Les fêtes juives

Un dossier Alliance

Réalisé par Aharon

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Une Ménorah Céleste

Annette Baslaw Finger aime à raconter un 'Hannoucah mémorable. Elle avait 11 ans. Elle fuyait alors les nazis dans la France occupée, et était arrivée avec ses parents dans les montagnes de Pyrénées, d'où ils pourraient passer à pied la frontière vers l'Espagne ou le Portugal.
"De nourriture, point, ou presque. Il nous restait bien une carotte, une seule carotte pour seule richesse. J'étais bien triste de voir arriver 'Hannoucah avec ce seul luxe. Si j'avais su le sort réservé aux autres familles et enfants juifs, je me serais certainement estimée la mieux lotie. Tout de que je savais c'est que nous étions devenus des nomades, constamment en déplacement, sans aucun havre ni sécurité. Nos vêtements étaient en haillons et sales, nous ne pouvions nous laver à l'eau chaude, nous asseoir à une table, bavarder de tout et de rien, bref, mener une vie normale.
Ce soir là, nous étions dans une grange, couché sur la paille. Je ressentais vraiment un manque, et je fis remarquer à mon père que c'était 'Hannoucah et que nous n'avions pas de Ménorah à allumer.
"Que dis tu? Nous n'avons pas de Ménorah de 'Hannoucah à allumer? Mais nous avons la plus belle 'Hannoukiah du monde!" Il s'approcha de la porte, l'entrouvrit, et me désigna du doigt … le ciel. C'était une belle nuit, sans nuage, où toutes les étoiles s'étaient données rendez vous au-dessus de nos têtes.
"Attrape le Chamach". J'attrapai la plus brillante des étoiles et décidai d'en faire le Chamach.
"Bien. Maintenant attrape encore huit bougies". Nous attrapâmes ainsi huit autres belles bougies, et c'est ainsi que nous pûmes allumer notre Ménorah dans le ciel.

C'était extraordinaire. Des bougies si près du ciel, si près de D.ieu! Nous revînmes nous asseoir sur la paille, pour jouer à la toupie. Une toupie imaginaire, bien sûr. Nous la faisions tourner, avant d'annoncer la lettre sur laquelle elle s'était arrêtée. Sans surprise, c'est moi qui ai gagné. Pompeusement, mon père m'offrit le gros lot: la carotte. Cette carotte qui était tout à l'heure le symbole de notre misère, de nos privations devenait ainsi mon inestimable cadeau de 'Hannoucah.
Dans ma grande bonté, j'offris à chacun un morceau de ma carotte, et nous passâmes le reste de la soirée à chanter des chants de 'Hannoucah, des chants du bonheur d'être juif.
C'est resté mon plus beau 'Hannoucah.


OHR SOMAYACH'S ASK THE RABBI
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N° 332 December 22, 2001 / 7 Tevet 5762 Parshiot Vayigash-Vayechi

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