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des fêtes juives
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Des milliers
de Hassidim attendaient leur Rabbi pour commencer les Selihot,
les prières de supplication quon récite quelques jours
avant Roch Hachana. Mais Rabbi Sar Chalom de Belz (Rabbi Sholom Rokeach,
1781 – 1855), avait demandé à son secrétaire
de préparer son carrosse: une demi-heure plus tard, il sarrêta
près dune cabane isolée dans la forêt.
Le Rabbi se dirigea vers une des fenêtres ouvertes et regarda ce qui
se passait dans la cabane. Un vieux Hassid était assis tout
seul à une petite table. Sur celle-ci se trouvaient deux verres et
une bouteille de vodka.
Le Hassid leva son verre, trinqua "Lehaïm" ("A la vie!")
et but son verre de vodka. Puis il but le second verre quil avait
auparavant placé de lautre côté de la table. Il
répéta cette scène encore deux fois.
Après lavoir observé par la fenêtre, le Rabbi
de Belz retourna dans son carrosse et se rendit à la synagogue.
Quand il entra, un grand silence se fit dans la maison d'études.
Tous les yeux suivaient le Rabbi tandis quil se dirigeait vers sa
place. Lofficiant entama "Achréi" et toute la congrégation
éclata en sanglots en prononçant les Selihot.
Dès que les prières furent terminées, le Rabbi se tourna
vers son secrétaire:
- "Il y a ici un Hassid qui est arrivé après tout le
monde et je suis sûr quil terminera les Selihot après
tout le monde. Attends-le et préviens-le que je désire lui
parler dans mon bureau".
Une demi-heure plus tard, Zelig entra, tremblant, chez le Rabbi. Celui-ci
entama directement "linterrogatoire":
- Explique-moi ce que tu as fait dans ta cabane juste avant les Selihot.
Pourquoi avoir préparé deux verres de vodka? Avec qui as-tu
trinqué "Lehaïm"?
- Le Rabbi connaît tout cela? demanda Zelig, stupéfait.
- Jai regardé par la fenêtre et jai tout vu. Mais
je veux comprendre ce que tu as fait.
- Je ne suis quun pauvre homme, Rabbi. Je nai pas denfant
et jai perdu ma femme, il y a quelques années. Je vis seul
avec mes quelques animaux domestiques.
Enfin, je vivais ainsi jusquà peu. Ma vache est tombée
malade alors jai prié D.ieu: "Après tout, ai-je dit
à D.ieu, Tu as créé le monde entier et tout ce quil
contient. Tu dois bien être capable de guérir une vache!"
Mais la vache na pas guéri. Alors jai dit à D.ieu:
"Écoute, D.ieu, si Tu ne guéris pas la vache, je nirai
plus à la synagogue". Je me disais que si D.ieu ne soccupe
pas de moi, je veux dire: sIl ne se donnait pas la peine de guérir
une vieille vache, pourquoi devrais-je faire attention à Lui? Mais
la vache est morte et jen suis devenu fou: jai arrêté
de me rendre à la synagogue.
Puis la chèvre est tombée malade. Jai dit à D.ieu:
"Comment? Ce nétait pas assez? Crois-Tu que je mamuse?
Je promets que si cette chèvre ne guérit pas, jarrêterai
de mettre les Téfilin chaque jour!" La chèvre est morte et
je nai plus mis les Téfilin.
Puis les poulets ont faibli et jai informé D.ieu que je Le
menaçais de ne plus garder Chabbath. Une semaine plus tard, je me
retrouvais sans poulets et D.ieu se retrouvait sans mon Chabbath!
Jai tenu une semaine puis jai réalisé que les
Selihot arrivaient.
Je me suis dit: "Zelig! Tu niras pas prier pour les Selihot
avec ton Rabbi? Tu es fou, Zelig?" Mais dun autre côté,
jen voulais à D.ieu et javais décidé de
ne plus me rendre à la synagogue...
Cest alors que je me souvins quun jour, je métais
disputé avec Schmerel, le boucher. A la suite de cela, durant un
mois, nous ne nous étions plus adressé la parole! Puis, un
soir, il était venu chez moi avec une bouteille de vodka et mavait
dit: "Oublions le passé et redevenons amis. Nous, les Juifs, nous
avons assez dennemis!" Ensemble nous nous étions alors souhaité
trois fois "Lehaïm", nous nous sommes serré la main, nous
avons même dansé un peu ensemble et depuis, nous sommes de
nouveau amis.
Je me suis dit que je pouvais agir de même avec D.ieu. Je Lai
invité à prendre place en face de moi, jai versé
deux verres de vodka et Lui ai dit: "Écoute: Tu oublies mes fautes,
joublie les tiennes! Daccord?"
Jai bu mon verre et jai compris quIl voulait que je boive
le sien. Nous lavons fait encore deux fois et nous avons dansé
ensemble. Après cela, je me suis senti mieux et jai pu venir
aux Selihot".
Le regard du Rabbi devint très grave. Il plongea ses yeux dans les
yeux innocents de Zelig et lui dit: "Ecoute Zelig! Avant les Selihot,
jai vu quun terrible décret avait été pris
contre nous au Ciel. Tout cela parce que les Hassidim lisaient les
prières mais ne se concentraient pas sur le sens des mots, ne se
rendaient pas compte de ce quils devaient demander à D.ieu.
Mais toi, Zelig, tu as parlé à D.ieu comme sIl était
ton ami. Ton cur simple a sauvé toute la communauté!
Sois béni pour une bonne et douce année!"
Rav Touvia
Bolton - www.ohrtmimim.org/torah
Traduit par Feiga Lubecki pour le Beth Loubavitch de Paris, Seli'hot 5764