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à jour le
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Site
des fêtes juives |
L'immense
synagogue de Tsanz était pleine à craquer: des centaines de 'Hassidim
avaient tenu à passer Roch Hochana près de leur Rabbi, Rabbi 'Haïm
Halberstam.
L'office du soir et celui du matin s'étaient déroulés normalement
si l'on peut dire, les 'Hassidim s'étaient sentis portés par les
prières de leur Rabbi et se trouvaient dans un monde de pureté,
de sainteté et de Techouva d'un niveau des plus élevés.
Bientôt on procéderait à la sonnerie du Choffar et le Tsadik
saurait annuler tous les décrets contre le peuple juif. La tension était
maintenant palpable.
Soudain Rabbi 'Haïm poussa un long soupir. De sous son Talit, on l'entendait
soupirer de plus en plus fort. Le silence autour était impressionnant,
même les enfants étaient conscients de la tension qui régnait
dans la communauté.
Le moment tant attendu arriva: le Rabbi se redressa et tous les 'Hassidim purent
apercevoir son visage rayonnant d'un éclat particulier. L'officiant prit
le Choffar et s'apprêta à le porter à sa bouche en prononçant
les versets: "De l'étroitesse je t'invoque, réponds-moi avec
largesse".
Mais... le Rabbi retira son Talit, le roula en boule sur son pupitre et... sortit
de la synagogue. Angoissés et bouleversés, les fidèles
le suivaient du regard, incrédules puis se regardèrent l'un l'autre:
pourquoi le Rabbi était-il rentré chez lui?
Durant une heure, les 'Hassidim attendirent, comme collés à leurs
sièges. Jamais un tel événement ne s'était passé!
Finalement, les notables de la communauté décidèrent d'aller
voir ce qui se passait. Respectueusement, leur délégation frappa
à la porte du Rabbi. On les fit entrer dans son bureau: le Rabbi lisait-il
des Tehilim avec ferveur! Etait-il perdu dans ses pensées! Non! Il étudiait
la Guemara Roch Hachana comme tous les jours, comme si ce n'était pas
maintenant le moment de procéder aux sonneries du Choffar, comme s'il
ne réalisait pas que toute une communauté l'attendait, que D.ieu
Lui-même attendait les sonneries...
Le Rabbi ne leur laissa pas le temps de poser de question et en vint immédiatement
à ce qui le préoccupait.
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Rabbi
'Haïm Halberstam, "Divrei Haim" |
"Hier,
juste avant la fête, un des " 'Hassidim qui est venu passer Yom Tov
à Tsanz, m'a ouvert son cœur: il a deux filles à marier mais
n'a pas un sou pour les mariages et les dots; de plus il vient de tomber gravement
malade et n'a plus de quoi gagner sa vie.
Je lui ai demandé de combien d'argent il avait besoin. Il s'agit d'une
grosse somme.
Je lui ai demandé s'il avait sollicité l'aide de la Caisse de
Bienfaisance, il a répondu tristement que les responsables de la Caisse
avaient affirmé que celle-ci était vide: la situation était
dure pour toute la communauté etc...
Ce 'Hassid me demandait donc de prier pour lui afin qu'à Roch Hachana,
D.ieu annule tout mauvais décret et le délivre de ses soucis".
Les notables étaient de plus en plus surpris. D'un côté,
ils savaient enfin ce qui troublait leur Rabbi mais d'un autre côté,
ils ne comprenaient pas très bien où il voulait en venir.
"La peine de ce 'Hassid ne quittait pas ma pensée, continua le Rabbi.
Même ce matin, pendant la prière de Cha'harit, je n'arrêtai
pas de penser à lui et, au moment du Choffar, je me suis demandé:
comment pourrais-je affirmer devant D.ieu que je L'accepte comme mon Roi alors
qu'il se trouve dans la synagogue un pauvre Juif qui n'a personne à qui
se raccrocher? J'ai donc décidé de ne pas procéder aux
"Tekiot" tant que les notables de la communauté n'auront pas
résolu le problème!"
Interdits, ceux-ci se regardaient l'un l'autre... Le Rabbi continua, en les
regardant droit dans les yeux: "J'exige de savoir exactement combien chaque
membre de la communauté s'engage à donner à ce 'Hassid!"
Les notables se retirèrent dans une autre pièce et, quelques instants
plus tard, chacun s'engagea à verser une certaine somme. Ce n'est que
lorsque tous les besoins du 'Hassid se trouvèrent couverts par les dons
de ces notables que le Rabbi parut satisfait et accepta de retourner à
la synagogue.
Très vite, les fidèles apprirent ce qui s'était passé
et comprirent ce qui leur incombait.
Maintenant, sans plus attendre, le Rabbi fit signe à l'officiant d'entamer
les sonneries et proclama lui-même: "De l'étroitesse, je T'implore,
réponds-moi avec largesse..!"