Sabbah, en utilisant leurs propres méthodes, persuadés
que cette analyse nous livrera in fine le secret de ce lvre.
Sabbah:
Chéva'h: (analogie entre le Sin et le Chin)
louange, voire autosatisfaction, qui est certainement un travers commun à
nombre de personnages ayant réussi à faire gober leurs trouvailles
à d'autres pigeons. Le prénom Messod, équivalent français
de Prosper confirmant l'avenir financier radieux des auteurs. L'équivalent
hébreu, Acher, signifiant heureux, mais aussi symbole de l'huile, du
gras, du beurre sur les épinards.
Sabb'a: Souligne le comique inhérent
à la thèse des auteurs, selon la sentence talmudique: "Marivaux
Sabb'a"
Ca va: (analogie entre le Beth et le Veth) - oui merci, et vous?
Sabba: Papy en hébreu, pour idées un peu vieillottes
Saba: descendants de la reine du même acabit ayant des coptes
à régler avec le séducteur de la mamie.
Sab'a: rassasié, ad nauseum de telles sottises.
Tsaba de même racine que Tsaboua, qui signifie ce qui est peint,
maquillé, l'homme rusé.