Pessa'h
dans le Saint Temple
Un extrait de "Les
Fêtes Juives"
A Pessa'h, chaque Juif devait offrir
le sacrifice pascal, dans le Temple, à Jérusalem. Ainsi, des
trois fêtes, Pessa'h Chavouoth et Souccoth, Pessa'h était celle
qui attirait le plus grand nombre de pèlerins. Des millions de Juifs,
venus de tous les horizons de la Terre d’Israël, se rassemblaient en
cette occasion.
Un mois avant Pessa'h on réparait toutes les routes menant à
Jérusalem et l'on remplissait toutes les citernes, si bien que les
pèlerins avaient les facilités nécessaires pendant leur
voyage vers la Cité Sainte. Jérusalem elle-même se préparait
fiévreusement à recevoir les pèlerins. Les nouveaux venus
se comptaient par millions mais, chose étonnante, il y avait place
pour tous dans la ville, et jamais personne n'eut à se plaindre d'être
mal logé. La joie et l'enthousiasme du peuple ne connaissait pas de
bornes.
Le sacrifice de l'agneau de Pessa'h l'événement le plus solennel
de la Fête, avait lieu pendant l'après-midi du jour précédant
Pessa'h.
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Chaque
famille nombreuse avait préparé un agneau qu'elle surveillait
avec vigilance plusieurs jours durant, afin que nul accident ne le rende
impropre au sacrifice. Les familles plus petites s'organisaient en groupes
pour porter un sacrifice commun, car toute la viande de l'agneau devait
être mangée pendant la nuit et il n'en devait rien rester.
Ces groupes se comptaient par milliers et, cependant, tous les sacrifices
pascals étaient offerts au cours de cet unique après-midi.
Le sacrifice se déroulait ainsi: la multitude des fidèles
était divisée en trois groupes que l'on admettait successivement
dans la vaste Cour du Temple. Après l'admission du premier groupe
l'on fermait les lourdes portes. Trois coups de trompe signalaient le
commencement des sacrifices. Les prêtres, munis de bassins d'or
et d'argent, se disposaient en plusieurs rangs menant à l'Autel.
Les prêtres pourvus de bassins d'or formaient des alignements distincts
des prêtres à bassins d'argent. Immédiatement après
la Che'hitah, le prêtre qui se tenait près du lieu de sacrifice
recevait le sang dans le bassin du prêtre qui attendait à
ses côtés. Celui-ci transmettait le bassin au prêtre
suivant, et ainsi de suite jusqu'à l'Autel, sur lequel on répandait
le sang. Les bassins étaient d'une forme particulière. Le
fond en était étroit, si bien qu'on ne pouvait les poser
à terre sans qu'ils ne versent. Les prêtres devaient les
manipuler avec rapidité, sans toutefois perdre la moindre goutte.
Il ne fallait pas que le sang ait le temps de coaguler. La vivacité
et l'adresse des prêtres présentaient un spectacle étonnant.
Après que le sang ait été répandu, certaines
parties des bêtes sacrifiées étaient offertes sur
l'Autel.
Quand le premier groupe avait terminé, on admettait aussitôt
le deuxième, et enfin le troisième pour offrir le sacrifice
pascal. Pendant les sacrifices, l'ensemble des fidèles dirigés
par des Lévites, chantait des psaumes de louange. Puis l'on rôtissait
les agneaux de Pessa'h (il n'était pas permis de les préparer
autrement). La nuit venue, chaque groupe de familles ayant offert en commun
le sacrifice pascal, se rassemblait dans une maison pour y célébrer
le Séder, selon un rite d'ailleurs très proche de celui
que nous pratiquons actuellement. Bien entendu, comme ils prenaient part
au sacrifice lui-même, ils ne mettaient pas sur le plateau du Séder
le "Zeroa" (l'os qui nous remémore le sacrifice).
Quelle joie à Jérusalem durant les jours de Pessa'h !
Nombre de Gentils affluaient de toutes parts, pour assister à la
merveilleuse célébration de Pessa'h par les Juifs dans la
Cité Sainte, mais ils n'avaient pas le droit de prendre part à
la célébration.

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De
nos jours, célébrant le Séder dans la Diaspora, et
nous remémorant ces jours glorieux de notre pays, où le
Temple se dressait encore dans toute sa splendeur, nous proclamons, en
commençant le Séder : "Cette année nous sommes
ici, mais puissions-nous, l'an prochain, célébrer Pessa'h
dans la Terre d'Israël!". Et nous concluons le Séder
sur les paroles :
"L'an prochain à Jérusalem!"