GUIDE
SPIRITUEL POUR LE COMPTE DU OMER
Par le Rav Simon Jacobson
Projet réalisé grâce à la fondation Matanel
Comment utiliser ce guide?
C'est un guide de raffinement personnel. Conçu pour emmener le
lecteur en un voyage de quarante-neuf étapes à travers la
personne humaine, il doit lui permettre d’affiner et de perfectionner
différents traits de son caractère au fur et à mesure
de ses progrès. Chaque jour de la Sefira correspond à un
domaine émotionnel spécifique à améliorer,
à l’aide d’exercices pratiques. Nous vous invitons
à utiliser cet ouvrage comme un manuel de travail, en suivant les
exercices proposés, à créer également d’autres
exercices adaptés à vos besoins, et à noter les changements
positifs intervenus dans votre vie.
49 étapes de raffinement personnel
Les quarante-neuf jours de la Sefira
Introduction
Aujourd’hui plus que jamais, des gens de tous horizons cherchent
à donner un sens à leur vie. Certains cherchent des réponses
dans la méditation, d’autres dans les méthodes de
développement personnel, diverses formes de thérapies alternatives,
la religion, le yoga ou le New Age.
Toutefois, nombre d’entre eux ignorent que la réponse la
plus ancienne et la plus éprouvée nous a été
révélée il y a plus de 3ooo ans au Mont Sinaï.
Elle a pour nom:
LA TORAH
Torah signifie enseignement. La Torah et ses récits constituent,
dans leur essence, l’histoire de notre propre vie, un modèle
spirituel permettant d’éclairer les domaines les plus complexes
et les plus insondables de l’âme. Chaque événement
de la Torah constitue le miroir d’un aspect différent de
notre personnalité profonde. Par ses Mitsvot, ou commandements,
la Torah nous apprend à réaliser notre potentiel conformément
au plan divin qui présida à notre création. En déchiffrant
le code de la Torah, nous découvrirons le message personnel qu’elle
nous adresse.
CHAQUE MOT DE LA TORAH RENFERME UN SENS PERSONNEL ET SPIRITUEL PROFOND.
Pour recevoir la Torah au Mont Sinaï, le peuple juif a suivi un processus
de préparation de 49 jours à partir de la Sortie d’Egypte.
Ces quarante-neuf jours sont traditionnellement appelés Sefirat
HaOmer, ou compte du Omer.
Dans le Lévitique (le troisième livre de la Torah) 23:15,
le verset dit: Vous compterez...depuis le jour où vous aurez offert
l’Omer du balancement". L’Omer est une mesure d’orge
(environ 1,5 litres) que les juifs apportaient au Temple comme offrande
de Min’ha, le second jour de Pessah. On commençait ce même
jour le compte du Omer qui consistait à compter les jours durant
sept semaines - quarante-neuf jours en tout - jusqu’à la
fête de Chavouot, le cinquantième jour, qui célébrait
le don de la Torah au Mont Sinaï.
Même après la destruction des Premier et Second Temples,
la tradition de compter le Omer s’est perpétuée. A
partir du deuxième soir de Pessah, chacun des quarante-neuf jours
qui séparent Pessah de Chavouot est compté et se cumule
avec les précédents.
Pendant ces quarante-neuf jours, dès la tombée de la nuit,
à la fin de la prière du soir, les juifs récitent
une bénédiction puis énoncent à voix haute
le nombre ordinal de chaque jour. Outre la commémoration du compte
du Omer, les quarante-neuf jours de la Sefira expriment également
l’impatience de chaque juif à recevoir la Torah à
Chavouot, cinquante jours après avoir vécu la libération
de Pessah.
Quelle est la signification du compte de ces quarante-neuf jours, et comment
nous permet-il de préparer et d’anticiper le don de la Torah?
Quel sens ce compte revêt-il pour nous aujourd’hui, et en
quoi est-il lie à l’exploration des dimensions cachées
de notre âme?
La réponse requiert une compréhension approfondie de l’Exode
de la nation juive d’Egypte. Le mot mitsrayim, Egypte en hébreu,
dérive du mot meitsar qui signifie restriction ou limite, et représente
toutes les formes de conformisme et de limitations qui entravent nos mouvements
et notre libre expression.
Quitter l’Egypte signifie donc se libérer de ces contraintes.
Apres la sortie d’Egypte, les juifs passèrent quarante-neuf
jours dans le désert à se préparer spirituellement
à vivre l’expérience la plus formidable de tous les
temps : le don de la Torah a Moise et au peuple juif au Mont Sinaï.
Ces quarante-neuf jours furent une période d’intense raffinement
de la personnalité. Pendant quarante-neuf jours, les juifs gravirent
graduellement, l’échelle des sentiments en les ennoblissant
afin d’atteindre la pureté ultime.
Cette période de raffinement du caractère est aussi pertinente
pour nous aujourd’hui qu’elle le fut il y a 3300 ans. De même
que nous fumes esclaves en Egypte, nous risquons tout autant de devenir
esclaves de notre propre nature, entrainés par des pulsions sur
lesquelles nous n’avons bien souvent aucune emprise.
Les quarante-neuf jours de la Séfira nous apprennent à retrouver
le contrôle de nos émotions et à améliorer
progressivement notre caractère en nous pénétrant
des vérités éternelles de la Torah.
Au terme de cette période, nous célébrons au cinquantième
jour Matan Torah, le don de la Torah, raffermis par un profond renouveau
intérieur, atteint grâce à l’évaluation
et à l’épanouissement de chacun de nos quarante-neuf
attributs.
Quel est
le sens du cinquantième jour de Matan Tora ?
Ce jour-là nous célébrons la fête de Chavouot.
Apres avoir réalisé tous les efforts possibles de notre
propre initiative, nous méritons de recevoir un cadeau (Matan)
du Ciel, que nous n’aurions pu obtenir avec nos seules ressources
limitées. Nous nous voyons offrir la possibilité d’atteindre
et de toucher au divin : pas uniquement pour devenir des êtres humains
cultivés ayant achevé la perfection de leur caractère,
mais pour devenir des êtres divins capables de nous épanouir
au-delà du cadre limité de notre être.
Le compte de la Séfira qui fait suite à la sortie d’Egypte
est un processus que nous devons recréer en permanence dans notre
vie afin d’accéder à une véritable liberté.
LES ATTRIBUTS
EMOTIONNELS DE LA SEFIRA
Le mot Séfira possède plusieurs sens en hébreu. Le
célèbre kabbaliste Rabbi Moshe Cordovero (le RaMak, 1522-1570)
écrit dans son œuvre principale, le Pardes, que ce mot dérive
à la fois de mispar; nombre, et de sippour récit. Il est
également apparenté à la racine sappir; saphir, diamant
translucide particulièrement brillant.
Le compte du Omer illumine donc les différents aspects de notre
sensibilité. Les jours de la Sefira nous racontent une histoire
: l’histoire de notre âme.
La palette de nos émotions, qui fait le parcours de toute l'expérience
humaine, et définit notre comportement et nos actes, se décline
en sept attributs et traits de caractères principaux appelés
Sefirot (au pluriel), chaque Sefira se subdivisant elle-même en
sept, soit quarante-neuf attributs.
CHAQUE JOUR QUI PASSE POSSEDE UNE VIE PROPRE. DE CHACUN DECOULE UN FLUX
D'ENERGIE UNIQUE QUI NE DEMANDE QU’A ETRE MIS A CONTRIBUTION ET
CANALISE AU SEIN MEME DE L’INDIVIDU.
Chacun des quarante-neuf jours de la Sefira illumine une sensibilité
différente.
En captant l’énergie de chaque jour, on parvient a analyser
et a améliorer le trait de caractère qui lui correspond.
Apres avoir perfectionné et purifié chacune de nos quarante-neuf
dimensions intérieures, nous sommes fin prêts pour Matan
Torah, car nous sommes en phase avec les quarante-neuf attributs Divins
dont sont issus les attributs de la personnalité humaine.
Le tableau suivant présente les sept caractères qui se combinent
pour former les quarante-neuf dimensions à examiner et à
améliorer durant la Sefira. Cet ouvrage ne présente que
l’une des multiples applications possibles.
LES SEPT
ATTRIBUTS EMOTIONNELS
’Hessed: Bonté ; bienveillance.
Guevoura : Justice ; rigueur ; modération ; crainte.
Tiféret : Beauté et harmonie ; compassion.
Netsa’h : Constance ; force ; ambition.
Hod : Humilité ; splendeur.
Yessod : Attachement ; fondation.
Malkhout : Noblesse ; souveraineté ; leadership.
Le compte des quarante-neuf jours de la Sefira s'effectue en jours et
en semaines.
L'ensemble des sept jours de chacune des sept semaines constitue les quarante-neuf
jours. Chaque semaine est caractérisée par un attribut spécifique,
et chaque jour de la semaine développe un aspect de cet attribut.
Du fait qu’un sentiment pleinement exprimé revêt de
multiples manifestations, il est toujours constitué d’une
association de ces sept attributs. Par exemple, la première semaine
de la Sefira est consacrée au ’HESSED, l’attribut de
la bonté. Le premier jour de la première semaine porte sur
’Hessed chébé’Hessed, l’aspect de la bonté
dans la bonté. Le deuxième jour de la première semaine
est consacré à guevoura chébé’Hessed,
la rigueur dans la bonté, le troisième à tiféret
chébé’Hessed, l’harmonie dans la bonté,
et ainsi de suite pour tous les jours de la semaine.
Ce travail d’analyse quotidien nous permet de prendre du recul et
de porter un regard objectif sur nos sensibilités subjectives.
En prenant conscience de leurs forces et de leurs faiblesses, nous pourrons
entreprendre de développer et de parfaire ces sentiments pour atteindre
la plénitude spirituelle et émotionnelle
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