Les fêtes juives
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LE POMPIER

Il y a bien longtemps, lorsque les pompes à incendie, les brigades de pompiers et les systèmes d'avertissement électriques n'existaient pas encore, et que la plupart des maisons étaient construites en bois, un incendie était une chose horrible. Toute une ville, ou une très grande partie, pouvait être dévorée par les flammes, de sorte qu'à l'annonce du feu, chacun quittait son travail et se précipitait vers le lieu du sinistre pour aider à l'éteindre.
Il y avait une tour qui dominait les autres maisons et sur laquelle un veilleur était continuellement en observation. Dès qu'il apercevait de la fumée ou du feu, il sonnait l'alarme. Les citadins formaient alors une chaîne humaine depuis l'incendie jusqu'au puits le plus proche, et se passaient de main en main des seaux remplis d'eau pour éteindre le feu. Il existait différentes façons de donner l'alerte. Dans certaines villes, on sonnait les cloches et dans d'autres on battait le tambour. Il y avait aussi des villes où l'on sonnait le cor. Dans les villages, le cri" Au feu" suffisait à mobiliser tout le monde.
Un jour, un jeune garçon qui habitait un village allait pour la première fois en ville. Il s'arrêta dans un estaminet à la périphérie de la ville. Tout d'un coup, il entendit les sons d'un cor. Il demanda au patron ce que cela signifiait. "Chaque fois qu'il y a un incendie", répondit le patron, "nous sonnons le cor et l'incendie est rapidement maîtrisé."
"Quelle idée magnifique", s'exclama le garçon, je raconterai cela aux habitants de mon village et cette nouvelle sera une surprise sensationnelle pour eux."
Le jeune homme s'en alla et s'acheta un cor. En revenant dans son village, il était tout excité. Il rassembla les villageois et s'adressa à eux comme suit: "Ecoutez, chers amis. Il n'y a plus lieu de vous effrayer lorsqu'un incendie éclate. Vous n'avez qu'à regarder comme j'éteins vite le feu".
Ceci dit, il se précipita vers la cabane la plus proche et mit le feu au toit de paille. Les flammes commencèrent à s'étendre rapidement.
"Ne vous alarmez pas" cria le garçon. "Regardez-moi".
Sur ces entrefaites, il commença à sonner du cor de toutes ses forces, ne s'arrêtant que pour reprendre haleine et s'écrier ."Attendez et vous verrez que le feu sera ainsi circonscrit en quelques secondes." Mais le feu s'étendait et gagnait un toit après l'autre jusqu'à ce que le village entier fut en flammes.
Les villageois commencèrent à injurier et à maudire le garçon. "Idiot", s'écrièrent-ils, "est-ce que tu t'es imaginé vraiment que tu pourrais vaincre le feu par le seul son de la trompette ? Elle ne sert qu'à donner l'alarme pour réveiller les gens quand il fait nuit ou pour leur faire quitter leurs occupations habituelles pour aller chercher de l'eau et éteindre le feu".
En entendant les sons du Choffar le jour de Roch Hachana, certaines personnes font le même raisonnement que le garçon du village, car ils pensent que le retentissement du Choffar suffit pour arranger tout. Ils s'imaginent qu'ils peuvent continuer à "dormir" ou à vaquer à leurs affaires, sans avoir à changer en quoi que ce soit leur façon de vivre et leurs habitudes de tous les jours. Ils sont convaincus que la résonance du Choffar dans la synagogue leur amènera certainement une bonne année. Mais, à l'instar du cor de notre histoire ci-dessus, le retentissement du Choffar n'est qu'un "avertissement". Il nous transmet le message :"Réveillez-vous, rendez-vous compte de ce que vous faites, retournez à Dieu et luttez contre "l'incendie" qui menace de détruire vos foyers juifs. Courez au puits, à la source d'eau, à la Torah et aux Mitzvoth. Dépêchez-vous avant qu'il ne soit trop tard."
C'est la raison pour laquelle nous disons tout de suite après avoir sonné le cor :"Heureux sont ceux qui comprennent le sens du retentissement du Choffar ils marchent dans Ta lumière, ô Dieu."

Extrait de "Les Fêtes juives"
Nissan Mindel