RamBam:
Lois de la Maison d'Election
Chapitre 3
1 La forme
de la Ménorah (Candélabre)
est codifiée avec précision par la Torah.
Sa tige centrale portait quatre calices, deux olives
et deux vasques, comme il est dit " et sur la Ménorah, quatre calices
amygdaloïdes(43) ses olives et ses vasques(44)". Et encore un troisième
vasque près du socle de la Ménorah, ainsi qu'il est dit " jusqu'à
sa base, jusqu'à son vasque(45) ".
2 Elle reposait sur trois pieds. Le fût central portait encore trois
autres olives, d'où sortaient les six branches : trois d'un côté,
trois de l'autre.
Sur chacune de ces branches, trois calices, une olive et un vasque. Le tout
(en or) ciselé avec des motifs aux formes d'amande.
3 Au total, il y a 22 calices, 9 vasques et 11 olives. Tous sont indispensables,
et l'absence, même d'un seul, de ces 42 éléments invalide
l'ensemble(46) .
4 De quel cas parlons-nous ? C'est lorsque la Ménorah est faite
en or. Pour un autre métal, on ne lui fait ni calices, ni olives et ni
vasques(47) .
De même, la Ménorah en or sera faite tout entière d'un kikar(48)
d'or y compris ses godets, forgée d'une seule pièce, tandis que
pour une Ménorah d'un autre métal, il n'est pas exigé de
poids précis, et même si elle est assemblée en tube creux
elle est utilisable.
5 On ne doit pas la faire à partir de métal récupéré,
qu'elle soit en or ou d'un autre métal.
6 Les pinces, les curettes et les fioles d'huile ne sont pas comprises dans
le poids d'un kikar, car il est dit à propos de la Ménorah " en
or pur ", et le texte poursuit " ses pinces et ses curettes seront
en or pur(49) ". Il n'est pas dit " ses godets seront en or pur ",
car ses godets sont une partie fixe du Candélabre et sont inclus dans
le poids d'un kikar.
7 Les sept branches du Candélabre
sont indispensables, et les sept godets également, que le Candélabre
soit en or ou en un autre métal. Tous les godets font partie du corps
même des branches.
8 Les six godets fixés aux six branches latérales du Candélabre
sont tous tournés vers le godet du milieu sur la tige centrale, lui-même
tourné vers le Saint des Saints, et appelé pour cela " la
lampe de l'Ouest "(50).
9 Les calices ressemblent à ces verres d'Alexandrie, minces à
la base et à larges bords(51) .
Les olives ressemblent à des pommes de Karote(52) , ovales comme un oeuf
qui aurait les deux bouts arrondis.
Les vasques sont comme ces fleurs sculptées sur les colonnes, à
la façon de coupelles à bords éversés.
10 La hauteur du Candélabre était de 18 palmes : les pieds
et leur vasque, trois palmes puis deux palmes lisses ; une palme englobant
un calice, une olive et un vasque, puis deux palmes lisses ; une palme
occupée par une olive dont se dégagent deux branches, une d'un
côté, une de l'autre, montant sur toute la hauteur de la Ménorah,
puis une palme lisse ; une palme occupée par une olive dont se dégagent
deux branches, une d'un côté, une de l'autre, montant sur toute
la hauteur de la Ménorah, puis une palme lisse ; une palme occupée
par une olive dont se dégagent deux branches, une d'un côté,
une de l'autre, montant sur toute la hauteur de la Ménorah, puis deux
palmes lisses ; il reste trois palmes comprenant trois calices, une olive
et un vasque(53).
11 Il y avait une pierre devant le Candélabre, taillée de trois
marches, sur laquelle se tenait le Cohen lorsqu'il entretenait les lampes, et
sur laquelle il posait la fiole d'huile, les pinces et les curettes durant l'allumage(54)
.
12 La Table mesurait douze palmes
de long pour une largeur de six palmes. Elle était posée en longueur
dans l'axe du Sanctuaire et sa largeur selon la largeur du Sanctuaire. De même
tous les autres éléments du Sanctuaire étaient disposés
dans l'axe de la longueur du Temple pour leur plus grande dimension, et en position
frontale pour leur largeur, sauf l'Arche rangée dans sa longueur selon
la largeur du Temple. De même, les lampes du Candélabre étaient
disposées selon la largeur du Sanctuaire, du Nord au Sud.
13 Quatre montants en or entouraient la Table,
bifurqués à leur partie supérieure, par lesquels on maintenait
les deux rangées de pain de Proposition :
deux montants pour une rangée, deux montants pour l'autre rangée.
C'est ce que la Torah désigne par " ses montants(55) ".
14 Il y avait 28 tiges en or, toutes en demi-tube creux, quatorze pour une rangée,
quatorze pour l'autre rangée, désignées par la Torah comme
" ses supports(55)".
Deux coupes destinées à l'encens étaient déposées
près des rangées de pain, appelées " ses cuillers
55".
Les moules dans lesquels étaient faits les Pains de Proposition, étaient
appelés " les récipients 55".
15 Voici l'usage de ces quatorze tiges : on pose le premier pain sur la
Table même, puis entre le premier et le deuxième, trois tiges et
ainsi de suite entre chaque pain, trois tiges, et entre le cinquième
et le sixième deux tiges seulement, car le sixième n'en supportait
pas d'autre(56) . Il y a donc 14 tiges pour chaque rangée.
16 Deux tables étaient disposées à l'intérieur du
Oulam, sur le pas de la porte. L'une en marbre sur laquelle on posait les pains
avant de les disposer dans le Kodech(57) , l'autre en or sur laquelle on les
posait en les sortant, et ce parce qu'il ne peut y avoir que progression dans
le domaine de la Sainteté, et non régression(58) .
17 L'Autel des parfums était
carré d'une coudée sur une coudée. Il était disposé
dans le Heikhal au milieu de l'axe Nord Sud, plus à l'extérieur
que la Table et la Ménorah.
Tous trois étaient disposés au-delà du premier tiers du
Heikhal, près du rideau séparant le Kodech du Kodech Hakodachim(59)
.
18 Le bassin d'ablutions avait 12 becs, afin que tous les Cohanim affectés
au sacrifice quotidien(60) puissent s'y sanctifier par les ablutions simultanément.
Un réservoir lui était adjoint, pour qu'il y ait toujours de l'eau,
qui avait le statut d'un ustensile profane afin que l'eau qui y restait la nuit
ne soit pas rendue impropre. Ceci car le bassin étant un des ustensiles
saints, il sanctifiait son contenu, et tout ce qui a été sanctifié
en étant contenu dans un ustensile sacré devient impropre s'il
y reste durant la nuit(61) .
Notes:
43. Amygdaloïde: ciselé avec un relief aux formes d'amande. La ponctuation
du texte de la Torah laisse entendre que calices, olives et vasques seront ainsi
ciselés.
44. Ex. 25,34.
45. Nombres 8,4.
46. Car cette Ménorah ne correspondrait pas à la description précise
qu'en donne la Torah.
47. Par comparaison avec la suite de la phrase "pour un autre métal,
il n'est pas exigé", qui laisse entendre que l'on peut cependant s'en
tenir au poids d'un kikar, il semble que calices, olives et vasques ne peuvent
être faits que pour une Ménorah en or.
48. Kikar: unité de mesure évaluée à 21,510 kg.
pour 1500 Shekel (Achnav Latalmoud), ou à 3000 Shekel qui pèseraient
68,5 kg. selon Tougger (traduction anglaise).
49. Ex. 25,38. (cette insistance sur "or pur", pour enseigner que les accessoires
de la Ménorah ne sont pas inclus dans le kikar d'or nécessaire
à sa confection.)
50. Car le Saint des Saints était à l'ouest du Candélabre.
51. Soit une forme de tulipe.
52. Karote: ville.
53. La largeur de la Ménorah n'est pas mentionnée par Rambam,
et est estimée à 12 palmes - ou à neuf selon d'autres.
54. La quantité d'huile nécessaire à chaque godet était
un demi Log, soit 255 ml. pour certains.
55. Ex. 25,29.
56. Il n'avait donc pas besoin d'être soutenu de façon aussi importante
que les précédents.
57. Le marbre avait été choisi parce que la pierre ne chauffe
pas et ne risque pas de provoquer une fermentation des Pains.
58. Ayant été posés toute la semaine sur la Table d'or
du Mikdach, il n'était pas convenable de poser les Pains sur une table
de moindre importance.
59. Ce dernier occupant le tiers du fond du Heikhal, ils se trouvaient dans
le tiers du milieu.
60. Hormis celui qui fait la Che'hitah, douze prêtres se partageaient
l'honneur d'offrir l'holocauste quotidien sur l'Autel (Hilkhot Temidim ouMoussafim,
4, 6).
61. Ce réservoir peut être compris de deux façons: soit
il s'agit d'une citerne de réserve, par laquelle était alimenté
le bassin d'ablutions (kiyor) au fur et à mesure des besoins des Cohanim,
soit il s'agit d'un bassin inférieur dans lequel le kiyor, mû par
une poulie, était immergé pour la nuit.