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des fêtes juives
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Reb
Mendele de Riminov était un "partisan" de Napoléon.
Entendez que dans la grande discussion entre les Rabbins, qui du Tsar ou de
Napoléon devrait remporter la guerre, Reb Mendele penchait pour Napoléon.
Comme nombre d'autres Grands du monde 'hassidique, il pensait que sa victoire
amènerait aux Juifs de Russie et de l'Est une amélioration de leur
sort matériel, ce dont ils avaient certes grand besoin.
Ce combat était pour lui la guerre de Gog, et annonçait la venue de
Machia'h.
Face
à lui, le Rabbi Chnéour Zalman de Liady, l'Admour Hazaquen, pensait
que la victoire de Napoléon amènerait certes un allègement des persécutions
dont ils étaient victimes, mais en échange entraînerait un affaiblissement
sur le plan spirituel du fait des idéaux que la France propageait dans
son sillage.
[ Note du traducteur: nous sommes en 1812, et Napoléon avait déjà
exporté dans toute l'Europe les idéaux réolutionnaires
et édicté les grandes lignes de sa politique envers les Juifs
et leur intégration dans la nouvelle société française.
Il suffit de comparer ce que devint le judaïsme français à la fin du XIXème
siècle à ce qu'était la riche vie juive en Europe de l'Est pour saisir
ce point de vue]
Rabbi Chnéour Zalman fit tout pour favoriser la victoire russe. On
connaît l'histoire de ce 'Hassid Reb Moché Meizlich, qui avait mis
ses talents de polyglotte au service du QG de l'armée française, et
renseignait fidèlement le Rabbi sur ses plans de campagne afin que les officiers
russes puissent parer à l'attaque.
Moins connu
est cet épisode qui opposa Reb Mendele de Riminov et Rabbi Chnéour
Zalman.
Rabbi Chnéour Zalman avait délégué un de ses 'Hassidim à la cour de Reb Mendele, avec pour mission
de tout faire pour perturber ses intentions, car il savait que Reb Mendele
avait une dimension spirituelle telle qu'il pouvait faire gagner l'Empereur.
[Une légende dit qu'on pouvait voir une apparition de Reb Mendele derrière
Napoléon lors de ses grandes victoires (non vérifiée…)]
C'est ainsi
que ce 'Hassid arriva chez Reb Mendele la veille de Pessa'h (1813).
Lors de la cuisson des Matsoth, il vit que Reb Mendele s'occupait lui-même
de rentrer la pâte dans le four, et marmonnait quelque chose.
Il s'approcha, pour l'entendre dire "500 soldats russes!".
Puis à la fournée suivante "700 soldats russes!" furent jetés
dans le four brûlant.
Lorsqu'il jeta une bûche dans le four, ce fut avec "1000 soldats russes!".
Et la fournée suivante coûta "2000 soldats russes!"
Le 'Hassid
comprit que Reb Mendele organisait les troupes des uns et des autres avec
sa cuisson des Matsot, et comprit qu'il fallait faire quelque chose pour l'en
empêcher, avant que toute l'armée russe n'y passe.
Il s'écria: "Mais Rebbe, Napoléon est un non juif, il est
incirconcis et n'est pas rituellement pur. La Torah nous dit que l'incirconcis
et l'impur sont repoussés jusqu'à Pessa'h Chéni!"
Reb Mendele surpris et dérangé cessa de jeter les troupes russes
au feu.
Entendu de la bouche de Reb Motel Kulziner.
Traduit de "Sippourim che ahavti lessaper" - "Les histoires
que j'aime raconter".
Touvia Litzman.
Une autre source 'hassidique nous apprend que Rabbi Chnéour Zalman
avait vu que le sort des combats serait selon l'avis de celui qui sonnerait
le premier du Choffar le jour de Roch Hachanah
(1813, 5573).
Chez Reb Mendele, on se leva très tôt, fit la prière avec beaucoup d'attention
et d'intentions, et lorsque le Rebbe saisit le Choffar pour sonner, il le
reposa avec effroi: le Admour Hazaquen – à des centaines de kilomètres de
là- s'était aussi levé tôt, mais avait sonné avant même
la prière.