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Les
fêtes juives |
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Publier le miracle, pas autre chose
Hannoucah 5753.
Bat Yam. Ronen Choval est en pleine "campagne" de Hannoucah. Entendez qu'il
parcourt son quartier, comme tous les ans, pour veiller à faire allumer
les bougies de Hannoucah par les Juifs qu'il rencontre, distribuer des prospectus
sur le sujet de la fête et sur les sujets de la vie juive en général.
Un des objectifs est l'allumage dans le Centre Commercial de Bat Yam, le Bat
Yamon, afin de donner au miracle passé de Hannoucah toute la publicité
que l'allumage des bougies doit procurer.
Ronen pousse la porte du premier magasin qu'il s'est fixé comme objectif.
"Le Village du jouet". Le directeur a déjà allumé les
bougies ce soir là, mais l'autorise à déposer une Hannoukiah
à l'entrée du magasin, qu'un employé sera heureux d'allumer,
et il appelle pour cela employés et clients à se rassembler
pour l'événement. Laissons Ronen nous raconter la suite des
choses.
Après l'allumage, j'ai distribué à tous quelques documents
sur Hannoucah, j'ai répondu aux quelques questions qui se posaient,
incité tous à poursuivre la fête chez eux avec femmes
et enfants jusqu'au huitième soir. Un événement réussi.
Un moment de quitter la boutique, Yéhoudah, le patron s'est approché
de moi.
- Est il permis de vendre des sapins…?
En ce début décembre, la question était claire. Un juif
se posait des questions sur l'opportunité commerciale de vendre des
sapins, symbole phare d'une fête totalement étrangère
–pour ne pas dire plus– à nos croyances.
- Non! Tu n'as pas le droit de vendre de telles choses. L'allumage de Hannoucah
est la publication du miracle, et vendre aux yeux de tous une telle chose
est la "publication d'une transgression".
Yéhoudah tenta de m'expliquer qu'il ne s'agit pas de les vendre à
des juifs, mais aux très nombreux clients non juifs qui se trouvent
désormais en Terre d'Israël, d'autant que la crise économique
actuelle incite à ne négliger aucune source de profits …
Je lui répondis qu'au contraire, la présence de tels clients
était l'occasion de répandre parmi eux la notion des "sept lois
de Noa'h", et non de leur procurer des symboles religieux contraires à
ces lois mêmes.
Yéhoudah ne demandait qu'à être convaincu. Il accepta
de ne pas faire rentrer une telle marchandise dans son magasin. C'était
justement le lendemain qu'une réunion de tous les directeurs d'enseignes
de la chaîne devait faire le bilan du mois écoulé et fixer
les objectifs et moyens pour le mois à venir.
Il était particulièrement content de mon conseil et tint à
m'accompagner dans chacun des magasins du centre commercial pour me présenter
à ses amis les autres patrons. Inutile de dire qu'avec un tel guide,
tous les magasins acceptèrent les allumages et notre passage fut un
réel succès.
Quelques jours plus tard, j'étais de nouveau au Centre Commercial.
Yéhoudah m'accueillit avec un grand sourire.
- "Un miracle de Hannoucah! Un vrai miracle. Tu ne peux pas imaginer ce que
tu as déclenché. Lors de la réunion au siège de
la chaîne, on m'a demandé combien de sapins j'allais prendre,
et j'ai surpris tout le monde en disant que je n'en prenais pas car c'est
interdit. J'ai influencé d'autres directeurs de magasin qui ont accepté
mon argumentation, et le service des commandes a accepté sans broncher.
Mais il y a plus. Chaque fois, ces réunions sont l'occasion de disputes
sans fin sur la tenue des comptes, le respect des objectifs, avec insultes,
menaces et parfois plus. C'est la première fois que je ressors de là
avec le sourire. Ils ont même trouvé que j'étais excédentaire….
Tout ceci par le mérite de cette décision de ne pas vendre des
arbres…"
Je lui ai expliqué alors que le mérite revenait aussi et surtout
au Rabbi de Loubavitch qui m'avait envoyé ici, comme il envoie des
milliers de ses disciples à travers le monde pour guider les Enfants
d'Israël à devenir de meilleurs juifs dans leur quotidien.
Je suis retourné il y a peu de temps au " Le Village du jouet" pour
quelques achats. Il fut très content de me voir.
- "Ecoute la suite!"
Yéhoudah m'a alors raconté avec excitation que non seulement
il n'avait rien perdu , mais il avait gagné gros avec sa bonne décision.
- "Lorsque des magasins de la chaîne se sont mis à vendre des
sapins, cela a mécontenté une grande partie de la clientèle
orthodoxe, qui a déserté ces magasins. Et très vite le
bruit s'est répandu que chez moi, il n'y en avait pas. J'ai drainé
toute la clientèle religieuse des environs et nous avons enregistré
des records de vente inespérés! Tout ceci grâce à
toi!"
Et je lui ai à nouveau expliqué que tout le mérite revenait
à celui qui m'avait envoyé, le Rabbi de Loubavitch.
Traduit de "Si'hat Hagueoula" N° 429, Chevat 5763.