Les fêtes juives
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Veille de Kippour

A son retour de Mezeritch (où il avait étudié auprès de Rabbi Dov Ber, le Maguid de Mézeritch, le Admour Hazaken (Rabbi Chnéour Zalman) fit le chemin avec son ami le Rav de Wolpe.
Ils veillèrent à ne pas se faire remarquer, et se joignirent à un groupe de mendiants et vagabonds.
Ils apprirent que dans une ville proche il y avait une ancienne coutume que la veille de Yom Kippour était la fête de la 'Hevra Kadicha (la confrérie chargée des enterrements). A cette occasion, les membres de la Sainte Société se rendaient en procession au cimetière, pour inspecter l'état des lieux, et à cette occasion on distribuait aux pauvres une obole appréciable.
Comme Kippour approchait, les deux Sages décidèrent de se rendre dans cette ville dans l'espoir de recevoir une somme qui leur permettrait de poursuivre leur voyage.
La veille de Kippour, après la prière du matin, ils se mêlèrent aux nombreux pauvres qui attendaient le passage du cortège, un plat à la main pour recevoir la manne.
Quelle ne fut pas leur surprise d'entendre que seuls les mendiants munis d'une autorisation seraient acceptés, et que les autres n'avaient aucun espoir de recevoir la moindre piécette… !
Ils y prêtèrent peu d'attention, sûrs que la Mitsvah de Techouvah, Tefilah et Tsédakah serait accomplie même sans le laisser passer.
Au loin, on entendait le cortège approcher, et ils virent s'approcher une foule joyeuse, bougies à la main, chantant avec entrain. Au centre, une houppah somptueuse, sous laquelle marchait solennellement le Gabbaï principal. Ils firent le tour du cimetière, pour vérifier que chaque pauvre avait en main l'autorisation signée du Gabbaï.
Arrivés devant les deux rabbins, le Gabbaï leur demanda d'où ils étaient, où ils allaient, et où était le précieux papier.
En fureur, il les fit chasser du cimetière, et ils revirent à leur auberge honteux et gênés.
La maitresse de maison leur servit le repas et s'enquit de leur situation.
Elle fut secouée d'apprendre ce qui s'était passé, et sortit pour se rendre chez le Gabbaï. Elle apprit dans la rue que le fils du Gabbaï était tombé malade, et qu'aucun médecin n'avait pu aider.
Elle avait pu se rendre compte que ses hôtes n'étaient pas des voyageurs comme les autres, et savait que ce qui venait d'arriver était une punition du Ciel…
Elle expliqua au Gabbaï qui étaient ces deux étrangers qu'on avait maltraités, comment elle avait pu les entendre faire Tikoun Hatsot, puis les Selihot et enchainer sur l'étude de la Torah, sans fermer l'œil de la nuit. Il était clair que l'affront qui leur avait été fait était la cause de cette maladie.
Le Gabbaï se précipita à l'auberge pour demander pardon et les supplier de mettre fin à la maladie de son fils.
Rabbi Chnéour Zalman lui fit comprendre avec délicatesse qu'il n'est pas convenable, notamment la veille de Yom Kippour, de recevoir autant d'honneurs, en particulier alors que nous sommes en exil, l'Exil de D.ieu lui-même.
Le Gabbaï accepta toutes les remontrances et leur demanda de bénir son fils d'une guérison complète.
A la fin de Kippour, les deux quittèrent discrètement la ville, et le fils était entièrement remis de sa maladie.

Traduit de Migdal Oz
A la mémoire du Rav Azriel Zelig Slonim,
Kfar Habad, 1980