Les fêtes juives
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La faute des Juifs?

Une traduction de "Chaar Hamoadim" - Pourim

Le Talmud (Méguilah 12a) rapporte: les élèves de Rabbin Chimon Bar Yo'haï sont venus le questionner. "Pourquoi les ennemis d'Israël (comprendre les Juifs, périphrase courante pour désigner une telle situation) ont ils mérité devant la justice divine la mort que Haman leur préparait? Parce qu'ils ont tiré profit du festin d'Assuérus!".
Et l'on s'interroge: "la punition ne devrait s'appliquer qu'aux seuls Juifs de Chouchan? C'est parce qu'ils ont fait allégeance devant le symbole idolâtre!"
Au sens simple, "ils ont tiré profit du festin d'Assuérus" signifie qu'ils ont mangé des mets interdits, comme le rapporte d'ailleurs le Midrach.
Mais se pose la question: "manger des nourritures des idolâtres est il passible de mort?" La réponse du Talmud "la punition ne devrait s'appliquer qu'aux seuls Juifs de Chouchan" laisse entendre que oui.
Mais poursuivons la réflexion.
Le Talmud répond "ils ont tiré profit du festin d'Assuérus". Il ne dit pas qu'ils ont mangé! D'ailleurs la Méguilah dit clairement que le festin était conforme aux "volontés de l'un et de l'autre", c'est à dire selon les critères culinaires de Mordékhaï et selon les critères de Haman. Et la Méguilah rajoute: "la boisson était à volonté, sans contrainte": nul n'était contraint de boire du vin idolâtre. Le festin était Glatt cachère!
Quelle est donc leur faute? Certains commentateurs rapportent que le festin était destiné à célébrer la fin de la période des soixante dix ans d'exil prédits à Israël. Selon les calculs d'Assuérus, l'exil des Juifs en Babylonie aurait du se terminer. Et puisqu'ils étaient toujours sous sa domination et hors de leur pays, c'était la preuve du caractère définitif de leur punition. Pour fêter cette victoire sur ... D.ieu, Assuérus avait ordonné que l'on sorte les ustensiles en or pris dans le temple lors de sa destruction, et que l'on serve les invités dans ces récipients.
Mais ce regard sur la faute des Juifs n'explique pas que la punition ait pu porter sur les enfants, qui eux n'avaient pas fauté!

Nos Sages comparent le Peuple d'Israël à une brebis au milieu de soixante dix loups, et que seul le bon berger (D.ieu!) peut sauver. C'est dire que la survie des Juifs au milieu des soixante dix Nations tient du miracle de la Providence Divine. Sans la protection surnaturelle de D.ieu, les Juifs ne seraient plus là.
Mais cette protection ne leur est accordée que tant qu'ils manifestent que leur seul sauveur est D.ieu.
S'ils s'opposent à cette protection, en accordant de l'importance aux loups et aux règles de la nature, ils s'excluent d'eux-mêmes de la Providence Divine et sont alors soumis aux règles des comportements sociaux et de la nature.
C'est dans ce cadre que l'on peut saisir qu'en tirant profit du festin d'Assuérus, ils ont perdu la protection Divine. Dans l'exil de Babylone, les Juifs étaient en situation d'une brebis au milieu des 70 loups. Invités par Assuérus à un festin, ils se sont sentis honorés, "reconnus" par le Roi, et en ont ressenti une satisfaction. Ils sont venus à ce festin, non pas par respect pour le chef de l'état, mais avec l'empressement et la servilité de celui qui saisit une bonne occasion de rendre au Roi un honneur dont il est fort content.
C'est parce qu'ils ont attaché de l'importance aux 70 loups qu'ils ont écarté d'eux la protection Divine et qu'ils ont été soumis aux lois des nations, pour lesquelles la brebis, Israël, n'a pas droit à l'existence.

Et nous, aujourd'hui, à qui devons nous notre salut?