* A la veille
de Pessa’h, on a coutume de fouiller les poches des enfants…
Matsah, Maror
et ‘Hazéret
* A la veille de Pessa’h, on ne consomme pas de Matsah, afin de le faire
avec l’appétit qui convient, lors du Séder, au moment de l’accomplissement
de la Mitsvah.
* Pour la même raison, il convient de restreindre sa consommation de Matsah,
durant le premier jour de Pessa’h, dans la perspective du second Séder.
* On notera que beaucoup ont l'habitude de s’abstenir d’en consommer durant
les trente jours qui précèdent la fête.
* Selon le même raisonnement, on ne consomme pas de Maror, à la
veille de Pessa’h et durant le premier jour de la fête, en dehors du Séder.
Le sacrifice
de Pessa’h
La manière de lire le sacrifice de Pessa’h
On lit la veille de Pessa'h une très brève description de l’ordre
du sacrifice de Pessa’h.
Celui qui craint D.ieu la récitera, au moment qui convient et sa lecture
sera considérée comme l’offrande de ce sacrifice. Il faut également
manifester son souci de la destruction du Temple et implorer D.ieu, Créateur
de l’univers, de le reconstruire, rapidement et de nos jours, Amen.
Une lecture
différente
La lecture de la description du sacrifice de Pessa’h est différente
de celle que l’on fait pour les autres sacrifices. S’agissant de ces derniers,
en effet, on mentionne uniquement quelques versets de la Torah et quelques lois.
La description du sacrifice de Pessa’h, en revanche, est très précise,
exhaustive, comme s’il s’agissait, à proprement parler, de l’offrir,
à l’issue de cette lecture.
De fait, il est trois sortes de lecture remplaçant un sacrifice, à
l’heure actuelle. On peut lire les versets de la Torah qui s’y réfèrent,
ce qui n’est pas considéré comme une offrande effective, mais
permet, cependant, de racheter la faute qui a été commise. On
peut aussi étudier les dispositions relatives à ce sacrifice,
dans la Loi Orale et nos Sages disent, à ce propos, que " quiconque
étudie les lois du sacrifice d’Ola est considéré comme
s’il avait offert une Ola ", même si ce sacrifice n’a pas été
effectué concrètement. Enfin, on peut dire une prière,
qui a été instituée pour remplacer le sacrifice et qui
peut ainsi se substituer à lui, puisqu’elle a été introduite
dans ce but, bien que, de manière concrète, aucun sacrifice n’ait
été offert.
Cette analyse nous permet de comprendre la particularité du sacrifice
de Pessa’h, qui est décrit jusque dans son moindre détail, tel
qu’il était effectué dans le Temple. Une description aussi précise
permet de ressentir que l’on se trouve effectivement dans le Temple, que l’on
offre concrètement ce sacrifice. C’est également pour cette raison
que ce texte est lu " au moment qui convient ", de sorte que " sa
lecture sera considérée comme l’offrande ".
Le sacrifice de Pessa’h fut à l’origine de la délivrance physique
d’Israël, ainsi qu’il est dit: " C’est le sacrifice de Pessa’h, par
lequel D.ieu a bondi au-dessus des maisons des enfants d’Israël "
et de la délivrance morale, de la naissance d’Israël en tant que
nation, lorsque les esclaves de l’Egypte devinrent des hommes libres.
De la même façon, celui qui lit la description du sacrifice de
Pessa’h s’élève vers la liberté et la délivrance.
Il est donc considéré comme ayant concrètement offert ce
sacrifice, comme s’il avait prié. Bien plus, en prononçant ces
mots, il se trouve effectivement dans le Temple, réalisant ce sacrifice.
La viande
rôtie, consommée la nuit :
L’étymologie du mot Pessa’h, décrivant le bond en avant, fait
référence à ce qui transcende le processus normal de la
création. En effet, D.ieu suspendit les principes qu’Il avait Lui-même
instaurés, dans le monde et, en retour, les enfants d’Israël firent
eux-mêmes abstraction des contingences de la nature et de la situation
dans laquelle ils se trouvaient, dans le but de Le servir.
La vie peut être définie comme un cycle continu d’efforts et d’accomplissements,
de travail et de rétribution. Les métaphores courantes, pour décrire
ces deux états, sont le feu et l’eau. Le premier symbolise la soif, la
recherche et la seconde, la satisfaction, la satiété.
Une vie " normale " intègre à la fois le feu et l’eau.
Certains mets sont cuisinés en les plongeant dans l’eau du contentement,
alors que d’autres possèdent, en moins grande proportion, ce liquide
capable de tempérer le feu de la vie. Parfois, les aliments peuvent même
être rôtis, c’est-à-dire rendre nécessaire un effort
intense, qui n’est pas compensé par la moindre rétribution..
Il n’est, toutefois, qu’une seule manière de consommer le sacrifice de
Pessa’h. Celui-ci doit être rôti.
Lorsqu’une âme recherche l’Essence du Divin, non pas les reflets de Sa
Présence, tels qu’on les perçoit au sein de la création
et qu’un engagement moral ordinaire suffit pour ressentir, mais bien D.ieu Lui-même,
transcendant l’existence et la réalité, elle est consumée
par un désir intense qu’elle ne parvient pas à assouvir.
En effet, l’homme est incapable de saisir l’Essence de D.ieu. Il ne peut qu’allumer,
en son âme, un feu ardent, sans une goutte d’eau pour calmer sa soif,
sans aucun ‘récipient’ pour contenir sa ferveur. C’est pour cela que
le sacrifice de Pessa’h est " rôti par le feu ".
Communauté
Les versets (Chemot 12, 1-8) disent " Et, D.ieu parla à Moché
et à Aharon, dans le pays de l’Egypte, en ces termes : Parle à
toute la communauté d’Israël et qu’ils prennent pour eux-mêmes,
chaque homme, un agneau par famille, un agneau par maison. Et, vous le garderez
jusqu’au quatorzième jour de ce mois. Toute la communauté de l’assemblée
d’Israël le sacrifiera, vers le soir. Et, ils en mangeront la viande cette
nuit, rôtie par le feu, avec des Matsot et des herbes amères. "
L’homme recherche, par nature, l’isolement. Aucun autre être au monde
n’a un sens aussi prononcé et aussi dominant de l’individualisme. Aucune
créature n’a une aussi forte conscience de son moi, ne se distingue aussi
fortement de toutes les autres.
Simultanément, l’homme est aussi l’être le plus affable, multipliant
les contacts familiaux et sociaux, dans son désir d’être accepté
par les autres. Refusant de se limiter à leur propre personne, les hommes
se regroupent par professions, par catégories, par nationalités
ou par tout autre critère de définition qui dépasse l’individualité.
Même si l’identité individuelle entre en conflit avec l’individualité
sociale, le désir de satisfaire l’une et l’autre n’est pas diminué
pour autant. Nous sommes convaincus d’être ce que nous faisons de nous-mêmes,
mais nous savons aussi que nous sommes moins que ce que nous pourrions et voudrions
être. Ainsi, le sage Hillel dit: " Si je ne suis pas pour moi-même,
qui le sera ? Et, si je suis seulement pour moi-même, que suis-je ? ".
Nous sommes confrontés, à multiples reprises chaque jour, tout
au long de notre existence, à ce paradoxe de Hillel. Lui-même eut
à résoudre une question sur la Loi juive, qui fut à l’origine
de son ascension, le conduisant à prendre la direction du peuple juif,
à son époque. Cette question était la suivante. Le sacrifice
de Pessa’h doit-il être offert quand le 14 Nissan est un Chabbat ?
Lorsque l’on possédait le Temple, le sacrifice était le véhicule
premier du service de D.ieu émanant des hommes. Il était offert
sur l’autel et, de façon générale, on en comptait deux
catégories, le sacrifice individuel, d’une part, apporté à
titre personnel, comme une marque de générosité, un don,
un acte de gratitude envers D.ieu pour le bienfait que l’on a reçu, une
expiation de la faute qu’on a commise, le sacrifice public, d’autre part, par
exemple le sacrifice perpétuel du matin ou du soir, offert au nom de
toute la communauté d’Israël et financé par un fonds auquel
chaque Juif apportait une contribution annuelle d’un demi Shekel.
Chaque sacrifice appartient ou à l’une ou à l’autre de ces deux
catégories, à l’exception de celui de Pessa’h, qui s’inscrit dans
les deux à la fois. D’une part, il se rapproche d’un sacrifice individuel,
puisqu’il est acquis avec des fonds personnels et consommé par ceux qui
l’ont offert. D’autre part, il présente aussi des caractéristiques
d’un sacrifice public, puisqu’il est offert, collectivement, par "toute la communauté
de l’assemblée d’Israël ".
Ce sacrifice était offert le 14 Nissan et, quand ce jour était
un Chabbat, il devenait crucial de déterminer à quelle catégorie
il appartenait. En effet, la Torah interdit d’apporter un sacrifice individuel,
pendant le Chabbat. En revanche, elle permet le sacrifice public et le rend
même obligatoire. En conséquence, il fallait répondre à
la question suivante. Le Pessa’h appartient-il à la première catégorie,
auquel cas il ne peut être offert pendant le Chabbat ou bien est-il un
sacrifice public, que rien n’empêche d’offrir en ce jour de repos ?
Le Talmud relate qu’une année, alors que le 14 Nissan était un
Chabbat, les dirigeants du Sanhédrin furent incapables de répondre
à cette question. Hillel, jeune érudit de Babylone qui venait
d’arriver en Terre Sainte, démontra alors que l’aspect dominant du Pessa’h
était celui d’un sacrifice public et qu’il pouvait donc être offert
pendant le Chabbat. En signe de reconnaissance de sa profonde érudition,
les dirigeants du Sanhédrin reculèrent et le placèrent
aussitôt à leur tête.
Faisant écho à la définition, par Moché, de l’exode
d’Egypte comme la date à laquelle D.ieu " prit une nation au sein
d’une nation ", le prophète Ezéchiel décrit également
la naissance du peuple d’Israël. Il rappelle qu’avant l’exode, les enfants
d’Israël avaient, certes, des ancêtres communs, une culture et un
héritage. Pour autant, ils ne formaient pas encore un peuple. Leur naissance
en tant que peuple se produisit lors du premier Pessa’h.
En ce sens, Pessa’h symbolise la suprématie de la dimension collective
par rapport à la dimension individuelle. De nombreuses personnalités,
distinctes les unes des autres, s’unirent alors pour assumer une mission et
une identité communes. En conséquence, souligna Hillel, c’est
bien l’aspect public du sacrifice de Pessa’h qui est dominant et qui doit déterminer
son statut halakhique.
Dès lors, pourquoi le Pessa’h n’est-il pas un sacrifice public à
part entière, au même titre que tous les autres ? Pourquoi
se trouve-t-il à mi-chemin entre les deux catégories, mettant
en avant à la fois les dimensions publique et individuelle ?
Il en est ainsi afin de souligner que la finalité de la fusion de nombreux
individus en un seul peuple n’est pas synonyme d’oblitération de la personnalité,
mais, bien au contraire, une démarche d’intégration de la spécificité
de chacun au sein de l’entité communautaire.
Car, la communauté n’est pas seulement le véhicule permettant
de transcender les limites de la personnalité et de réaliser les
objectifs que des personnes égoïstes ne pourraient atteindre. Elle
est aussi le canevas dans lequel chaque individu peut, au mieux, développer
et mettre en évidence la plus haute perfection qu’il porte en lui.
La relation à D.ieu inclut, à la fois, des sacrifices individuels,
qui permettent l’usage de ses capacités personnelles pour Lui et des
sacrifices publics, basés par la disparition de l’individualité
devant la mission communautaire. Toutefois, le Pessa’h, qui joua un rôle
décisif dans la constitution du peuple d’Israël, doit appartenir
aux deux catégories à la fois.
Etant le sacrifice qui marque la naissance de la nation d’Israël, le Pessa’h
exprime le caractère commun d’appartenance au peuple de D.ieu. Ce thème
est, bien entendu, dominant, pour tout ce qui le concerne. Pour autant, le Pessa’h
doit également affirmer la vérité suivante. Même
s’ils mettent de côté leur personnalité pour s’unir dans
un objectif commun, les hommes restent définis par leurs énergies
personnelles et leurs vulnérabilités. En ce sens, ils conservent
bien une entité distincte.
Or, le paradoxe entre l’individualité et l’appartenance communautaire
est au cœur même de l’identité des hommes et de ce qu’ils sont.
La tension qui existe entre ces deux pôles est une composante nécessaire
et positive de la relation avec D.ieu.
Même à la fin des jours, quand toute l’histoire de l’humanité
tendra vers la perfection divine et l’âge harmonieux du Machia’h, cette
dualité perdurera et elle définira encore l’identité de
l’individu et de la nation. L’ultime Rédemption sera collective.
Alors, selon les termes du prophète Jérémie, "une grande
communauté retournera là-bas ". Alors, s’accomplira la vision
d’Isaïe : " Vous serez cueillis, un à un, enfants d’Israël".
Un sacrifice
Taref
La description du sacrifice de Pessa’h se conclut par : "Si l’on trouve
que le Pessa’h est Taref, son propriétaire ne se sera pas acquitté
de son obligation et devra en apporter un autre". Ces mots ne contredisent-ils
pas le principe selon lequel "on conclut un exposé par une idée
favorable" ?
On peut, en fait, considérer que cette phrase se rapporte à la
conclusion des préparatifs de Pessa’h, par les Juifs, c’est-à-dire
à l’accomplissement de la mission qu’ils doivent mener à bien,
pendant le temps de l’exil, afin d’accéder à la délivrance.
Pessa’h signifie ‘le bond’ et désigne ainsi le saut en avant que sera
la transition de l’exil vers la délivrance. Le verbe ‘trouver’ fait référence
au Machia’h, ainsi qu’il est dit: "J’ai trouvé David, Mon serviteur".
En conséquence, "trouver le Pessa’h" désigne la possibilité
de s’introduire dans la Rédemption, avec la venue du Machia’h.
Le mot Taref caractérise l’exil car celui qui s’y trouve ne pourra jamais
se préparer à la délivrance de la manière qui convient.
En effet, il lui sera toujours nécessaire d’en ‘apporter un autre’, d’introduire
une forme nouvelle du service de D.ieu, celle qu’apportera la délivrance.
Celui qui
a la crainte de D.ieu
Faisant référence à la description du sacrifice de
Pessa’h, la Haggada précise que " celui qui craint D.ieu la récitera
au moment qui convient ". Le but de cette lecture n’est pas uniquement
de commémorer le passé, mais bien d’introduire, dans toute la
mesure du possible, ce qui remplace ce sacrifice, à notre époque.
A l’issue de cette lecture, chacun doit éprouver le désir le plus
intense d’offrir le sacrifice de Pessa’h, dans le Temple, très prochainement.
* Lorsque Pessa’h
est un Chabbat, on dit, dans la prière du vendredi soir, Gam Be Sim’ha
Ou Ve Tsahola, comme on le fait également pendant le Chabbat ‘Hol Ha
Moéd.
* Le vendredi soir, avant le Séder, on lit les textes suivants, Chalom
Alékhem et Echet ‘Haïl, à voix basse :
Chalom Alékhem… Maasséya
La Haggada
On se pénétrera
de crainte, afin de mettre en pratique l’injonction, énoncée par
nos Sages, de célébrer le Séder. Il convient de lui accorder
toute l’importance qu’il mérite.
* On peut penser que certaines de ses pratiques n’ont qu’une valeur accessoire
ou même symbolique. Il ne faudra donc pas se fier aux apparences. On les
mettra en pratique en étant persuadé que chacune a une signification
précise.
On disposera sur la table un plateau, avec trois Matsot posées l’une
sur l’autre, d’abord l’Israël, puis le Lévi et, sur elle, le Cohen.
Au-dessus de tout cela, on placera, à droite, l’os et, à l’opposé,
à gauche, l’œuf, plus bas, au centre, le Maror. Encore plus bas, sous
l’os, il y aura le ‘Harosset et, à l’opposé, sous l’œuf, le Karpas.
En dessous de tout cela, sous le Maror, se trouvera la ‘Hazéret, utilisée
pour le Korekh.
Le Séder
* Les femmes sont tenues à la pratique des Mitsvot du Séder, à la consommation de la Matsah, du Maror, des quatre coupes de vin et au récit de la Haggada, au même titre que les hommes. Les enfants doivent également être habitués à mettre en pratique ces Mitsvot.
* Le plateau du
Séder est préparé la nuit, avant le Kidouch:
Les Matsot:
* La Matsah est confectionnée avec de l’eau et de la farine, sans
levain, bien évidemment sous surveillance rabbinique. Son processus de
fabrication ne doit pas excéder dix huit minutes.
* On distingue, à l’heure actuelle, la Matsah ordinaire, faite à
la machine, avec de la farine surveillée depuis qu’elle est moulue, de
la Matsah Chemoura, faite à la main, avec de la farine surveillée
depuis la récolte du blé.
* Il est préférable de se servir de la Matsah Chemoura pour deux
raisons. D’une part, celle-ci fait l’objet d’une surveillance plus intransigeante.
D’autre part, la Matsah utilisée au Séder doit avoir été
confectionnée dans le but de s’acquitter de la Mitsvah d’en consommer,
le soir de Pessa’h. Or, selon plusieurs Décisionnaires, on ne peut pas
avoir cette intention en actionnant une machine. De plus, la Matsah Chemoura
est ronde, ce qui, d’après la Kabbala, revêt une importance particulière.
* A trois étapes du Séder, comme nous le montrerons, il est nécessaire
de consommer au moins un Ka Zaït de Matsah, soit 25,6 grammes. Selon
certaines opinions, une quantité plus grande est nécessaire. Chaque
personne participant au Séder le fera, pendant les deux nuits et un nombre
suffisant de Matsot sera prévu à cet effet.
* Les Matsot se trouvant sur le plateau doivent être entières.
Pour atteindre la quantité requise, en fonction du nombre des convives,
elles seront complétées par d’autres Matsot, qui ne seront pas
nécessairement entières.
* En effet, on ne place que trois Matsot, sur le plateau et, de façon
générale, chaque participant au Séder n’a pas systématiquement
son propre plateau. C’est, en particulier, le cas pour les femmes. Celui qui
dirige le Séder distribuera donc aux autres la quantité requise
de Matsah, provenant de son propre plateau. Les trois Matsot ne suffiront donc
pas, en particulier pour l’Afikomen, qui représente lui-même plus
d’une demi Matsah. Lors de la distribution de la Matsah pour le Ha Motsi,
le Korekh et l’Afikomen, on pourra donc compléter celles du plateau par
d’autres Matsot, qui seront disposées à l’avance, à cet
effet.
* Il est bon également de préparer, avant le Séder, des
morceaux de Matsah ayant la taille requise et de les placer à côté
de celui qui dirige la soirée. Ainsi, le moment venu, ceux-ci pourront
être distribués avec d’autres morceaux, plus petits, provenant
du plateau.
* La Matsah inférieure est l’Israël, la Matsah médiane est
le Lévi et la Matsah supérieure, le Cohen. Toutes sont séparées
par des napperons. Il est préférables qu’elles soient concaves,
afin de suggérer les réceptacles attirant la Lumière de
D.ieu ici-bas.
Le pain du pauvre
La Matsah est appelée " pain du pauvre ", qui n’a pas
de goût, parce que toute compréhension en est absente. Elle est
consommée " parce que la pâte de nos ancêtres n’eut
pas le temps de lever ", ce qui souligne que la délivrance d’Egypte
fut obtenue à l’initiative de D.ieu. En effet, les enfants d’Israël
étaient " assujettis " à l’impureté de ce pays,
qu’il fallut leur faire quitter " à la hâte ".
C’est la raison pour laquelle on pose, sur le plateau du Séder, trois
Matsot, qui correspondent aux trois versets décrivant cette délivrance,
" Je vous ferai sortir des souffrances de l’Egypte ", " Je vous
sauverai de la servitude ", " Je vous libérerai d’une main
étendue et avec de grands signes ".
Le vin, à l’opposé de la Matsah, a bon goût. C’est pour
cela que l’on en boit quatre verres, le quatrième correspondant au verset
" Je vous prendrai pour peuple ". En effet, l’élection de D.ieu
permit aux enfants d’Israël de ressentir le " goût " de
la délivrance.
Pour la même raison, l’obligation de la Matsah, à Pessa’h, découle
de la Torah, alors que celle des quatre verres de vin est introduite par nos
Sages. En effet, à Pessa’h, la délivrance fut essentiellement
ressentie comme une intervention céleste. Et, c’est uniquement par la
suite, lors du don de la Torah, que les enfants d’Israël en perçurent
réellement le goût.
Israël, Lévi, Cohen
Les initiales des trois mots Israël, Lévi et Cohen, correspondant
aux trois Matsot du plateau, forment le mot Yélekh, il ira de
l’avant. En effet, le service de D.ieu doit être une série continue
d’élévations successives.
D’autres avis adoptent le classement suivant, pour ces Matsot: Cohen, Lévi,
Israël, formant ainsi le mot Keli, réceptacle. De fait, selon
la Kabbala, les Matsot sont les réceptacles, alors que les éléments
placés sur elles sont les Lumières divines pénétrant
dans ces réceptacles.
Le
Maror :
* Les légumes amers, Maror, sont consommés à deux étapes
du Séder, comme nous le montrerons.
* Le Talmud mentionne cinq légumes que l’on peut utiliser à cet
effet. Néanmoins, la coutume la plus répandue, de nos jours, est
d’utiliser de la laitue romaine et du raifort, à la fois pour le Maror
et pour la ‘Hazéret. Certains prennent également des endives.
* Pour consommer ces légumes, en particulier s’il s’agit de laitue romaine,
il faudra en vérifier les feuilles, avant la fête, afin de s’assurer
que des insectes ne s’y trouvent pas. Un grand nombre d’entre eux sont très
petits et ont la même couleur que ces feuilles. Il est donc difficile
d’en détecter la présence. Il est, en conséquence, préférable
de se servir uniquement de la partie centrale de la feuille, qui peut être
examinée et nettoyée plus facilement qu’une feuille entière.
La place
centrale du Maror
On pourrait imaginer que le Maror ait sa place à la gauche du
plateau, puisque, d’après la Kabbala, il correspond à l’Attribut
du jugement et de la sévérité, à l’origine de l’exil.
Malgré cela, il se trouve effectivement au milieu du plateau, car l’amertume
évoque la miséricorde, se trouvant sur le vecteur médian
des Attributs de D.ieu.
Celui qui épanche son cœur, avec une profonde amertume, en constatant
à quel point il est séparé de D.ieu, mettra en évidence
Sa miséricorde et Sa pitié.
Le
‘Harosset 4
* Le ‘Harosset est un mélange de pommes, de poires et de noix, évoquant
le mortier par lequel nos ancêtres furent réduits en esclavage.
Il comportait auparavant de la cannelle, mais celle-ci a été supprimée,
de peur que du ‘Hamets y soit mélangé.
* Le ‘Harosset est placé sur le plateau et, par la suite, il est humecté
de vin, pendant le Séder, comme nous le montrerons.
Le nom du
‘Harosset
Il est ainsi appelé parce qu’il évoque les briques que
les enfants d’Israël confectionnaient en Egypte en faisant cuire de l’argile,
en Hébreu ‘Harassit.
De plus, dans la langue hébraïque, tout trempage peut être
désigné par le terme de ‘Harosset.
Le Karpass 3
* Le terme Karpass est l’anagramme de Samékh Parékh,
" six cent milles furent réduits à un âpre esclavage ".
Il s’agit d’un légume placé sur le plateau du Séder, généralement
de l’oignon cru ou de la pomme de terre bouillie.
Esclavage
Comme on l’a vu, le mot Karpas se décompose en Samékh
Parékh, " six cent mille hommes ont été réduits
en esclavage ".
C’est la raison pour laquelle on choisit, en l’occurrence, un légume
qui est généralement désigné par le terme de Karpas,
par exemple l’oignon.
Le Zeroa 1
* Le Zeroa est l’os qui est placé sur le plateau du Séder.
* La coutume Loubavitch consiste à prendre un cou de poulet rôti
dont on ôte toute la chair, afin d’écarter toute ressemblance avec
le sacrifice de Pessa’h.
* Pour la même raison, on ne mange pas cet os, par la suite, comme on
le fait, par exemple, pour l’œuf.
Le Bras étendu
L’os est appelé Zeroa, terme qui désigne l’épaule,
le bras.
Par ce terme, on introduit une allusion au verset rappelant que D.ieu " nous
fit quitter l’Egypte avec un Bras étendu ".
L’œuf 2
* Un œuf dur est placé sur le plateau du Séder.
* Celui-ci évoque le sacrifice de ‘Haguiga, qui n’était pas offert,
dans le Temple, quand le 14 Nissan était un Chabbat. Malgré cela,
on le placera sur le plateau, même si le Séder est célébré
un samedi soir.
* On a coutume de consommer cet œuf au début du repas. Il convient donc
d’en préparer un nombre suffisant pour les deux soirs de la fête.
Requête
L’œuf s’appelle Beïtsa, en Hébreu, Beya, en
araméen. Ce dernier terme peut être rapproché de Bea,
la requête.
On commémore ainsi le demande que les enfants d’Israël formulèrent
à D.ieu d’être libérés de l’Egypte.
L’eau salée
* Le Karpas est trempé dans de l’eau salée.
* Au début du repas, l’œuf l’est également.
* Si le Séder a lieu un vendredi soir, il est préférable
de préparer cette eau salée avant le coucher du soleil.
Les larmes
L’eau salée évoque les larmes que nos ancêtres versèrent
en Egypte.