Les fêtes juives
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Tekiot au 770


J'ai eu plusieurs fois le mérite d'être présent aux Tekiot (sonneries) du Rabbi.
Il m'est difficile d'en parler:
Que vous dire? Les gens qui se poussent, s'écrasent les uns les autres pour être plus près du Rabbi? La solennité du Rabbi du Rabbi traversant l'assistance massée sur son passage et qui s'ouvrait comme la Mer Rouge? Les secrétaires qui le suivaient jusqu'à la Bimah d'où il allait sonner, portant de gros sacs en papier kraft attachés avec de la ficelle, qui contenaient les "pidion" (demandes de dizaines de milliers de juifs) que le Rabbi n'avait pas encore lus? Décrire comment le Rabbi étendait son Talith sur ces sacs, et pleurait longuement avant de sonner? Rappeler comment le Rabbi lisait le Tehilim 47 avant de sonner? Ou le verset "du fond de la détresse je T'implore"?
Comment décrire et comprendre tout ce que nous avons vu? Ce ne pourrait être que superficiel.
Les sonneries du Rabbi étaient douces et lentes. Parfois elles sortaient facilement, sans accroc, parfois avec difficultés. Il fallait alors un certain temps avant que le Rabbi ne sorte les sons qu'il cherchait. Et chacun d'y voir un signe sur les évènements de l'année qui commençait, sur ce qui allait se passer en Israël ou pour nos frères en Russie et ailleurs.
J'ai demandé une fois à un vieux Hassid pourquoi le Rabbi sonnait si difficilement, alors que le Rav Tenenbaum qui sonnait durant l'office de Moussaf sonnait si aisément.
"Quand le Rav Tenenbaum sonne, il n'a pas le yetser hara qui vient obstruer son Choffar…"

La semaine dernière, un invité nous a raconté l'histoire suivante, qui se déroule durant les premières années du règne du Rabbi.
Il y avait un homme à Crown Heights, le quartier du Rabbi, qui pendant de longues années n'avait pas en d'enfants.
Ses amis lui suggérèrent un jour de demander bénédiction auprès du Rabbi.
"Mais je ne suis pas un loubavitch!"
"Ce n'est pas un problème, tout le monde peut demander une bénédiction au Rabbi".
Cela lui prit un certain temps pour se décider et lorsque Roch Hachanah s'approcha, il se dit que le moment propice était arrivé.
Arrivé au 770, il se mit le plus près possible du Rabbi, et se dit que lorsque le Rabbi sonnerait du Choffar, il prierait de toutes ses forces pour demander à D.ieu d'être béni part la naissance d'un enfant.
Le moment venu, il se tenait non loin du Rabbi, tout tendu vers sa prière à Hachem.
Mais aucun son ne sortit du Choffar.
Le Rabbi essaya une seconde fois, sans plus de résultat. Ni à la troisème fois.
Le Rabbi s'essuya la bouche, essuya le Choffar, mais rien n'y fit.
La situation devenait de plus en plus tendue, et les Hassidim priaient tous pour que les obstacles aux prières du Rabbi s'effacent.
Notre homme était touché personnellement.
"C'est à cause de moi. Le Rabbi ne peut pas souffler car je ne peux pas recevoir cette bénédiction. Je ne mérite pas d'avoir un enfant, et le Rabbi ne peut pas sonner du Choffar pour une bénédiction qui n'existe pas.
Dois je empêcher tout le Peuple Juif d'être béni?
Maître du monde, je renonce. S'il n'y a pas de bénédiction pour moi, je ne veux pas que le Peuple Juif en entier soit privé. Je renonce à ma demande."
A cet instant précis, les sons sortirent du Choffar du Rabbi.
Tout le monde fut soulagé, mais notre homme passa le reste de la journée à pleurer, à pleurer… Lui savait toute la signification de cet épisode.
Roch Hachanah et Tichri passèrent, et lui s'était résigné à son sort.
Et cette année même, il fut béni par la naissance d'un fils.
L'année suivante, il se présenta devant le Rabbi lors de la distribution de kos chel Brakha, distribution des restes du verre du Rabbi après la Havdalah qui suit une fête.
Il était avec son fils dans les bras et passa devant le Rabbi, sans dire un mot.
Le Rabbi versa un peu de vin dans son verre, et dans le verre que tenait tant bien que mal le bébé.
Le Rabbi leva les yeux. "est-ce là l'enfant des sonneries du Choffar?

Rav Dovid Sholom Pape
Traduit de la lettre hebdomadaire du beau père de mon fils, Rav Dovid Sholom Pape, que lui et sa famille soient en bonne santé.