Les fêtes juives
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Jugé en haut, puis en bas.

Lors de l’inauguration de la maison du Tséma’h Tsédek (1789-1866), à Loubavitch, eut lieu une grande réunion ‘Hassidique dans la cour. On avait disposé de longues tables, autour desquelles les ‘Hassidim avaient pris place. La fête avait commencé avant même l’arrivée du Rabbi. Lorsque le Rabbi Tséma’h Tsédek arriva, il prit place et se tourna vers les ‘Hassidim.
Que voulez-vous ? Un discours ‘Hassidique ou une histoire ?
C’est une histoire que les ‘Hassidim plébiscitèrent.
" Il y avait une fois un juif, Reb Yaacov, qui était un ‘Hassid du Saint Rabbi de Ruzhin. (Rabbi Israel Friedman, 1796-1850)
Reb Yaacov avait pris en location une auberge auprès d’un autre juif, qui s’appelait aussi Yaacov, un homme droit et intègre.
Reb Yaacov Le locataire était d’une grande pauvreté, Durant plusieurs mois, il ne put payer le loyer. Le gérant le mit en garde plusieurs fois, mais le malheureux n’avait pas de quoi payer. Au bout d’un certain temps, Reb Yaacov le gérant, menaça Yaacov de l’expulser de l’auberge, qui était aussi son domicile.
Lorsqu’il entendit ça, l’aubergiste partit voir son Rabbi, Le Saint Rabbi de Ruzhin, pour lui raconter que Reb Yaacov le gérant voulait l’expulser. Le Rabbi de Ruzhin convoqua le gérant, lui parla et lui fit accepter de ne pas renvoyer Reb Yaacov, et d’annuler sa dette.
Le gérant, qui était un homme droit et intègre, accepta, et plus, baissa le loyer de l’auberge, persuadé que de cette façon l’aubergiste pourrait retrouver un équilibre financier et payer ses loyers.
Mais l’aubergiste était complètement dépassé par la situation, et ne put respecter ses nouvelles échéances.
Le gérant, excédé, le menaça à nouveau d’expulsion, et Reb Yaacov s’en revint chez le Rabbi de Ruzhin.
Il lui parla de sa situation matérielle désespérée, de ses dettes, de la menace d’expulsion.
Le Rabbi fit à nouveau venir Reb Yaacov le gérant. Il s’entretint longuement avec lui, jusqu’à le persuader d’annuler une seconde fois la dette de l’aubergiste. Le gérant, qui était un juif simple et droit accepta la demande du Tsaddik, annula à nouveau la dette, diminua une fois de plus le loyer, étala les échéances à venir pour qu’elles soient plus faciles à payer.
Malheureusement, cela n’y fit rien, et l’aubergiste ne parvint pas à verser le moindre sou à Reb Yaacov, qui prit la décision de l’expulser.
Il fut à nouveau invité chez le Rabbi de Ruzhin. Mais dans ce troisième entretien, Reb Yaacov se montra intraitable.
"Que n’ai-je pas fait pour l’aider ? J’ai annulé une fois, deux fois, sa dette. J’ai baissé son loyer une première fois, une seconde fois. Plus que ça, je ne peux pas.
Le Rabbi insista pour qu’il annule encore une fois la dette, mais Reb Yaacov lui répondit avec force que le Rabbi n’avait pas mandat pour gérer son argent…
Et il expulsa l’aubergiste de sa maison.
Lorsqu’après sa mort Reb Yaacov l’aubergiste arriva dans le Monde de Vérité, il lui fut reproché d’avoir expulsé un juif et sa famille, de les avoir privés de revenus.
Reb Yaacov se défendit : "N’aurais-je rien fait pour lui ? J’ai annulé ses dettes, j’ai réduit son loyer, j’ai étalé ses échéances…. Devais-je renoncer à mon argent ?
Vous le Beth Din du Ciel, vous ne connaissez pas la valeur des choses, l’importance de l’argent lorsqu’on vit dans le monde d’en bas. Je demande à ce que mon cas soit jugé par des âmes ayant vécu en bas."
La demande de Reb Yaacov fut acceptée par le Tribunal Céleste. Son cas fut soumis à Rav Yoël Sirkes, le Bait ‘Hadach (1561-1640), et à Rav Yossef Karo (1488-1575), le Beth Yossef, qui conclurent à sa culpabilité.
Reb Yaacov plaida une nouvelle fois : le Bait ‘Hadach, et le Beth Yossef ont quitté le monde il y a si longtemps, qu’ils ont oublié l’importance de l’argent. Je demande à être jugé par des âmes qui se trouvent actuellement dans le monde d’en bas.

Le Tsémah Tsédek arrêta ici son récit, et se tourna vers les ‘Hassidim.
Qu’est-ce que vous en dites ?
Les ‘Hassidim se turent, et le Rabbi poursuivit: Moi je dis que les arguments de Reb Yaacov sont bons. Et vous que dites-vous ? Hein ?
Le Rabbi répéta trois fois, suivi par les ‘Hassidim "il a raison, il a raison, il a raison"
Tous comprirent que le Rabbi Tséma’h Tsédek venait de trancher le din de Reb Yaacov, l’homme droit et intègre, et l’avait acquitté de toutes les accusations.

Traduit de "Chmouot vesippourim", Volume 1