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des fêtes juives
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SEPT HECHVAN
C'est le jour fixé pour commencer à introduire en Erets Israël,
les demandes pour la pluie "Ten Tal ouMatar"( Donne-nous rosée
et pluie ), dans la neuvième bénédiction du Chemoneï
Esreï, au cours des trois prières quotidiennes.
Vers la fin
de ses jours, Rabbi Avraham Dov de Everitch, monta en Erets Israël et
décida de fixer sa résidence dans la sainte ville de Tsfat.
Ses premiers jours en Terre Sainte furent difficiles et éprouvants.
Le Rav ne parvenait pas à s'habituer à l'endroit, aux habitants
et, pire que tout, il n'avait pas le mérite de ressentir la sainteté
particulière du pays. (Il est écrit dans les saints livres,
que c'est précisément là, une des épreuves que
le Ciel inflige aux Justes qui veulent s'établir en Erets Israël.
Durant une première période dans le pays, ils ne parviennent
pas à ressentir la sainteté de la Terre et ce n'est qu'après
un certain temps que D... éclaire leurs yeux et qu'ils perçoivent
et ressentent l'extraordinaire sainteté qui y règne).
Devant tant de douleur et de difficultés, Rabbi Avraham Dov se mit
à réfléchir: "Pourquoi, pensa-t-il, devrais-je endurer
une situation si pénible et si douloureuse, alors qu'à Everitch
ma famille, mes élèves, attendent avec impatience de me voir
et souhaitent ardemment recevoir à nouveau mes enseignements et mes
conseils? Pourquoi donc devrais-je me forcer à continuer de supporter
toutes ces peines seul et isolé?"
Et bientôt une décision s'imposa à son esprit: il retournerait
à Everitch, parmi sa famille et ses 'Hassidim qui désiraient
sa présence.
Et en effet, le Tsaddik commença à préparer ses bagages
pour le retour, et il fixa la date de son départ au sept 'Hechvan.
La veille de son départ, alors qu'il se rendait à la synagogue
pour la prière de Min'ha, Rabbi Avraham Dov entendit de grands bruits
qui provenaient des toits des maisons.
"Quel est ce bruit? Que se passe-t-il? demanda-t-il, étonné.
- Chez nous à Tsfat, répondirent les habitants, nous avons l'habitude
d'entreposer sur les toits de nos maisons les réserves de nourriture
et de nombreux objets. De plus, c'est là que les femmes étendent
le linge et sont occupées à diverses activités ménagères.
Le bruit que tu entends est provoqué par les maîtresses de maison
qui font entrer à l'intérieur tout ce qu'elles gardaient sur
le toit."
Le Rav ne comprenait pas: "Mais pourquoi a-t-on besoin de les rentrer?
- Mais pour qu'ils ne soient pas mouillés et abîmés par
les pluies qui vont bientôt tomber."
Le Tsaddik scruta le ciel; aussi loin qu'il pouvait voir, il ne distinguait
qu'un ciel bleu très pur sans trace du moindre nuage.
"Enfin! Pourquoi toutes les femmes de la ville éprouvent-elles
le besoin de faire cela ce soir, toutes en même temps?"
Légèrement surpris, ses voisins lui répondirent "Peut-être
Rabbi, avez-vous oublié que ce soir, veille du sept 'Hechvan, on commence
à réciter la supplication pour les pluies et que (contrairement
à ce qui se pratique à cette date en dehors d'Erets Israël),
durant la prière de Maariv, nous dirons: "Donne nous rosée
et pluies sur la terre."...
Aussi, continuèrent les habitants, nous avons une totale et absolue
confiance en D... et nous sommes convaincus qu'il entendra nos prières
et nous enverra la pluie comme nous le Lui demandons. C'est pourquoi nous
prenons la précaution de mettre à l'abri tous nos objets et
nos réserves de nourriture."
Rabbi Avraham Dov entendit ces paroles prononcées avec foi et ferveur,
avec une totale confiance et une assurance absolue en l'Éternel; il
les entendit et en fut troublé et bouleversé jusqu 'au tréfonds
de son âme.
"A présent, comprit-il, je commence à ressentir la particularité
de ce Pays, sa sainteté ainsi que l'extraordinaire qualité spirituelle
de ses habitants.
C'est parmi ces gens purs et droits, gonflés par leur foi et leur confiance
en D... que je veux rester. Quel grand mérite pour moi que de vivre
parmi eux!"
Et le soir même Rabbi Avraham Dov, défit ses bagages et abandonna
complètement l'idée de repartir chez lui à Everitch.
C'était ce jour-là, le jour où l'on commençait
à demander les pluies, que le Tsaddik avait ressenti pour la première
fois à quel point, grande était la sainteté du Pays et
de ses habitants.
A compter de ce jour, il ne cessa de s'élever spirituellement jusqu'à
atteindre de très hauts degrés dans son attachement à
la Terre et à sa sainteté.
Et c'est cela qu'il enseigna et transmit à ceux qui devinrent ses disciples
et ses fidèles 'Hassidim à Tsfat.
Un jour,
une histoire
De G. Sofer, Editions Raphaël, 1992.