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Visite du Beth Hamikdach (suite)
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Nous cherchons maintenant à localiser l'emplacement du Temple de Salomon sur l'esplanade actuelle des Mosquées.
Le Kotel
Maaravi, Mur Occidental, dit Mur des Lamentations est le seul vestige du Temple
qui nous soit parvenu au fil des générations. Epargné
par les destructions massives de Titus, il semble avoir été
oublié durant un certain nombre de générations où
les Juifs étaient interdits de séjour à Jérusalem,
puis "retrouvé" et identifié comme
vestige de la Sainteté de l'endroit.
De nombreux travaux archéologiques ont été entrepris
ce dernier siècle pour retrouver les traces de l'antique Jérusalem
et du Temple.
Divers chercheurs de renom ou anonymes ont foulé et fouillé
le site, retrouvé et identifié certains éléments
antiques: profondeur du Mur, portes enfouies et bouchées, arches des
passerelles et aqueducs, pierres gravées en grec
et en hébreu, soubassements
des murailles de l'époque du Premier Temple, ressources
hydrologiques. Diverses explorations par des moyens modernes et sophistiqués
ont également été menés ces dernières années
mais peu de résultats ont été rendus publics. L'administration
musulmane des lieux saints, qui se croit propriétaire des lieux saints
du judaïsme s'étant opposée à la réalisation
d'études archèologiques, avant de s'employer à les détruire
ces dernières années.
Pour essayer de suivre ces chercheurs et tenter de situer approximativement
l'emplacement du Temple, notre démarche commencera par deux points:
Les dimensions du Mont du Temple, et la nature du Rocher abrité sous
le Dôme de la Mosquée d'Omar par rapport à nos connaissances
bibliques.
Dimensions |
Mont
du Temple: dimensions
Plusieurs avis ont été émis
quant à l'identification exacte du Kotel:
Ce pourrait être le mur ouest du Heikhal, ou le mur de la Cour, ou le
'Heil, ou le rempart du Mont du Temple.
C'est notamment sur l'hypothèse "mur du Heikhal" que certains rabbins
ont veillé à ne pas s'approcher du Mur Occidental, par crainte
de profaner la Sainteté des Cours jouxtant le Heikhal.
Sa profondeur connue (près de 19 couches de pierres sous le sol actuel)
lui confère une hauteur de plus de 40 mètres, qui dépasse
largement la hauteur connue du Heil et de l'enceinte de la Cour, qui mesurait
au plus 40 coudées, soit au plus 24 mètres.
D'autres arguments convergent pour en faire le rempart du Mont du Temple:
L'esplanade du Mont du Temple reposait sur un sol truffé de labyrinthes,
construits pour éviter la propagation de l'impureté éventuelle
du sol. Or le Mur occidental repose directement sur la couche de pierre du
flanc ouest du massif rocheux, et ne saurait être un des murs intérieurs
au rempart du Mont du Temple.
D'autre part, les fondations du mur occidental sont en continuité avec
celles du mur sud, qui mesure 302 mètres d'est en ouest, bien plus
que les 135 coudées de la largeur des Cours du Temple. Le Mur ne peut
donc être que le rempart du Mont du Temple. Il ne faudrait pas le confondre
avec le mur occidental des remparts de la ville que Titus n'a pas détruit
pour s'en servir aux fins de fortification.
Les travaux de Warren et de Robinson
vers 1865 ont permis de "descendre"
jusqu'aux fondations du Mur Occidental: alors qu'il surplombe le niveau du
sol sur près de 19 mètres, avec 27 couches de pierre dont seules
les cinq premières datent de l'époque de David et Salomon, il
y a en dessous 19 couches de pierre d'origine soit plus de 25 mètres
de profondeur.
Bien d'autres chercheurs de renom ont encore retourné les pierres de
Jérusalem depuis cette époque.
Il a été ainsi établi que les murailles sud, ouest et
est du Mont du Temple sont construites sur les fondations remontant à
l'époque du Premier et du Second Temple. Les fondations de la muraille
nord sont par contre plus récentes et semblent dater de l'époque
de Hérode qui fit agrandir l'aire du Temple (Flavius Joseph).
Alors que les sources talmudiques reprises par le Rambam décrivent
le Mont du Temple comme 500 coudées sur 500 coudées, les archéologues
ont relevé une forme à peu près rectangulaire, d'à
peu près 302 mètres d'est en ouest sur 482 mètres du
nord au sud. Si l'on se base sur les fondations des murs est et ouest qui
sont d'époque, il revient que 300 mètres d'est en ouest font
500 coudées soit une coudée de 60 centimètres, en coudées
de 6 palmes comme décrit par le Rambam.
D'autres approches de la coudée antique l'estiment à 48 cm,
53 cm, 58 cm, 63 cm, 66 cm… Nous travaillerons pour l'instant sur la base
de 60 cm.
La dimension Nord sud du Mont du Temple pourrait s'expliquer par les travaux
entrepris par Hérode qui a agrandi l'esplanade du Mont du Temple et
reconstruit le Temple lui même. Or ses extensions n'ont pas été
réalisées avec l'assentiment d'un Prophète, comme l'exige
la Halakha, ni la présence d'un Sanhédrin, décimé
par Hérode lui même, ou d'un Grand Prêtre investi de l'Esprit
Saint.
C'est pourquoi les sources talmudiques ignorent ces modifications et ne se
réfèrent qu'aux dimensions du Second Temple tel que reconstruit
au retour de Babel sous la direction d'Ezra, Néhémie, Haggaï,
Zacharie et Malachie.
Où
se situait le Temple sur cette esplanade?
Prenons quelques repères sur le Mont du Temple. Les textes qui décrivent
le Mont du Temple en donnent la dimension totale, 500 coudées sur 500
coudées, mais sont plus vagues sur la disposition du Temple. On sait
seulement que l'espace entre le Temple et la muraille était minimum
à l'ouest, plus grand au nord, encore plus grand à l'est et
maximum au sud. L'ensemble Cour des
Femmes - Temple faisant 135 coudées du nord au sud, et 135+187
(322 coudées) d'est en ouest.
Les sages ont émis plusieurs hypothèses:
Pour le Tossefot Yom Tov, il restait dans le sens ouest, nord est sud: 100,
115, 68 et 250 coudées. (On vérifiera que 100+322+10+68=500,
et 115+135+250=500).
Pour le Chiltéi Guiborim: 63, 100, 105 et 265 coudées. (63+322+10+150=500,
100+135+265=500).
Selon d'autres, l'espace entre le Temple et la Muraille du Mont du Temple
était de 45 coudées vers l'ouest, et 261 coudées vers
le sud.
Une note manuscrite du Rabbi envisage "vers" 63/100/115/265 coudées.
Ces mesures vont nous aider à repérer l'Autel.
L'Autel
selon les sources:
Rambam, Hilkhot Melakhim, chapitre 5:
12 (…) du mur occidental de l’enceinte jusqu’au mur du Heikhal, 11 coudées ;
la longueur totale du Heikhal, cent coudées ;
du Oulam à l’Autel, 22 coudées ;
l’Autel, 32 coudées ;
Le centre de l'Autel était donc à 11+100+22+32/2 soit 149 coudées de l'enceinte ouest du Heikhal.
13 (…) l’Autel, 32 coudées ; la Rampe, 30 coudées ; entre la Rampe et le mur Sud, 12 coudées et demi.
Le centre de l'Autel était donc à 32/2+30+12.5 soit 58.5 coudées de l'enceinte sud du Heikhal.
Selon le Tossefot Yom Tov, les murailles des parvis se situaient à 100 coudées à l'ouest, 115 au nord, 68 à l'est et 250 au sud des murailles du Mont du Temple.Selon le Chiltéi Guiborim: 63, 100, 105 et 265 coudées. Retenons les distances à partir de l'ouest (Kotel Maaravi) et du sud (Portes de Houlda), en tenant compte d'une coudée à 50 ou 60 cm.
Tosfot Yom Tov |
|||||||
d'ouest à l'autel |
149 |
100 |
249 |
coudées |
50 |
124,5 |
mètres |
d'ouest à l'autel |
149 |
100 |
249 |
coudées |
60 |
149,4 |
mètres |
du sud vers l'autel |
58,5 |
250 |
308,5 |
coudées |
50 |
154,25 |
mètres |
du sud vers l'autel |
58,5 |
250 |
308,5 |
coudées |
60 |
185,1 |
mètres |
Chiltei Guiborim |
|||||||
d'ouest à l'autel |
149 |
63 |
212 |
coudées |
50 |
106 |
mètres |
d'ouest à l'autel |
149 |
63 |
212 |
coudées |
60 |
127,2 |
mètres |
du sud vers l'autel |
58,5 |
265 |
323,5 |
coudées |
50 |
161,75 |
mètres |
du sud vers l'autel |
58,5 |
265 |
323,5 |
coudées |
60 |
194,1 |
mètres |
ou encore |
|||||||
d'ouest à l'autel |
149 |
45 |
194 |
coudées |
50 |
97 |
mètres |
d'ouest à l'autel |
149 |
45 |
194 |
coudées |
60 |
116,4 |
mètres |
Selon les approximations de nos Sages, le centre de l'Autel se trouverait donc de 97 à 150 mètres à partir de la muraille ouest du Mont du Temple, et de 155 à 200 mètres à partir de la muraille sud du Mont du Temple. Il convient de souligner qu'il s'agit de projections, et non de mesures impératives. Il est d'ailleurs à souligner que Maïmonide a évité de donner des mesures précises sur la position du Temple.
Le second
point de repère incontournable sur le Mont du Temple est la pierre
abritée sous le Dôme construit en 691, connu sous le nom de Mosquée
d'Omar. Et qu'il faudra identifier par rapport aux données historiques
de notre passé. Certains archéologues sussurent que c'était
un lieu de prières pour les juifs, tant que les Musulmans supportèrent
leur présence.
Il s'agit d'un rocher de 17 mètres d'est en ouest sur 13 mètres
du nord au sud, qui émerge du sol en pente douce pour culminer à
1.2 mètres au-dessus du dallage de la Mosquée.
Outre une grotte souterraine, il semble porter sur sa surface des traces de
taille ou de travail de la main de l'homme. Sa grotte à laquelle on
accède par des marches fait 7 mètres sur 7 mètres et
porte en son centre une dalle épaisse qui sonne creux. Nul ne sait
ce qui se trouve en dessous, pas même les archéologues anglais
qui une nuit de 1911 ont essayé en vain de détruire la dalle
avant de prendre la poudre d'escampette au petit matin. Ce rocher se trouve
à 104 mètres (163 coudées) de la muraille ouest du Mont
du Temple, à 310 coudées de la muraille est, et à 240
mètres (405 coudées) du mur sud. Selon les relevés topographiques,
ce rocher culmine à 744 mètres au dessus du niveau de la mer.
Nos Sages notent deux endroits remarquables sur le Mont
du Temple.
L'un, l'emplacement de l'Autel, est l'endroit sur lequel Avraham s'apprêtait
à sacrifier Isaac. (Gen. 22,2). Ecoutons Maïmonide (Lois de la
Maison d'Election, chapitre2):
"1 L’Autel
a un emplacement extrêmement précis, et on ne doit jamais le
changer, ainsi qu’il est dit " ceci est l’Autel pour les holocaustes
d’Israël".
C’est sur l’emplacement du Temple que Isaac notre père fut mis sur
l’Autel, ainsi qu’il est dit " pars vers le pays de Moriah", et il est
dit dans les Chroniques " Salomon commença à construire
la maison de D.ieu à Jérusalem, sur la montagne de Moriah, au
lieu qui avait été révélé à David
son père, et que David avait préparé, à l’emplacement
de la grange d’Arnon le Jébuséen".
2 C’est une tradition acceptée par tous que l’endroit même
où David puis Salomon placèrent l’Autel, la grange de Aravnah,
est à l’emplacement de l’Autel construit par Abraham pour y sacrifier
Isaac, et aussi le lieu où Noé construisit un autel en sortant
de l’Arche, l’autel même où Caïn et Abel apportèrent
leur offrande, le lieu où Adam fit une offrande après avoir
été créé, et c’est de cet endroit là qu’il
fut créé. Nos Sages ont enseigné : " l’homme
fut créé de l’endroit où il trouverait son pardon".
L'autre
qui se trouvait au milieu du Saint des Saints est un rocher dit Even Hachetiyah,
Pierre de Fondation, à partir de laquelle le monde fut créé.
Le rocher d'Omar est il l'un de ces deux endroits?
Il n'est pas facile de l'affirmer, car Rambam nous a mis en garde lorsqu'il
énonce qu'il a fallu la présence et le témoignage de
trois Prophètes pour que le Second Temple soit reconstruit: (Beth Habe'hirah,
2,4)
"Trois Prophètes revinrent avec eux de l’exil ('Haggaï, Zechariah et Malachie). L’un témoigna sur l’exactitude de l’emplacement de l’Autel, l’un sur ses dimensions, l’un témoigna que l’on pouvait apporter sur cet Autel tous les sacrifices, même si le Temple n’était pas construit. "
Or s'il
était si facile de repérer les lieux avec certitude, on n'aurait
pas eu besoin ni du premier, ni du deuxième…
Plusieurs avis ont été émis, tant par des simples visiteurs
explorateurs des lieux au cours de l'histoire juive, que par d'éminents
spécialistes, compétents par leurs connaissances rabbiniques
ou archéologiques.
Une première
idée voudrait faire de ce rocher l'emplacement de Even Hachetiyah,
dite Pierre de Fondation, qui se situait dans le Saint des Saints.
Cette opinion apparaît pour une des premières fois dans le récit
de Benjamin de Tudèle (vers 1165): "et il y a là bas la "Maison
du Seigneur" qui était l'emplacement du Temple, et Omar Ibn Kattab
y a construit un dôme très joli".
Rabbi Obadia de Bartenora écrit de même lors de sa visite (vers
1490): "j'ai cherché à situer Even Hachetiyah, là où
l'Arche Sainte était posée, et beaucoup m'ont dit qu'elle se
trouve sous un dôme très élevé et splendide que
les Ismaélites ont construit dans le Temple".
Le RadBaz (Rabbi David Ben Zimra 16ème siècle) écrit
de même que Even Hachetiyah se trouve sous le dôme de la Mosquée
construite par Omar.
Il est à noter que cette tradition n'est jamais rapportée de
source juive mais reçue des Musulmans de Jérusalem. Or leurs
sources écrites, (si tant est qu'elles nous soient crédibles),
et notamment le Coran font ils allusion au repérage du Rocher de la
Mosquée comme étant le lieu du Beth Hamikdach? Nul doute que
s'ils en avaient eu la tradition de première main, leurs auteurs y
auraient fait allusion. Si c'est le cas, quelle crédibilité
pourrions nous y accorder, s'agissant de témoignages consignés
plus de 600 ans après la destruction du Temple?
De plus, le positionnement admis par le Radbaz de Even Hachetiyah sous le
Dôme ne colle pas avec la suite de sa lettre où il cite le mur
Occidental comme mur occidental de la Cour: il devait donc se trouver quelques
38 coudées de l'extérieur du Mur au centre de la pierre, là
où nous en mesurons près de 170 (104 mètres!). La même
contradiction se trouve dans son assimilation de la muraille sud de l'esplanade
actuelle au mur sud de la cour, car il y a près de 240 mètres
du centre de la pierre à la muraille actuelle, là où
les dimensions enseignées par les textes seraient de 67.5 coudées
soit moins de 40 mètres.
La
seconde hypothèse voudrait placer le Rocher d'Omar comme rocher
sur lequel l'autel était construit, rejoignant la tradition que la
pierre sur laquelle Jacob a fait son fameux songe servit par la suite de fondation
à l'autel construit par David et Salomon..
Pour: le fait que la grotte sous et dans le rocher puisse correspondre aux
"Chittin" cuve de décantation située sous le flanc ouest de
l'Autel, à laquelle on accédait par une trappe et qui permettait
au vin des libations de s'écouler vers le Kidron, cours d'eau qui émergeait
en contre bas du Mont du Temple.
Or le Rocher d'Omar se trouve à 104 mètres (163 coudées)
de la muraille ouest et il se trouve à 240 mètres (405 coudées)
de la muraille sud, alors que les estimations de nos Sages situent le centre
de l'Autel entre 155 et 200 mètres de la muraille sud du Mont du Temple.
Il semble peu que l'autel puisse être localisé sur cette pierre.
D'autant qu'il nous faudrait alors positionner la Pierre de Fondation, dont
nous savons qu'elle était le point le plus haut de l'aire consacrée
du Mont du Temple à quelques 12 coudées, 6 mètres au
dessus des fondations de l'Autel.
Exit l'idée que le rocher d'Omar puisse être la pierre située
sous l'autel.
Une troisième hypothèse, remarquablement iconoclaste de prime abord rejette le Rocher d'Omar au rang des détails géologiques et va chercher le Temple dans l'esplanade non construite qui s'étend entre les deux Mosquées.
La
preuve par l'eau (La preuve par le haut)
Les travaux menés depuis près d'un siècle ont prouvé
que le niveau actuel de l'esplanade de la Mosquée affleure le rocher
sous jacent.
Par contre, les espaces s'étendant vers le sud, c'est à dire
l'espace vide qui est en regard du Kotel et la partie du Mont du Temple où
est bâtie la Mosquée El Aksa sont 16 à 20 mètres
au dessus du sol rocheux, et comblés de terres et de débris
divers.
Or des sources talmudiques nous enseignent que pour laver les Cours, après
le boom de la veille de Pessa'h, les Cohanim ouvraient le regard sur le cours
d'eau souterrain et en bouchaient la sortie: l'eau montait naturellement et
rinçait le dallage des Cours.
Le même cours d'eau alimentait le Mikvé du Cohen Gadol situé
sur le dessus de la Loge de Parva, c'est à dire sur le toit de la Porte
de l'Eau: Le Talmud atteste que la source était 23 coudées plus
élevée que le sol de la Cour.
Rachi, Professeur de Physique et d'Hydrologie à l'Académie Talmudique
de Troyes vers 1100, note "20 coudées de la hauteur de la Porte et
3 coudées de la profondeur de la cuve, car il n'est pas possible à
l'eau de s'élever plus haut que la source dont elle jaillit".
La
source d'eau alimentant le Temple, les Cours et le Mikvé, Ein
Item, est localisée aux "Piscines de Salomon" qui se trouvent près
de Beth Le'hem. Elle était encore en service à l'époque
de la domination turque. Canalisée en pente très douce vers
Jérusalem, elle traversait le Quartier Juif de la Vieille Ville et
pénètrait sur le Mont du Temple par l'Arc de Wilson. Il en existe
des vestiges dans le quartier juif et au pied du Mur. L'aqueduc a été
redécouvert en 2010 http://www.inn.co.il/News/News.aspx/204180)
Or l'émergence de cette source est située 5 mètres sous
le niveau actuel de l'esplanade. Ceci semble exclure que le Beth Hamikdach
ait été construit sur l'emplacement où se trouve le rocher
abrité par la Mosquée, car l'adduction d'eau n'y aurait pas
été possible.
Une telle architecture ne se conçoit que si le Beth Hamikdach était
construit en dessous du niveau actuel de l'esplanade, sous cette masse de
terre, au sud de la Mosquée d'Omar, là où les enseignements
des Sages l'ont effectivement positionné.
Le Beth Hamikdach serait alors situé face au segment du Mur Occidental
où nous prions, dans une partie non bâtie de l'esplanade des
Mosquées. Ceci concorde avec un avis émis par un élève
de Rabbi Its'hak Louria à propos d'un passage du Zohar, qui, citant
son Maître établit que l'emplacement du Temple est resté
en friche depuis sa destruction, sans aucune construction. Or Rabbi Its'hak
Louria ne pouvait ignorer l'emplacement de la Mosquée d'Omar.
La
preuve par le bas
Ces dernières années, des examens du terrain du Mont du Temple
ont montré que l'aire qui s'étend entre la Mosquée d'Omar
et El Aksa était truffée de cavités: examens par des
techniques infra rouges, examens électromagnétiques. Ces travaux
ne viennent à vrai dire que confirmer ce qui était connu de
longue date:
Les habitants de Jérusalem au siècle précédant
savaient que la meilleure eau puisée dans la ville provenait des citernes
du Mont du Temple. Depuis plus d'un siècle, ces
citernes ont été explorées méthodiquement
et professionnellement. Les puits et citernes de la partie nord de l'esplanade
sont pour la plupart petits, ronds, réguliers, construits selon des
procédés habituels aux réserves d'eau.
Les citernes de la partie sud sont elles irrégulières, démesurées.
Elles mesurent toutes 16 mètres de profondeur. Tout semble montrer
qu'elles n'ont pas été construites pour contenir de l'eau: certains
puits ont une voûte décorée; d'autres occupent un couloir
muré, comme par exemple cette citerne qui aboutit sur la Porte de Barclay,
murée, profondément sous la Porte des Mograbi du Mur Occidental,
et d'autres encore. En bref, on peut raisonnablement penser que ces citernes
occupent les vestiges d'une construction détruite et enfouie par le
temps. Et que dire lorsqu'on relit la Michnah: "le Mont du Temple et les Cours
étaient bâtis sur des espaces vides pour éviter la propagation
de l'impureté."
La
preuve par les Portes
Certaines des Portes de la muraille du Mont du Temple se trouvent encore
à leur emplacement d'antan. La ou les Portes de 'Houlda, dite Porte
Double, sur le versant sud, et la Porte de Kiponos, actuellement Porte de
Barclay. Les textes nous enseignent que des portes de la colline du Temple
on accédait de plain-pied sur l'esplanade, sans monter de marche. C'est
seulement à l'approche des Cours que se trouvaient des marches entre
l'esplanade et la Cour des Femmes, puis vers la Cour des Israélites,
de nouvelles marches pour accéder à la Cour des prêtres,
et enfin au Heikhal.
Rambam
Lois de la Maison d'Election, Chapitre 6:
1 Le Temple n’était pas construit sur un terrain plat,
mais par degrés successifs à flanc de montagne.
En entrant par la Porte Est du Mont du Temple, on traversait à plat
jusqu’à l’extrémité du ‘Heil, puis l’on montait du ‘Heil
jusqu’à la Cour des Femmes par 12 marches. La hauteur de chaque marche
était d’une demi-coudée, et sa profondeur une demi-coudée.
2 On parcourait à plat toute la Cour des Femmes, puis on montait
vers la Cour d’Israël qui est le début de la Azarah par 15 marches.
La hauteur de chaque marche était d’une demi-coudée, et sa profondeur
une demi-coudée.
3 On traversait toute la Cour d’Israël à plat puis on montait
vers la Cour des Cohanim par une marche d’une coudée de hauteur, sur
laquelle se trouvait une tribune haute de trois marches, chacune d’une demi-coudée
de hauteur et profonde d’une demi-coudée.
La Cour des Cohanim était donc surélevée de deux coudées
et demi par rapport à la Cour d’Israël.
4 Toute la cour des Cohanim était d’un même niveau avec l’Autel
et l’espace entre l’Autel et le Oulam, puis on montait vers le Oulam par 12
marches, chacune d’une demi-coudée de hauteur et une demi-coudée
de profondeur.
Le Oulam et le Heikhal étaient à la même hauteur.
5 De cette façon, le plancher
du Heikhal était surélevé par rapport à la base
de la Porte Est (Chouchan) de 22 coudées. L’ouverture
de cette porte faisait 20 coudées de hauteur, (…)
Si l'on
considère la position de ces portes par rapport au niveau actuel de
l'esplanade, il est clair que le Heikhal ne pouvait être bâti
là où se trouve la Mosquée mais en contrebas d'à
peu près 16 mètres…
Une autre considération liée aux portes du Mont du Temple est
apportée par Rabbi Astouri Farhi, (5082-1322). Il fut l'un des premiers
Sages Juifs à explorer méthodiquement la Terre d’Israël.
Il note dans son livre, (Kaftor VaPéra'h, chapitre 6) une description
de l'emplacement de la Porte de Chouchan, sur la muraille ouest. Rappelons
nous que cette porte était située dans l'axe médian Even
hachetiyah/ Oulam/ Porte de Nicanor/ Entrée de la Cour des Femmes,
au point que c'est dans cet axe que le Cohen qui offrait la Vache Rousse sur
le Mont des Oliviers apercevait les portes du Oulam.
"Aujourd'hui encore on peut repérer l'emplacement de la Porte de Suze. Elle est obstruée par des pierres de taille. Tu la trouveras dans le premier tiers de la longueur du mur à partir de l'angle sud est".
Il ne peut donc s'agir que d'une porte située dans la partie sud du Mont du Temple, donc en regard de l'espace qui s'étend de la Mosquée d'Omar à la Mosquée d'El Aksa.
La
preuve par le Rocher
Le Talmud enseigne qu'une citadelle dominait le Temple. Les Hasmonéens
l'avaient construite dans le coin nord est du Mont du Temple pour assurer
la protection du Mont du Temple. Hérode l'avait considérablement
fortifiée, mais ce n'était déjà plus avec les
mêmes bonnes intentions, et elle portait à son époque
le nom de Citadelle Antonia. Flavius Joseph, qui était un connaisseur
en fortifications la décrit avec moult détails. Retenons qu'elle
"était construite sur un pic rocher abrupt de tous les côtés,
haut de 50 coudées."
Un bref examen des lieux semble confirmer que le point culminant de toute
l'esplanade actuelle est le rocher abrité sous le Dôme d'Omar.
De là à penser que le Rocher est l'emplacement de cette forteresse
il n'y a qu'un pas.
Pour nous aider à le franchir, relisons plus en avant Flavius Joseph:
- "un tunnel menait de la citadelle jusqu'au Temple". Il semblerait que la
citerne n°5 corresponde à
cette description.
- "de la citadelle, un tunnel menait à la muraille nord". La citerne
n°1 semble là encore répondre à cette définition.
Ces deux citernes sont rectilignes et obstruées à mi-chemin
par des murs de petites pierres qui ne sont pas d'origine. Voir le plan
des citernes.
Tout ceci contribue à nous faire penser que le Temple de Jérusalem ne se trouve peut être pas autour du Rocher mais bien derrière le Mur Occidental. Ce n'est pas pour rien que de toute la longueur de ce mur, nos ancêtres aient choisi cette portion là pour y adresser leurs prières au D.ieu Tout Puissant pour lui demander de rétablir Sa Présence à Sion et y ramener Son Peuple sous l'égide du fils de David.
Nous
nous sommes basés pour cette étude sur divers ouvrages, dont
Beth Hamikdach Hachéni, et Beth Hamikdach Hachelichi du Rav Chalom
Dov Steinberg, Encyclopédie du Michkan de Chaoul Shefer.
Ces diverses données sont étayées par des études
de spécialistes, dont Touvia Sagiv, publiées sur le site http://www.templemount.org/
. Elles ont été approfondies suite à des études
basées sur l'étude du rayonnement infra rouge émanant
du sol, le sondage par radar à pénétration profonde,
l'étude des champs magnétiques et la réflexion d'ondes
sismiques.