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des fêtes juives
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Des envoyés
vinrent une fois chez le Admour Hazaken.
La pluie n'était pas tombée de toute la saison, mais les
paysans avaient tout de même semé. Sans pluie, la région
serait confrontée à une grave famine, dont pâtiraient
hommes femmes et enfants, sans parler du bétail, car l'agriculture
était leur seule ressource.
Le Rabbi les écouta sans leur donner la moindre réponse,
et ils sortirent de l'entretien brisés.
Dans la pièce attenante étudiaient le Tséma'h Tsédek,
petit fils du Rabbi, le Rav Its'hak Eizik de Homil et un autre d'entre
les grands 'Hassidim.
Lorsqu'ils les virent sortir en larmes, alors que d'habitude on sortait
de l'entretien avec des signes de joie et de bonheur, le Tséma'h
Tsédek leur demanda la cause de leurs soucis.
Ils parlèrent de la sécheresse terrible, d'une maigre récolte,
des semailles qui ne pousseraient pas, de la famine qui menaçait.
Et du Rabbi qui n'avait pas prononcé le moindre mot en leur faveur.
Le Rabbi Tséma'h Tsédek leur fit signe d'attendre, car il
essayerait de les aider.
Il appela le serviteur du Admour Hazaken et lui dit que les trois Rabbins
réunis ici en Beth Din lui ordonnaient de délivrer au Rabbi
le message suivant:
"Si vous pouvez aider matériellement un juif et vous ne le
faites pas, vous êtes un voleur. Et si vous ne pouvez pas aider
un juif, comment pouvez-vous vous affirmer comme un Rabbi à la
tête du peuple juif?"
Le serviteur sursauta à l'écoute de ce message qu'il devait
transmettre, et refusa. Mais le Tséma'h Tsédek lui rappela
que c'était un ordre du Beth Din, et c'est ainsi que le serviteur
rentra dans le bureau du Admour Hazaken, et déclara qu'il avait
été forcé par une décision de Beth Din de
délivrer un message, sans quoi il risquait d'être excommunié
en tant que rebelle…
Après avoir écouté le message, le Rabbi posa sa tête
sur ses bras sur la table, et en quelques instants le ciel se couvrit.
Il posa à nouveau sa tête sur ses bras, et il se mit à
pleuvoir des petites gouttes.
A la troisième fois une pluie drue commença, qui dura jusqu'au
lendemain.Les
deux vieux 'Hassidim demandèrent au Tséma'h Tsédek,
qui était encore bien jeune, d'où lui était venue
cette idée.C'est
un passage explicite du Talmud (Taanit 24b).
Dans une situation de sécheresse, Rav Pappa avait décrété
une journée de jeune, mais la pluie n'était pas venue.
Il en fut très affecté, et prit une cuillère de soupe
pour se réconforter et poursuivre ses prières.
Rav Na'hman bar Ouchpiza lui dit "si vous prenez une cuillère
de plus, la pluie viendra!?"
Rav Pappa s'en offusqua, mais la pluie tomba. Or
ce texte questionne.
Est-ce une façon pour un rabbin de se moquer d'un autre? Et pourquoi
Rav Achi qui a compilé le Talmud a inséré cette histoire
dans la Guemara, qui est un recueil de loi et d'enseignements?
Rav Pappa était le Tsaddik de la génération, et pouvait
se trouver parfois complètement déconnecté des choses
du monde. Il ne pouvait alors agir sur le monde. Lorsque Rav Na'hman l'a
perturbé par sa remarque, il lui a causé une "descente"
dans le monde, et il pouvait dès lors interférer avec le
monde matériel.
Otsar Sippourei 'Habad, vol. 15, page 62