Adapté de
La Fête de Souccot
Une brochure réalisée par les Editions Peylim-Yad Laa'him
Avec l'aimable autorisation des Editeurs.

Les Quatre espèces:
Comment les choisir ?

L'étrog (ou cédrat) le plus beau est celui qui ne comporte aucune tache.
Ni aucun trou, ni écorchure.
Il n'est pas lisse comme un citron, mais comporte des enfoncements et des saillies.
Sa tige inférieure est légèrement enfoncée dans la pulpe.
Il a la forme d'une tour c'est-à-dire qu'il est large à sa base, du côté de la tige, et va en se rétrécissant à partir du milieu jusqu'à la protubérance.
Il comporte une protubérance, dont la rose (le oukets) qui la surmonte est entière; la protubérance est parallèle à la tige.
 


Le loulav.
Il est frais et entièrement vert, sans aucun dessèchement.
Il est beau dans sa forme et droit, sans aucune courbure.
Les feuilles supérieures sont redoublées, bien fermées et collées.
Sa pointe ne porte pas de coupure.
Les feuilles du loulav ne sont pas séparées l'une de l'autre mais bien liées l'une à l'autre.


Le Hadass (myrte).
Toutes les feuilles doivent être fraîches et vertes, sans aucun signe de dessèchement.
Toutes les feuilles doivent être triplées (MECHOULACH), c'est à dire que le myrte, dans toute sa longueur, doit être en forme de trèfle, avec une même base d'implantation sur la tige pour chaque triple de feuilles.
Les parties supérieures des feuilles de de chaque rangée doivent recouvrir les tiges de la rangée plus haute, et cela sur toute la longueur du myrte.
La longueur du bois du myrte doit être au moins de trois palmes (environ 30 cm, et 24 cm au moins). Les feuilles ne doivent être ni trop grandes ni trop petites mais comme la largeur du pouce. Les feuilles doivent être redressées, proches de la tige et la recouvrant.
La tige ne doit absolument pas être sectionnée à son sommet, et les feuilles doivent être également entières.
Les fruits du myrte ne doivent pas être nombreux, et il ne doit pas y avoir trop de petites branches.

La Arava (branche de saule)
La tige du saule doit être rouge, les feuilles étroites et Iongues et leur pointe lisse, sans aspérité.
L'extrémité de la tige ne doit pas être sectionnée et même la feuille supérieure doit être entière.
Les feuilles doivent être vertes et fraîches, sans aucun signe de dessèchement.
La branche du saule doit être pleine de feuilles et celles-ci doivent être entières.
L'idéal est de choisir un saule poussant au bord d'une rivière, mais pas un saule pleureur.


C'est une Mitsvah que de rechercher les quatre espèces les plus belles, même si elles coûtent un tiers plus cher (certains vont même jusqu'à 50%).
On raconte dans le Talmud, l'anecdote suivante: Rabban Gamliel, Rabbi Yehochouah, Rabbi Eléazar ben Azarya et Rabbi Akiba voyageaient en bateau et seul Rabban Gamliel possédait un loulav qu'il avait acheté pour mille zouz. Rabban Gamliel s'en servit pour réaliser la Mitsvah, puis il le donna à Rabbi Yehochouah; Rabbi Yehochouah réalisa la Mitsvah, puis le donna à Rabbi Eléazar ben Azarya; Rabbi Eléazar ben Azarya, après avoir lui aussi réalisé la Mitsvah avec le loulav le donna à Rabbi Akiba; Rabbi Akiba secoua le loulav, puis le rendit à Rabban Gamliel.
Pourquoi nous dire que Rabban Gamliel avait acheté ce loulav pour mille zouz? Afin de nous montrer combien les Mitsvot étaient prisées par ces rabbins. (Traité Souccah)
LOIS CONCERNANT LES QUATRE ESPECES
1) Un étrog desséché n'est plus cachère; c'est pourquoi un étrog datant de l'année passée n'est plus valable pour réaliser la Mitsvah, car il est évidemment desséché.
2) Un étrog percé de part en part et dont le trou atteint la chambre des graines, n'est pas cachère.
3) Si une partie de étrog, si petite soit elle, manque, celui-ci n'est plus cachère; mais si c'est seulement une partie de l'écorce externe qui manque, il reste cachère.
4) Si étrog est fendu sur la majeure partie de son épaisseur sur une petite partie du étrog, celui-ci reste cachère, mais sur la majorité de étrog il n'est plus cachère. Quant à la partie supérieure de étrog, la moindre fente est invalidante.
5) Si la protubérance (PITOM) est cassée et s'il n'en reste rien, l'étrog n'est pas cachère.
Cependant, si cette protubérance n'existait pas de nature (ex. étrog de Calabre, dont la pointe tombe naturellement avant que l'Etrog arrive à maturité), son absence n'est pas considérée comme un manque et cet etrog peut être utilisé a priori.

6) Si la tige (à la base du fruit) est tombée, l'étrog n'est plus cachère.
Les points énumérés aux alinéas 2 à 6 n'invalident l'étrog que le premier jour de Souccot, mais conservent la cacherout de l'étrog à posteriori pendant 'Hol Hamoed (les demi-fêtes).
7) Un étrog doit au moins avoir la taille d'un oeuf (60 gr., d'après certains 100 gr).
8) Beaucoup d'étrogim vendus sur le marché sont le résultat de croisements ou de greffes, qui rendent l'étrog non cachère, il est donc impossible de réciter une bénédiction et de réaliser la Mitsvah avec, c'est pourquoi il convient de n'acheter que des étrogim jouissant d'une garantie rabbinique ou vendus par un homme digne de confiance et ... expert.

Les signes d'un étrog non croisé:

Les signes d'un étrog croisé:

1) des saillies et des enfoncements
2) la tige s'enfonce en dessous
3) une écorce épaisse
4) des graines disposées verticalement

1) un corps presque lisse
2) la tige fait saillie
3) une écorce fine et beaucoup de jus
4) des graines disposées horizontalement

 

Modeste citron ...

 

 

9) Si 2 ou 3 petites taches noires ou blanches parsèment l'étrog sur la majorité de sa surface, celui-ci n'est plus cachère; cependant si ces taches sont concentrées sur une petite partie de étrog ou sur un seul côté, il reste cachère. Une seule grande tache, si elle recouvre la majorité de l'étrog, l'invalide.
10) Sur la partie supérieure de l'étrog, même une seule petite tache est invalidante, ainsi que tout changement d'aspect (visible sans l'aide d'une loupe).
11) Ces taches blanches comme de fines écorces que l'on trouve fréquemment sur l'étrog, sont considérées comme son aspect naturel celui-ci reste cachère.
12) Un étrog rond comme un ballon n'est pas cachère.
13) La couleur naturelle d'un étrog mûr est le jaune; lorsqu'il est tout vert, cela signifie qu'il n'est pas encore mûr et il n'est donc pas cachère. S'il a commencé à jaunir un peu, il est cachère.
14) Un étrog de Orla (des 3 premières années de la plantation de l'arbre) n'est pas cachère; certains invalident un étrog sur lequel les différents prélèvements obligatoires n'ont pas été réalisés; c'est pourquoi il y a lieu d'effectuer les prélèvements (Teroumot et Maasserot), pour les étrogim qui poussent en Israël, la veille de Yom Tov.


Lois concernant le Loulav:
1) Un loulav dont les feuilles se sont séparées et écartées l'une de l'autre, s'il est possible de les maintenir par un nœud, reste cachère; par contre, si les feuilles ont durci et qu'il est impossible de les maintenir, le loulav n'est plus cachère.

2) Les feuilles du loulav sont géminées et collées à l'arrière. Le Loulav n'est plus cachère si la majorité des feuilles se sont séparées sur leur plus grande partie. L'usage des Ashkenazim est d'invalider un loulav dont la feuille centrale géminée s'est séparée sur une longueur d'une palme(8 à 10 cm), et cela seulement le 1er jour de Souccot par contre, les autres jours de Souccot, le loulav reste cachère.
3) Un loulav, dont la majorité des feuilles se sont desséchées, ont perdu leur couleur verte et tendent vers le blanc, n'est plus cachère. Certains sont plus exigeants et invalident même un loulav dont seule la feuille centrale s'est desséchée.
4) Si deux des trois feuilles supérieures sont sectionnées, le loulav n'est plus cachère. L'usage des Ashkenazim est d'invalider un loulav dont seule la feuille centrale est sectionnée.

5) Un loulav, fendu dans sa partie supérieure et ayant l'air d'avoir 2 pointes, n'est plus cachère.

6) Un loulav courbé n'est pas cachère, sauf s'il est courbé du côté de sa colonne.
7) Si l'extrémité des feuilles est inclinée à leur pointe, le loulav s'appelle alors "KAFTOR" et reste cachère (cependant, certains l'invalident).
8) La longueur du loulav doit être de 4 palmes, (32 à 40 cm), cette longueur s'appliquant au corps du loulav lui-même et non aux feuilles.
9) La colonne du loulav doit dépasser d'une palme (8 à 10 cm) les myrtes et feuilles de saule.
10) Le loulav provenant du palmier des Canaries n'est pas cachère.


Lois concernant le Hadass:
1) Un Hadass, dont les trois feuilles de chaque rangée ne sont pas sur le même alignement, mais dont seules deux feuilles le sont tandis que la 3e est plus haute ou plus basse, n'est pas cachère.
2) La longueur d'un Hadass doit être de trois palmes (24 à 30 cm).
3) A priori, cette disposition des trois feuilles à chaque rangée doit se retrouver sur toute la longueur du Hadass. A posteriori sur la majorité du Hadass, soit plus d'une palme et demi (13 -16 cm) suffit.
4) Si les feuilles se sont desséchées, le Hadass n'est plus cachère; si elles se sont simplement flétries, il reste cachère.
5) Si le Hadass comporte plus de fruits que de feuilles, il n'est plus cachère, tant qu'on n'a pas diminué le nombre de fruits.
6) Si le sommet de la tige du Hadass est sectionné ou s'est entièrement desséché et que les feuilles recouvrent tellement le sommet que la section n'est pas visible, certains disent qu'il reste cachère, mais d'autres l'invalident; c'est pourquoi il y a lieu d'être strict, et de veiller tout au moins, à ce qu'un Hadass reste entier et frais.

Lois concernant la Arava:
1) La Arava dont parle la Torah a des feuilles longues et allongées comme un ruisseau; sa pointe est lisse - sa tige est rouge; elle pousse en général au bord des rivières, d'où son nom saule des rivières.
2) Il y a une variété qui ressemble au saule, mais dont les feuilles sont rondes, la pointe en dents de scie, dont la tige n'est pas rouge et qui s'appelle peuplier, il n'est donc pas cachère.
3) Il existe une troisième variété dont la pointe n'est pas lisse mais recouverte de petites dents et qui présente les deux autres signes de Arava; cette variété est cachère.
4) Les jeunes feuilles de saule, dont la tige n'est pas rouge mais verte, sont cachères.
5) Une feuille de saule dont la majorité des feuilles sont desséchées n'est plus cachère. Il y a lieu d'être extrêmement vigilant car les feuilles de saule se dessèchent très vite.
6) Si la majorIté des feuIlles sont tombées. la Arava n'est plus cachère.
7) Si l'extrémité de la tige est coupée, la Arava n'est plus cachère
8) La longueur mInImale de la Arava doit être de 3 palmes (24 -30 cm).
9) Les aravot du bouquet du loulav et celles utilisées à Hochana Rabba ont les mêmes critères.
Il convient de veiller à ce qu'aucune des quatre espèces ne provienne d'un croisement, ou d'un vol.

 



Lois concernant le bouquet:

On prendra soin de relier les trois plantes.
Comment les relie-t-on? Diverses coutumes sont observées.
Pour certains, le loulav est placé de sorte que la face de la colonne soit tournée vers le visage de celui qui va l'agiter, les hadassim (les myrtes) à la droite du loulav, les aravot (les saules) à gauche du loulav et un peu plus bas que les hadassim. On les relie ensemble par un double nœud fait à partir des feuilles d'un loulav.
Certains attachent les hadassim autour du loulav de la manière suivante. un à droite, une à gauche et une au milieu, et les aravot: une à droite et une à gauche. Et l'on fait encore deux ou trois nœuds sur le loulav, mais aucun nœud dans les 10 cm supérieurs du loulav. Le Loulav doit toujours dépasser d'une palme les Hadassim et les Aravot. On attache les plantes à la base inférieure du loulav, afin de pouvoir saisir les trois plantes.
On attache les plantes avant la fête. Si on a oublié de les attacher avant la fête, on pourra le faire pendant Souccot mais sans nœud, simplement par une boucle.