Les Préceptes de Pessa’h
Emanant de la Loi Ecrite
* Il est interdit de manger du ‘Hamets
à partir du milieu du jour, le 14 Nissan. Nos Sages ajoutèrent
à cette interdiction deux heures supplémentaires, soit dès
la fin de la quatrième heure du jour, le 14 Nissan.
* Le ‘Hamets doit être détruit depuis le milieu du jour, le 14
Nissan jusqu’à la fin de la fête. Nos Sages ajoutèrent à
cette interdiction une heure supplémentaire, soit dès la fin de
la cinquième heure du jour, le 14 Nissan.
* Il est interdit de posséder du ‘Hamets, pendant les sept jours de Pessa’h.
En dehors d’Erets Israël, nos Sages ont étendu cette interdiction
au huitième jour de la fête.
* Il est interdit de voir du ‘Hamets dans la propriété d’un Juif,
pendant les sept jours de Pessa’h. En dehors d’Erets Israël, nos Sages
ont étendu cette interdiction au huitième jour de la fête.
* Il est interdit de tirer profit du ‘Hamets, pendant les sept jours de Pessa’h.
En dehors d’Erets Israël, nos Sages ont étendu cette interdiction
au huitième jour de la fête.
* Il est interdit de tirer profit d’un mélange contenant également
du ‘Hamets, même s’il n’en a pas le goût, pendant les sept jours
de Pessa’h. En dehors d’Erets Israël, nos Sages ont étendu cette
interdiction également au huitième jour de la fête.
* Il faut manger de la Matsah, à la veille du 15 Nissan. En dehors d’Erets
Israël, nos Sages ont étendu cette obligation au second soir de
la fête.
* Il faut relater le récit de l’exode d’Egypte, à la veille du
15 Nissan. En dehors d’Erets Israël, nos Sages ont étendu cette
obligation au second soir de la fête.
Introduits par nos Sages
* Il convient, non seulement de détruire le ‘Hamets
que l’on sait avoir en sa possession, mais aussi de le rechercher, afin de trouver
celui dont on ne connaît pas l’existence.
* Il convient de boire quatre coupes de vin, à quatre étapes différentes
du Séder, afin de ressentir la liberté et la joie de Pessa’h.
* Il convient de consommer des légumes amères, le Maror, pendant
le Séder, bien que ceux-ci, selon la Torah, doivent accompagner la Matsah
et le sacrifice de Pessa’h, qu’il est, à l’heure actuelle, impossible
d’offrir.
Recherche du ‘Hamets
* Si l’on appliquait strictement la loi, il serait inutile de
placer dix morceaux de pain dur en différents endroits de la maison,
car la Mitsva consiste à rechercher le ‘Hamets et non à le trouver.
De fait, si l’on ne trouve rien du tout, on n’en a pas moins accompli la Mitsva.
* Pour autant, la coutume de les placer s’est répandue. Elle est donc
devenue partie intégrante de la Torah et ne doit pas être remise
en cause. De plus, elle permet de disposer de ‘Hamets que l’on pourra brûler
le lendemain, ce qui est également une Mitsva.
* On choisit du pain dur, afin qu’il ne s’émiette pas et l’on entoure
chacun des dix morceaux avec du papier. L’ensemble de ces dix morceaux doit
représenter plus d’un Ka Zaït, soit 25,6 grammes.
* La vérification est faite à la lueur d’une bougie de cire, avec
une plume de volaille. Celui qui effectue cette vérification dépose
le ‘Hamets qu’il trouve dans un sachet de papier.
* A la fin de la vérification, on place ce sac, la plume, les restes
de la bougie, s’il y en a, dans le creux d’une cuillère en bois, on entoure
le tout de papier, à l’exception du manche de la cuillère, qui
reste découvert et l’on referme le tout, par un fil enroulé de
nombreuses fois puis attaché sur le papier.
* La recherche du ‘Hamets a lieu après la prière d’Arvit. En l’absence
d’une prière publique fixée, il est arrivé que le précédent
Rabbi effectue la recherche entre Min’ha et Arvit, puis dise la prière
d’Arvit après la recherche.
* On a coutume de consacrer un temps particulièrement long à cette
recherche et de l’effectuer jusque dans les fentes du sol. Toutefois, aucune
durée spécifique n’a été précisée,
à ce propos.
* On ne parle pas entre le début de la bénédiction et la
recherche, même pour donner une précision en rapport avec la recherche.
De fait, il est bon de ne pas parler, pendant la totalité de cette recherche,
de ce qui ne la concerne pas.
* On placera les membres de sa famille près de soi, afin que tous entendent
la bénédiction. Puis, chacun fera la recherche de son côté,
en commençant par une pièce voisine de l’endroit où cette
bénédiction a été récitée. En revanche,
on n’ira pas directement rechercher dans une autre pièce.
* On est alors éclairé uniquement par la lueur de la bougie, à
l’exclusion de toute autre source de lumière.
* Le Rabbi, pendant cette recherche, ne porte pas la ceinture de prière.
Il tient la bougie de la main gauche et la plume de la main droite. Le sac est
tenu par celui qui est à son service et l’accompagne dans cette recherche.
* Le Rabbi commence la recherche dans la cuisine et il l’achève également
dans cet endroit.
La destruction du ‘Hamets :
Il est rare de trouver une substance rejetée par la
Torah d’une manière aussi absolue que le ‘Hamets. En l’occurrence, le
levain est formellement interdit depuis la seconde moitié du jour du
14 Nissan jusqu’à la fin de la fête. Pendant toute cette période,
il ne peut être ni consommé, ni utilisé, ni même présent
dans le domaine d’un Juif. Le ‘Hamets est une pâte qui a levé,
un mélange de farine et d’eau qui a fermenté et dont le volume
a gonflé.
Ainsi, le levain est le symbole de l’égoïsme et de la fierté.
Un homme a " levé " lorsque le ferment de son importance personnelle
lui faire perdre la juste mesure de la place qu’il occupe, dans le monde de
D.ieu. Une telle personne ne se basera que sur son ego démesuré
et sur ses passions exacerbées.
C’est précisément pour cela que l’interdiction du ‘Hamets, à
Pessa’h, est si sévère, si stricte. Il n’est pas d’autre situation,
dans laquelle la Torah interdit non seulement de consommer la plus infime quantité
d’une certaine substance, d’en tirer le moindre bénéfice, mais
aussi, tout simplement, de la posséder.
Pour autant, cette interdiction si grave n’est en vigueur que huit jours par
an. Et, l’on retrouve également cette dualité dans les offrandes
qui étaient apportées dans le Temple. Tout au long de l’année,
celles-ci ne devaient pas comporter de ‘Hamets. A Chavouot, par contre, on offrait
deux pains et la Torah précise que ceux-ci devaient être ‘Hamets.
Pessa’h marque la constitution d’Israël en tant que peuple. D.ieu libéra
alors un groupe d’esclaves des quarante neuf portes de l’impureté, du
paganisme de l’Egypte. Il leur demanda de se diriger vers le mont Sinaï
et, à Chavouot, Il fit d’Israël Sa fiancée éternelle.
Pessa’h et Chavouot sont reliés par le compte des quarante neuf jours
de l’Omer. Pendant cette période, nous devons, quotidiennement, compter
le nombre de jours qui se sont écoulés depuis l’exode d’Egypte.
Les maîtres de la Kabbala expliquent que le caractère de l’homme
est constitué de sept émotions fondamentales, chacune comprenant
toutes les autres en elle et formant ainsi, au total, ses quarante neuf attributs
sentimentaux. C’est la raison pour laquelle la société profondément
dépravée de l’Egypte est définie comme la représentation
morale de la quarante neuvième porte de l’impureté.
En parallèle à ces portes de l’impureté, on définit
aussi les "quarante neuf portes de la compréhension", par l’intermédiaire
desquelles l’homme réalise l’élévation de chaque aspect
de son caractère. C’est en combinant ces deux éléments
que l’on peut définir les quarante neuf jours séparant Pessa’h
de Chavouot.
Le premier jour de Pessa’h libéra physiquement les enfants d’Israël
du mal de l’Egypte. Néanmoins, il leur fallait encore se défaire
de l’Egypte personnelle qu’ils portaient en eux. Ainsi, chaque jour permit l’exode
intérieur d’une "porte de l’impureté" égyptienne et l’entrée
dans une nouvelle" porte de la compréhension". A l’issue des quarante
neuf jours, la pureté nécessaire pour obtenir la révélation
de Chavouot était atteinte.
La différence entre Pessa’h et Chavouot, pour ce qui concerne le ‘Hamets,
est donc la suivante.
Celui dont la personnalité est encore animée par des pulsions
négatives se trouve dans l’impossibilité de sublimer le trait
de caractère le plus fort et le plus corruptible à la fois, la
fierté. C’est la raison pour laquelle, tout de suite après l’exode
d’Egypte, le ‘Hamets fut banni.
Par la suite, après avoir atteint l’affinement découlant des quarante
neuf compartiments du cœur à la fois, l’homme pourra accomplir une Mitsva,
pertinente et souhaitable, en offrant le ‘Hamets à D.ieu. A ce stade,
la fierté ne sera plus le ‘Hamets gonflé qui est proscrit, à
Pessa’h, mais plutôt le sentiment, dépourvu de tout égoïsme,
de l’homme qui a chassé de son cœur tout intérêt personnel,
qui se consacre uniquement au service du Créateur.
Une telle fierté n’est pas inspirée par ce que l’on est ou par
ce que l’on a accompli. Elle est l’expression de la majesté de Celui
Que l’on sert, par chacune de ses pensées, de ses paroles et de ses actions.
On a coutume de placer des morceaux de pain dur en différents endroits,
quelques temps avant la recherche, afin que celui qui l’effectue puisse les
trouver. D’après la Kabbala, il convient d’en disposer dix morceaux.
Avant de commencer la recherche, on récite la bénédiction
suivante :
Baroukh Ata Ado-naï Elo-Hénou Mélèkh Haolam Achèr Kidechanou Bemitsvotav Vetsivanou Al Biour ‘Hamets. |
Béni sois-Tu Eternel notre D.ieu, Roi de l’univers, qui nous a sanctifiés par Ses Commandements et nous a ordonné de détruire le ‘Hamets. |
On fera cette recherche, à la lueur d’une bougie, dans tous les endroits cachés, y compris les crevasses du sol. On ne doit pas parler entre la bénédiction et le début de la recherche, pas même de ce qui concerne cette recherche proprement dite. Pendant toute la durée de celle-ci, on ne parlera pas de ce qui ne la concerne pas. Les membres de la famille se tiendront à proximité, afin d’entendre la bénédiction. Puis, chacun effectuera la recherche en son endroit, sans s’interrompre par la moindre parole. On fera en sorte de commencer cette recherche dans la pièce le plus proche du lieu où l’on a entendu la bénédiction. Après celle-ci, on ne se rendra pas tout de suite dans une autre pièce. A l’issue de la recherche, il faudra placer le ‘Hamets conservé pour être mangé ou brûlé au matin, dans un endroit sûr, afin qu’il ne soit pas transporté et émietté par des enfants ou des rongeurs. Après avoir recherché le ‘Hamets, on doit annuler celui que l’on n’aurait pas trouvé, au moyen de la formule suivante :
Kol ‘Hamira ve'Hamya de ika birchouti, delo 'hamitey, vedelo biyartey, vedelo yedaana ley, libatel velehevey hefker keafra de ara |
"Tout levain ou matière levée qui est en ma possession, que je n’ai pas vu, que je n’ai pas détruit, dont je n’ai pas connaissance, qu’il soit considéré comme nul et abandonné, au même titre que la poussière de la terre". |
A la lueur d’une bougie
Dans la soirée précédant Pessa’h, Rabbi
Chnéor Zalman de Lyadi, l’Admour Hazaken, dit à ses disciples :
"Nous rechercherons bientôt le ‘Hamets, conformément à l’enseignement
de la Michna selon lequel, à la veille du 14 Nissan, on le recherche
dans toutes les fissures et les crevasses de la maison, à la lueur d’une
bougie.
Rechercher le ‘Hamets va bien au-delà du retrait de chaque particule
de levain physique, se trouvant dans la maison d’un Juif. En effet, il faut
aussi se départir du ‘Hamets spirituel, de la fierté qui conduit
à gonfler sa propre personne. Et, il doit en être ainsi en chaque
fissure et en chaque crevasse que peuvent comporter les quatorze éléments
qui constituent la personnalité, soit les sept traits de caractère
de l’âme animale et les sept de l’âme divine.
Cette recherche doit également être effectuée à la
lueur d’une bougie, par la ‘bougie de D.ieu’, qui est ‘l’âme de l’homme’."
Cette année-là, en 5525 (1765), le 13 Nissan, Rabbi Chnéor
Zalman fut absorbé par ses préparatifs à la recherche du
‘Hamets, au point de ne pas manger, toute la journée. Il ne jeûna
pas, car il est interdit de le faire, pendant le mois de Nissan. Pour autant,
il ne mangea pas non plus. La recherche se poursuivit pendant toute la nuit,
alors que Rabbi Chnéor Zalman et son épouse habitaient alors une
maison ne comptant qu’une seule pièce.
A l’issue de cette recherche, Rabbi Chnéor Zalman donna une interprétation
mystique de la Michna: "A la veille du 14, on recherche le ‘Hamets, à
la lueur d’une bougie". Il dit :
"Le mot E’had, un, a pour valeur numérique treize. Il fait allusion à
la connaissance de D.ieu et, de ce fait, il rend inutile toute recherche.
Le chiffre quatorze correspond aux sept sentiments de l’âme divine et
aux sept de l’âme animale. A ce stade, une recherche est effectivement
nécessaire et elle doit être effectuée à la lueur
d’une bougie, terme qui fait référence à l’âme, ainsi
qu’il est dit : ‘La bougie de D.ieu est l’âme de l’homme’.
Et, cette recherche doit porter sur la totalité de son être, tout
comme on recherche le ‘Hamets jusque dans les fentes et les crevasses."
De fait, les mots ‘Hamets et Matsah possèdent deux lettres communes,
le Mêm et le Tsaddik. La troisième, en revanche, est différente,
Hé pour la Matsah, ‘Heth pour le ‘Hamets. Or, le Hé et le ‘Heth
ont des formes similaires. Ils sont constitués de trois traits et ont
une ouverture, à la base. Néanmoins, le Hé est également
ouvert vers le haut, alors que le ‘Heth est fermé.
L’ouverture à la base fait allusion au verset suivant : ‘La faute
guette à la porte’. Mais, l’ouverture en hauteur introduit la possibilité
de s’élever, grâce à la Techouva.
Ainsi, l’homme qui est empli de lui-même, comme le ‘Hamets, trébuchera
plus aisément devant la faute. Bien plus, il cherchera à justifier
rationnellement son mauvais choix.
A l’opposé, celui qui est humble comme la Matsah s’écartera plus
résolument de la transgression. S’il agit mal, il le regrettera sincèrement
et franchira aussitôt la porte de la Techouva.
L’explication du Ari Zal
Le Zohar dit que "celui qui mange du ‘Hamets, à Pessa’h,
est considéré comme s’il servait les idoles".
Le Ari Zal souligne que celui qui s’efforce de ne pas même consommer la
quantité la plus infime de ‘Hamets, à Pessa’h, est assuré
de ne pas commettre de fautes, tout au long de l’année.
Cela veut dire qu’il ne commettra pas ces fautes par inadvertance, car, bien
évidemment, il n’en perd pas pour autant son libre arbitre.
A la lumière du quatorze
La Michna du traité Pessa’him précise qu’il est
inutile de rechercher le ‘Hamets dans un endroit où il n’a pas été
introduit. De fait, dans la dimension profonde d’un cœur juif, à l’origine
de son attachement profond à D.ieu, il ne peut jamais y avoir de ‘Hamets.
C’est donc seulement aux stades les plus bas de son âme que l’on doit
le rechercher.
La Michna, précisant, en outre, que la recherche du ‘Hamets est effectuée
à la veille du 14 Nissan, dit : "A la lumière du quatorze".
Elle fait ainsi allusion à l’introduction des sept émotions de
l’âme divine dans les sept émotions de l’âme animale, qui
est nécessaire pour que cette recherche puisse être effectuée.
Un jeune garçon prend pleinement possession de son bon penchant à
l’âge treize ans, c’est-à-dire "à la lumière de quatorze",
après l’achèvement de treize années de "pénombre",
uniquement livrées à l’âme animale. Dès qu’il a atteint
l’âge de treize ans, un jeune Juif est tenu de "rechercher le ‘Hamets".
Vente profonde
Le 13 Nissan 5709-1949, le précédent Rabbi, après
avoir effectué la vente du ‘Hamets, dit :
" Puisse D.ieu faire que notre ‘Hamets soit vendu d’une manière
profonde. En effet, il ne suffit pas de déclarer que l’on n’en est plus
propriétaire. Il faut, en outre, le détruire.
C’est de cette façon que l’on se prépare à recevoir la Matsah, aliment de la foi ".
Le 14 Nissan, à la cinquième heure du jour, on allumera un feu, on y brûlera le ‘Hamets et on l’annulera. La formule d’annulation dite le jour est la suivante :
Kol ‘Hamira ve'Hamya de ika birchouti, de'hazitey ou delo 'hazitey, de 'hamitey ou delo 'hamitey, de biyartey ou delo biyartey, libatel velehevey hefker keafra de ara |
"Tout levain ou matière levée qui est en ma possession, que j’ai vu ou que je n’ai pas vu, que j’ai détruit ou que je n’ai pas détruit, dont j’ai eu connaissance ou dont je n’ai pas eu connaissance, qu’il soit considéré comme nul et abandonné, au même titre que la poussière de la terre". |
Yehi Ratson… Amen Sela