Les fêtes juives
Un dossier Alliance réalisé par Aharon
www.milah.fr
Mise à jour le
Site d'information sur la
Brit Milah, circoncision rituelle juive.
Site des fêtes juives
Calendrier Chabbat et fêtes de l'année
Site du Beth Hamikdach,
le Temple de Jérusalem
Le bruit qui venait des toits

SEPT HECHVAN
C'est le jour fixé pour commencer à introduire en Erets Israël, les demandes pour la pluie "Ten Tal ouMatar"( Donne-nous rosée et pluie ), dans la neuvième bénédiction du Chemoneï Esreï, au cours des trois prières quotidiennes.

Vers la fin de ses jours, Rabbi Avraham Dov de Everitch, monta en Erets Israël et décida de fixer sa résidence dans la sainte ville de Tsfat.
Ses premiers jours en Terre Sainte furent difficiles et éprouvants. Le Rav ne parvenait pas à s'habituer à l'endroit, aux habitants et, pire que tout, il n'avait pas le mérite de ressentir la sainteté particulière du pays. (Il est écrit dans les saints livres, que c'est précisément là, une des épreuves que le Ciel inflige aux Justes qui veulent s'établir en Erets Israël. Durant une première période dans le pays, ils ne parviennent pas à ressentir la sainteté de la Terre et ce n'est qu'après un certain temps que D... éclaire leurs yeux et qu'ils perçoivent et ressentent l'extraordinaire sainteté qui y règne).

Devant tant de douleur et de difficultés, Rabbi Avraham Dov se mit à réfléchir: "Pourquoi, pensa-t-il, devrais-je endurer une situation si pénible et si douloureuse, alors qu'à Everitch ma famille, mes élèves, attendent avec impatience de me voir et souhaitent ardemment recevoir à nouveau mes enseignements et mes conseils? Pourquoi donc devrais-je me forcer à continuer de supporter toutes ces peines seul et isolé?"

Et bientôt une décision s'imposa à son esprit: il retournerait à Everitch, parmi sa famille et ses 'Hassidim qui désiraient sa présence.
Et en effet, le Tsaddik commença à préparer ses bagages pour le retour, et il fixa la date de son départ au sept 'Hechvan. La veille de son départ, alors qu'il se rendait à la synagogue pour la prière de Min'ha, Rabbi Avraham Dov entendit de grands bruits qui provenaient des toits des maisons.
"Quel est ce bruit? Que se passe-t-il? demanda-t-il, étonné.
- Chez nous à Tsfat, répondirent les habitants, nous avons l'habitude d'entreposer sur les toits de nos maisons les réserves de nourriture et de nombreux objets. De plus, c'est là que les femmes étendent le linge et sont occupées à diverses activités ménagères. Le bruit que tu entends est provoqué par les maîtresses de maison qui font entrer à l'intérieur tout ce qu'elles gardaient sur le toit."
Le Rav ne comprenait pas: "Mais pourquoi a-t-on besoin de les rentrer?
- Mais pour qu'ils ne soient pas mouillés et abîmés par les pluies qui vont bientôt tomber."
Le Tsaddik scruta le ciel; aussi loin qu'il pouvait voir, il ne distinguait qu'un ciel bleu très pur sans trace du moindre nuage.
"Enfin! Pourquoi toutes les femmes de la ville éprouvent-elles le besoin de faire cela ce soir, toutes en même temps?"
Légèrement surpris, ses voisins lui répondirent "Peut-être Rabbi, avez-vous oublié que ce soir, veille du sept 'Hechvan, on commence à réciter la supplication pour les pluies et que (contrairement à ce qui se pratique à cette date en dehors d'Erets Israël), durant la prière de Maariv, nous dirons: "Donne nous rosée et pluies sur la terre."...
Aussi, continuèrent les habitants, nous avons une totale et absolue confiance en D... et nous sommes convaincus qu'il entendra nos prières et nous enverra la pluie comme nous le Lui demandons. C'est pourquoi nous prenons la précaution de mettre à l'abri tous nos objets et nos réserves de nourriture."

Rabbi Avraham Dov entendit ces paroles prononcées avec foi et ferveur, avec une totale confiance et une assurance absolue en l'Éternel; il les entendit et en fut troublé et bouleversé jusqu 'au tréfonds de son âme.
"A présent, comprit-il, je commence à ressentir la particularité de ce Pays, sa sainteté ainsi que l'extraordinaire qualité spirituelle de ses habitants.
C'est parmi ces gens purs et droits, gonflés par leur foi et leur confiance en D... que je veux rester. Quel grand mérite pour moi que de vivre parmi eux!"
Et le soir même Rabbi Avraham Dov, défit ses bagages et abandonna complètement l'idée de repartir chez lui à Everitch.
C'était ce jour-là, le jour où l'on commençait à demander les pluies, que le Tsaddik avait ressenti pour la première fois à quel point, grande était la sainteté du Pays et de ses habitants.

A compter de ce jour, il ne cessa de s'élever spirituellement jusqu'à atteindre de très hauts degrés dans son attachement à la Terre et à sa sainteté.
Et c'est cela qu'il enseigna et transmit à ceux qui devinrent ses disciples et ses fidèles 'Hassidim à Tsfat.

Un jour, une histoire
De G. Sofer, Editions Raphaël, 1992.