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des fêtes juives |
Rabbi Yé'hiel
était le gendre du Baal Chem Tov. Né dans une grande famille
allemande d'un père aussi riche qu'érudit et craignant D.ieu
Un jour, le père réunit tous ses garçons et leur tint
à peu près ce langage: "Je voudrais que chacun de vous parte
et cherche sa voie dans le monde de la Torah. Allez où vous voulez,
étudiez, enrichissez vous spirituellement. Si un bon parti se présente,
une jeune fille craignant D.ieu et de bonne famille, mariez vous. Je vous
donne pour cela une somme d'argent qui pourvoira à vos besoins immédiats,
et ne vous demande qu'une chose: dans cinq ans, que chacun revienne me montrer
ce qu'il a appris..."
Le
soleil allait se coucher lorsqu'il commença la prière
de Min'ha, non sans s'être immergé dans la mer pour
se purifier, puis enchaîna la prière d'Arvit du saint
jour. Faut il décrire les prières telles qu'un élève
du Baal Chem Tov peut les faire un jour de Roch Hachana? Les villageois n'avaient jamais entendu un tel mélange de cris, de pleurs, de mélodies profondes sortant du fond du coeur. On décida rapidement que ce ne pouvait être qu'un fou, et les badauds firent un attroupement autour de sa cabane. Au petit matin, il retourna se plonger dans la mer, à défaut de Mikvé, puis commença la prière du matin de Roch Hachana avec des pleurs et des gémissements terribles. Il y avait déjà une grande foule autour de lui lorsqu'il sortit son Choffar et fit retentir avec la plus profonde concentration les sonneries de la fête: Tekiyah, Chevarim, Terouah, Tekiyah ... Il n'entendit pas la foule éclater de rire: "quelle folie!" se disaient ils. Moussaf. Sans moins de concentration, d'émotion. Il était tout entier dans sa prière, à évoquer devant D.ieu le Jour du Jugement, demander ses bénédictions matérielles et spirituelles, évoquer le souvenir de nos ancêtres qui firent don d'eux mêmes pour proclamer la Sainteté du D.ieu Unique et le servir, évoquer Sa Royauté sur le monde, les sonneries du Choffar qui accompagnèrent le don de la Torah ... Avec des éclats de voix et des pleurs qui remuaient assurément les anges préposés à recevoir les prières du Peuple Juif en ce saint jour. L'agitation était à son comble dans l'assistance lorsque le carrosse du roi vint à passer. "- Qu'est ce donc que cet attroupement? - ... - Allez voir! - Majesté, ce n'est qu'un fou qui gesticule et crie depuis hier soir, et maintenant sonne du cor en pleurant. - Tiens donc, allons voir." Le roi fut vite fixé. Sa connaissance des langues et des coutumes diverses des peuples du monde lui fit dire qu'il ne s'agissait pas d'un fou, d'autant que l'aspect de Rabbi Yé'hiel ne pouvait évoquer que la sagesse et la piété. Il le fit mander, et Rabbi Yé'hiel s'approcha du roi avec respect. "- Qui es tu, d'où viens tu, que fais tu?" Rabbi Yé'hiel lui explique qu'il était juif, que la Providence Divine l'avait fait accoster sur cette plage la veille du saint jour de Roch Hachana, et qu'il ne faisait que le culte pratiqué depuis des millénaires par le Peuple Juif en ce jour. Le roi le pria de venir avec lui au palais pour poursuivre la discussion, mais Rabbi Yé'hiel répondit qu'en ce jour il ne pouvait monter dans le carrosse avec le roi, ni se déplacer jusqu'au palais. Il s'y rendrait le lendemain soir à la nuit tombante. Le ton de Rabbi Yé'hiel et sa franchise plurent au roi, et il laissa son hôte poursuivre ses prières. |
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Hovat
Galout (Tableau de Isaac B. #1970) |
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