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des fêtes juives
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Un ami m'a transmis cette belle histoire, que je vous livre telle quelle.
Deux jours à peine avant la fête de Soukkot, R. Aryeh Levine (1885 – 1969), dont la grande piété lui avait gagné le surnom du “Tsadik de Jérusalem”, devait s’acheter son loulav et son ethrog pour la fête. Le voyant s’approcher d’un stand de vente dans le quartier de Geoula, une foule compacte se rassembla rapidement, afin d’observer attentivement le tsadik faire son choix. Après tout, l’ethrog est mentionné dans la Torah comme un fruit magnifique (etz hadar), et les juifs religieux sont particulièrement scrupuleux de choisir un ethrog sans le moindre défaut afin d’accomplir la mitsva de la plus belle façon possible.
Mais, à la déception générale, R. Levine acheta le premier ethrog qui passa par sa main. L’opération avait duré quelques minutes à peine. Les spectateurs se dispersèrent, murmurant que le grand tsadik avait probablement d’autres obligations urgentes qui réclamaient son attention immédiate.
Un homme, plus curieux ou plus hardi que les autres, décida de suivre R. Levine afin de comprendre les motivations du saint homme. Après une courte marche dans les rues de Jérusalem, il l’observa ainsi entrer dans une maison de retraite. R. Levine, qui de toute évidence rendait visite à un pensionnaire âgé, demeura longtemps dans la maison de retraite. A sa sortie, une longue heure s’était écoulée. L’homme interpella R. Levine et lui demanda la raison de sa conduite.
« Mon cher ami », expliqua alors R. Levine, «il ne faut pas se tromper dans l’importance des mitsvot. La Torah n’utilise le mot « hidour », exprimant l’idée de beauté, que pour deux commandements : celui de prendre un ethrog pendant la fête de Soukkot (Cf. Vayikra 23 :40), et pour la mitsva de respecter les personnes âgées (Cf. Vayikra 19 :32). Mais la première est liée à un objet, tandis que la seconde a pour objet d’aider une personne humaine. A mon avis, il faut passer bien plus de temps à embellir la mitsva du respect aux aînés qu’à choisir un simple fruit pour la fête de Soukkot ».
Source : R. Shlomo Riskin, Jérusalem Post, 14 octobre 2001, p. 42.