Les fêtes juives
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Douceurs pour Roch Hachanah

Extraits de Sippourei Ha'hag, Roch Hachanah, de Ména'hem Mendel

L'usage est de se souhaiter à Roch Hachanah une année "bonne et douce".
Une année "bonne" n'aurait-elle pas suffit?
A vrai dire, de toute chose, même la pire, on doit se dire "même ceci est bien", comme le répétait Na'houm Ich Gam Zou, le maître de Rabbi Akiba.
On prie donc pour un bien qui soit aussi une douceur, une véritable bonne année.

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Roch 'Hodech Elloul est le moment de la dîme des animaux.
C'est ce jour là qu'on prélevait la dîme des animaux nés dans les douze mois précédents.
Cela signifie aussi que c'est en Elloul qu'un juif doit "prélever", se purifier jusqu'à ôter le côté animal qui est en lui.
(Maguid de Kouznitz)

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"Car tu te souviens des choses oubliées" (Texte de la prière de Roch Hachanah)
Ainsi fait D.ieu.
Il ne se souvient que de ce que l'homme a oublié. Tant pour les Mitsvoth que pour les transgressions.
Lorsqu'un homme a fait une Mitsvah et l'oublie parce qu'il ne la compte pas comme un bon geste mais comme une chose normale, et qu'il ne s'en vante pas, alors D.ieu le crédite de lui même.
Mais si l'homme est fier de ses "bonnes" actions et s'en vante, ne les oublie pas, alors D.ieu met de côté ces Mitsvoth enrobées d'orgueil et ne les compte pas.
Et si un homme transgresse les commandements et oublie sa transgression car à ses yeux "il n'a rien fait", il n'en a rien à faire et cela ne lui cause pas de peine ou de remords, D.ieu en tient la comptabilité. A l'inverse, si un homme souffre d'avoir commis une faute et cherche à s'en repentir, D.ieu oublie cette faute.
C'est pourquoi "
Tu te souviens des choses oubliées", ces choses que l'homme a oubliées.
(Rabbi Moché Leïb de Sassov)

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Rabbi 'Haïm et le pot au lait.
Ou comment relire ses classiques.
Le Rav 'Haïm Halberstam, Rabbi 'Haïm de Zans, avait l'habitude de raconter l'histoire suivante.
"Un brave fermière bénie d'une nombreuse famille à laquelle elle n'avait rien à donner à manger trouva un jour un œuf.
Dans sa grande sagesse, elle raconta sa trouvaille à ses enfants, mais s'empressa d'ajouter: les enfants, nous n'allons pas manger cet œuf. Je vais le donner à couver à notre voisin, qui a une poule en train de couver, et dans trois semaines sortira un poussin, qui deviendra une grande poule. Mais nous ne la mangerons pas, et elle nous pondra plein d'œufs, qu'elle couvera et qui nous donneront à leur tour de nouvelles poules, qui couveront leurs œufs qui donneront à leur tour d'autres poules que nous ne mangerons pas. Jusqu'au jour où nous achèterons une vache, qui portera un jour un veau, que nous ne mangerons pas et qui donneront naissance à un troupeau avec lequel nous achèterons un et plusieurs champs.
Nous ne manquerons alors de rien.
Tout en racontant son histoire, elle laissa l'œuf glisser de ses mains, et ne put trouver qu'une omelette sur le sol…"
Il en va ainsi chez tant d'hommes, poursuivait Rabbi 'Haïm.
A l'approche des jours de Techouva, chacun projette des bonnes décisions: "demain je ferai…, demain je serai…". Les fêtes passées, toute cette effervescence retombe.
Veillons à ne pas nous projeter dans le futur et abandonner le présent…

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Rabbi 'Haïm racontait encore:
"Deux hommes perdus dans la forêt se rencontrent. Chacun est persuadé que l'autre va le tirer d'ennuis.
Mon frère, comment sort-on de cette forêt? Voici plusieurs jours que j'erre sans trouver mon chemin.
Je ne peux pas t'aider, car moi-même je suis perdu. La seule chose que je peux te dire, c'est que le chemin que j'ai suivi n'est pas mieux que le tien, ne t'y aventures pas. Allons ensemble à la recherche d'une meilleure voie."
Et Rabbi 'Haïm de conclure: "Mes frères, je peux vous dire la même chose. Le chemin que nous avons suivi n'est pas le bon, il faut chercher un chemin de retour!"

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Il n'y a pas d'oubli devant ton trône, et Tu évoques à sa descendance le sacrifice d'Its'hak"…(Texte de la prière de Roch Hachanah)
Comment penser que D.ieu Tout Puissant aie besoin que nous lui rappelions le mérite de notre père Its'hak? N'est il pas dit dans la prière de Roch Hachanah "Car tu te souviens des choses oubliées et il n'y a pas d'oubli devant ton trône "
Le Maître du monde n'oublie pas et n'a pas besoin qu'on le lui rappelle.
La vérité est que "Tu évoques à sa descendance le sacrifice d'Its'hak", que D.ieu nous rappelle comment Its'hak était prêt à se sacrifier pour faire la Volonté de D.ieu afin de tracer la voie à sa descendance, et que nous soyons prêts nous aussi à tout faire pour mettre en œuvre Ses Commandements.
(Yad Yossef)

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Rabbi Naftali de Ropchits disait qu'il a un conseil pour un juif qui veut gagner son jugement là haut: veiller à ne commettre aucune faute durant les trois jours précédents Kippour.
Car le Talmud statue "les justes sont jugés par le bon penchant, les méchants sont jugés par le mauvais penchant, les 'moyens' sont jugés par les deux". Mais par ailleurs il est établi "qu'un ennemi ne peut être juge", et "qui est qualifié d'ennemi? Celui à qui on n'a pas adressé la parole pendant trois jours".
Si donc un juif n'entretient pas de relation avec le mauvais penchant durant trois jours, il est celui ci est qualifié d'ennemi et n'a plus le droit de juger ce juif…

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Pourquoi sonne-t-on du Choffar? Pour perturber le Satan (Talmud Roch Hachanah, 16)
Et Rachi de commenter "afin que l'ange accusateur cesse d'accuser lorsqu'il voit comment les juifs chérissent les Mitsvoth, sa plaidoirie est perturbée."
On aurait pu attendre l'effet inverse: voyant les juifs attachés aux Mitsvoth et aux bonnes actions, l'ange accusateur pourrait redoubler d'effort pour "chercher la petite bête" et mettre en exergue les fautes commises par ailleurs.
Or nos Sages ont enseigné "que celui qui revient à D.ieu par amour de D.ieu, même les péchés qu'il avait commis volontairement sont comptés comme des mérites".
Lorsque le Satan voit comment les juifs reviennent à D.ieu et pratiquent ses Commandements avec amour et empressement, il cesse de chercher chez eux la moindre faute, car il craint que toutes les mauvaises herbes qu'il apportera seront transformées en belle récolte…

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Le Rabbi Tsaddik de Chipoli, qu'on appelait le Saba de Chipoli (le "Grand-père" de Chipoli) avait l'habitude de s'isoler le jour de Roch Hachanah, avant les sonneries du Choffar. Personne n'avait osé rentrer dans sa chambre pour savoir ce qui s'y passait, jusqu'au jour où un des 'Hassidim s'enhardit et se cacha dans une pièce adjacente pour épier ce qui se passait.
Le "Saba" ne sentit pas sa présence, et il put regarder à travers les fentes entre les lattes du mur ce qui s'y déroulait.
Le Rabbi était tombé la face contre le sol, pleurait, criait, priait….
"Maître du monde, que veux Tu de ton Peuple Israël?
Qui pourrait croire qu'ils peuvent encore accomplir Tes Commandements dans ce monde dur et hostile? Comment est il possible qu'ils font quand même Ta Volonté dans cet exil amer, ce monde obscur où le mauvais penchant danse sur la scène et toutes les tentations s'affichent à leur portée, alors que le Guehinom, tu l'as décrit dans les pages du "Rechit Hokhmah"
Si Tu avais fait le contraire, mis le Guehinom devant leurs yeux et les tentations entre les pages d'un livre, c'est sûr que tes Juifs ne pêcheraient pas …"

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"Tu connais leur penchant, et ils sont de chair et de sang…"(Texte de la prière de Roch Hachanah)
"Maître du monde, disait Rabbi Noa'h de Lekhovitz, Tu sais très bien la différence qu'il y a entre le mauvais penchant et un être de chair et de sang.
Le Yetser hara n'a ni femme, ni enfant. Il n'a pas le souci de gagner sa vie, et plus que tout, le mauvais penchant n'a pas de mauvais penchant qui vienne le détourner de la mission de soustraire le juif à Tes Commandements, le séduire et le pousser à la transgression.
Chez l'homme, il en va autrement. Il a une femme et des enfants, qu'il doit veiller quotidiennement à nourrir, il a un mauvais penchant qui ne fait jamais grève, se colle à lui en toutes occasions pour l'inciter au mal.
Quoi d'étonnant à ce qu'il ne puisse lui échapper?"

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Une fois tous les cinquante ans, l'année du "yovel" le jubilé, on sonnait du Choffar à l'issue de Yom Kippour pour signifier la libération de tous les esclaves juifs.
C'est le sens des mots de notre prière, "sonnes dans un grand Choffar pour notre libération", selon les termes du Prophète "Ce jour là il sera sonné dans un grand Choffar, et viendront ceux qui se sont perdus aux confins de l'Assyrie, les dispersés en terre d'Egypte, et ils se prosterneront à D.ieu sur la montagne sainte à Jérusalem" (Isaïe 27, 13).
Il arriva une année qu'au cours de son discours avant les sonneries du Choffar, Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev se retourna vers l'Arche Sainte, la tête dans le rideau, et se mit à pleurer. L'assemblée retint son souffle pour ne plus entendre que les pleurs terribles du Saint Rabbi. On l'entendit dialoguer avec son Créateur.
"Maître du monde, Tu nous as ordonné dans ta Sainte Torah de sonner aujourd'hui du Choffar "Ce sera pour vous un jour de Terouah". Et pour accomplir ta Volonté, nous sonnons cent sonneries ce jour.
Et nous ne sommes pas seuls.
Dans chaque lieu de l'exil d'Israël où dix juifs sont rassemblés, on sonne cent sonneries.
Et pas cette année seulement, mais depuis des centaines d'années, deux milliers d'années, nous sonnons un total de milliers et de centaines de milliers de sonneries pour accomplir Ta Volonté, Créateur du monde.
Et nous, ton troupeau, venons devant Toi Te supplier, avec les centaines de milliers  de juifs de toutes les générations, de sonner juste une seule fois …"sonnes dans un grand Choffar pour notre libération".

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